Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes

Produits d'hygiène féminine : serviettes, tampons et coupes menstruelles

Entre l’adolescence et la ménopause, les femmes utilisent entre 6 000 et 13 000 produits de protection intime jetables destinés à retenir ou absorber le sang menstruel. L’utilisation de ces produits comporte un risque : le syndrome de choc toxique menstruel. Chaque année, une centaine de cas sont enregistrés, principalement causés par l’usage de protections internes, à savoir les tampons et les coupes menstruelles. La DGCCRF vous livre quelques conseils pour minimiser ce risque.

Une coupe menstruelle rose est posée sur un calendrier.
©AdobeStock

Les produits de protection intime sont des produits de consommation courante : plus de 2,8 milliards de produits de protection intime, dont près de 2 millions de culottes menstruelles, sont vendus chaque année en France (source : Données Circana 2023). Ces articles peuvent être séparés en deux grandes catégories : les protections externes, en contact avec la vulve (serviettes hygiéniques ou protège-slips, jetables ou réutilisables, culottes menstruelles) et les protections internes, insérées dans le vagin (tampons à usage unique ou coupes menstruelles réutilisables).

L’Agence nationale de sécurité des aliments, de l’environnement et du travail (Anses) a mis en évidence que le principal risque associé à l’utilisation de ces produits est le syndrome de choc toxique menstruel. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) estime qu’il se produit une centaine de syndrome de choc toxique menstruel chaque année. Ce syndrome est principalement causé par l’usage de protections internes, à savoir les tampons et les coupes menstruelles.

L'essentiel

  • Respectez les règles d’hygiène liées à l’utilisation des protections, notamment la durée de port maximale des tampons ou coupes menstruelles (six heures).
  • Choisissez des produits avec un niveau d’absorption adapté à votre flux.
  • Afin de minimiser les risques associés à la présence de substances potentiellement allergisantes, optez pour des protections qui ne contiennent ni parfum ni lotion parfumée.
  • Faites attention aux indications volontaires relatives au procédé de fabrication ou à la qualité des matières premières qui figurent sur les emballages et les étiquetages des produits.

Le syndrome de choc toxique menstruel est une pathologie généralisée de l’organisme qui peut avoir de graves conséquences. Il est provoqué par la présence dans le corps de la toxine TSST-1 (Toxic Shock Syndrome Toxin-1) produite par le staphylocoque doré (bactérie Staphylococcus aureus, ou S. aureus).

Le développement d’un syndrome de choc toxique menstruel peut se produire lorsque trois conditions sont réunies : la personne est naturellement porteuse d’une souche de S. aureus qui produit la toxine TSST-1, une quantité suffisante de toxine TSST-1 passe à travers la muqueuse vaginale provoquant la pathologie, et la personne ne dispose pas ou de peu d’anticorps anti-TSST-1.

À ce jour, les protections intimes externes (serviettes, protège-slips) n’ont jamais été associées au syndrome de choc toxique menstruel. En revanche, des cas sont rapportés en lien avec la mauvaise utilisation de tampons ou de coupes menstruelles notamment du fait d’un temps de port trop élevé ou de l’utilisation d’une protection interne non adapté au flux menstruel (niveau d’absorption ou taille trop important).

Les symptômes possibles du syndrome de choc toxique menstruel sont une fièvre soudaine et supérieure à 39 °C, des vomissements, des diarrhées, des éruptions cutanées ressemblant à un coup de soleil, des maux de gorge, des vertiges et/ou évanouissement. Ces symptômes peuvent ne pas tous se produire en même temps.

L’Anses a été saisie par les ministères en charge de la santé et de l’économie afin d’évaluer la sécurité des protections intimes (tampons, serviettes hygiéniques, protège-slips et coupes menstruelles). L’expertise a consisté à identifier les substances chimiques préoccupantes, réglementées ou non, susceptibles d’être présentes dans ces produits d’hygiène, puis d’évaluer les risques sanitaires associés.

