Auteur extrêmement prolifique, Paul Anthony Samuelson fut l’un des plus grands économistes du XXème siècle. Son œuvre, couronnée en 1970 par le prix Nobel, aborde l’ensemble des domaines de l’économie, de la théorie néo-classique au commerce international qu’il révolutionne avec le modèle HOS.
Né en 1915 aux États-Unis, Samuelson est diplômé de l’université de Chicago avant de poursuivre ses études à Harvard. Avant d’obtenir son doctorat en 1941, Samuelson a déjà écrit ce qui constitue son ouvrage majeur : Les Fondements de l’analyse économique. Professeur au MIT (Massachussetts Institute of Technology) depuis le début de sa carrière, auteur du manuel d’économie le plus célèbre du monde, Économie, il a également contribué à de nombreux travaux pour les autorités américaines, que ce soit pour le Département du Trésor, la Réserve Fédérale ou pour le Président J.F. Kennedy. Paul Samuelson s’est éteint le 13 décembre 2009.
Fondateur de la théorie néo-classique contemporaine
Reprenant les travaux de John Hicks, Samuelson décrit à l’aide de lois et de formules mathématiques les comportements des agents économiques sur les marchés. Ceux-ci cherchent à obtenir le meilleur prix possible, c’est-à-dire celui qui leur permettra de maximiser leur profit (pour un vendeur) ou leur bien-être (pour un acheteur). Pour cela, ils procèdent au « tâtonnement », décrit par Walras. Samuelson défend alors la possibilité de voir les marchés parvenir à un équilibre général.
Ce modèle est toujours la base de la théorie économique telle qu’elle est enseignée. Les hypothèses très fortes sur lesquelles il repose – des agents purement rationnels, des marchés concurrentiels parfaits – ont toutefois fait l’objet de nombreuses critiques.
D’un point de vue macroéconomique, Samuelson a contribué à réaliser ce que l’on appelle « la synthèse néo-classique », mettant en place des modèles considérés comme fondateurs. Ainsi, le modèle à générations imbriquées, développé d’abord avec Maurice Allais (1947) puis avec Peter Diamond (1965), permet de comprendre les interactions et les transferts de ressources entre deux générations qui cohabitent en permanence : les agents « jeunes », qui travaillent, et ceux, à la retraite, qui consomment leur épargne.
Le modèle Hecksher-Ohlin-Samuelson (HOS)
Jusqu’à la publication de l’article fondateur de Samuelson en 1941 , qui reformule les intuitions d’Eli Heckscher et de Bertil Ohlin, le fonctionnement du commerce international n’était envisagé que sous l’angle de la théorie des avantages comparatifs de Ricardo. Le modèle HOS, – qui reprend les initiales de ses concepteurs –, explique pourquoi les économies choisissent de se spécialiser : l’explication vient de leur dotation plus ou moins importante en capital et en travail.
Considérons par exemple deux pays, qui tous les deux fabriquent deux biens, des vêtements et des ordinateurs par exemple. Si le pays A possède une importante main-d’œuvre à bas coût, il l’utilisera pour se spécialiser dans le textile ; le pays B étant mieux doté en capital et moins en travailleurs, il choisit de fabriquer davantage d’ordinateurs, secteur qui nécessite surtout des investissements massifs. Les deux pays exportent alors le bien dans lequel ils se sont spécialisés et importent le deuxième : par le biais de ces échanges, le prix de ces biens, mais aussi les salaires et les taux d’intérêt, s’égalisent alors dans les deux pays.
Malgré la pertinence de son approche, le modèle HOS s’est à la fois vu infirmé par les faits empiriques (paradoxe de Leontief, qui calcule la proportion en capital et en travail des exportations américaines) et par certaines lacunes théoriques, comme la non-prise en compte de l’existence de coûts fixes pour les producteurs. Samuelson a de plus récemment concédé que tous les pays n’avaient pas forcément intérêt à se spécialiser, contrairement à ce qu’affirme le modèle HOS.
Se considérant à juste titre comme le « dernier généraliste de l’économie », Samuelson a fait avancer presque tous les domaines de la science économique, et son manuel Économie reste une référence. Aujourd’hui, tous les néoclassiques et tous les néokeynésiens s’appuient sur l’une ou l’autre de ses contributions.
Grands noms
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