Les substances chimiques identifiées dans les protections d’hygiène intime étaient présentes en très faible concentration et sans dépassement des seuils sanitaires. L’Agence recommandait néanmoins aux fabricants d’améliorer la qualité de ces produits afin d’éliminer ou de réduire au maximum la présence des substances chimiques. L’expertise de l’Anses a porté également sur le risque du syndrome de choc toxique menstruel. Les travaux ont montré que le risque de développer cette maladie, causée par une toxine bactérienne, est lié aux conditions d’utilisation des protections intimes. Aussi, l’Anses rappelle aux utilisatrices l’importance de respecter les règles d’hygiène liées à l’utilisation des protections, notamment la durée du port des tampons ou coupes menstruelles et le niveau d’absorption ou la taille de ces produits. Une information claire et lisible sur ce sujet de la part des fabricants de produits d’hygiène menstruelle est donc indispensable.

Les produits de protection intime n’étaient pas réglementés de façon spécifique, ils relevaient jusqu’à présent uniquement des dispositions générales du Code de la consommation et de l’obligation générale de sécurité établie au niveau européen.

Il était donc nécessaire de renforcer l’information légale sur les bonnes pratiques d’utilisation des protections d’hygiène féminine, qui est cruciale pour la prévention du risque de syndrome de choc toxique.

C’est pourquoi le décret n° 2023-1427 du 30 décembre 2023 relatif à l'information sur certains produits de protection intime oblige désormais les responsables de la mise sur le marché à apporter une information claire et lisible aux utilisatrices.

Il a pour objectif de donner aux consommateurs et aux consommatrices la meilleure information possible concernant les produits de protection intime et les risques liés à leur composition et leur utilisation, par un renforcement des mentions à apposer sur l’étiquetage et/ou la notice de ces produits.

S’appuyant sur les avis scientifiques de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) de 2018 et 2022, les dispositions du décret n° 2023-1427 du 30 décembre 2023 relatif à l'information sur certains produits de protection intime permettent de délivrer une meilleure information sur les précautions d’utilisation de ces produits. En particulier, il est désormais recommandé de porter au maximum six heures les protections internes (tampons et coupes menstruelles).

A partir du 1er avril 2024, les fabricants et les responsables de la mise sur le marché auront l’obligation de mentionner les trois catégories d’informations suivantes sur l’étiquetage et/ou la notice d’utilisation de tous les produits de protection intime :

  • la liste des composants et, pour chacun d’eux, le détail des substances et matériaux incorporés ;
  • la mention des modalités et précautions d’utilisation ;
  • les possibles effets indésirables (irritations, intolérances, allergies, microtraumatismes) ou plus graves tels que le syndrome de choc toxique menstruel.

Dans le cas des articles en textile comme par exemple les culottes de règles, la liste des composants doit répondre à la législation européenne harmonisée imposant les règles d’affichage de la composition des produits textiles.

De plus, les informations suivantes doivent figurer sur les emballages ou les notices des protections internes (tampons et coupes menstruelles) :

  • renseignements sur le syndrome de choc toxique et les symptômes qui doivent conduire à consulter rapidement un médecin ;
  • indications sur les mesures d’hygiène appropriées (lavage des mains, de la coupe menstruelle, etc.) ;
  • temps de port maximal de la protection interne (6 heures), le fait que la protection doit être portée uniquement pendant les règles et, dans le cas de la coupe menstruelle, qu’elle doit être vidée régulièrement (toutes les 4 à 6 heures) ;
  • avertissement sur le fait que les femmes ayant déjà eu un syndrome de choc toxique ne doivent pas utiliser de protection intime interne ;
  • recommandation d’utiliser la nuit une protection externe, afin de diminuer le risque de développer un syndrome de choc toxique.

Le décret prévoit également la mise à disposition de ces informations en cas de vente à distance ou de distribution à l’unité (par exemple via des distributeurs dans les toilettes, lors de dons etc.).

L’entrée en vigueur de ce décret est fixée au 1er avril 2024, avec un délai autorisé d’écoulement des stocks déjà mis sur le marché jusqu’au 31 décembre 2024.

La DGCCRF est particulièrement vigilante quant au respect par les professionnels de l’obligation générale de sécurité qui leur incombe en ce qui concerne les protections d’hygiène intime. Des vérifications sont effectuées concernant la teneur en substances indésirables et l’étiquetage des produits présents sur le marché national. À ce titre, des prélèvements d’échantillons sont effectués et adressés à un laboratoire compétent pour réaliser les tests adéquats. Par exemple, une enquête réalisée en 2021 a permis de contrôler les nouveaux produits de protection intime, dont les culottes menstruelles.

La DGCCRF contrôle également la loyauté des allégations portées sur les produits ainsi que la complétude des informations essentielles pour les consommateurs (étiquetage notamment).

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