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Vêtements de sport : toujours plus d’innovations

Plus de 8 Français sur 10 (84%) déclarent faire du sport ; par ailleurs 54% d’entre eux portent des articles de sport en dehors de toute activité sportive. Le marché du textile sportif est donc un secteur très dynamique (40 % de l'ensemble du textile français). Les professionnels du secteur rivalisent d’inventivité pour proposer des articles innovants et attrayants à des consommateurs en recherche d’articles techniques confortables et favorisant la performance. Aucune non-conformité n’a été constatée au niveau de la sécurité de ces produits mais l’étiquetage de la composition reste à améliorer.

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L’enquête conduite en 2018 par la DGCCRF avait pour double objectif de vérifier le bien-fondé des allégations techniques mises en avant (étiquetage, composition ou mentions valorisantes) et de s’assurer de la sécurité des articles par rapport aux risques chimiques (présence de colorants azoïques, par exemple). Les vêtements entrant directement en contact avec la peau tels les t-shirts, les leggings ou les maillots de bain ont été particulièrement ciblés à ce titre.

L’enquête de la DGCCRF a été menée auprès de 195 établissements dont majoritairement des commerces de détail spécialisés dans les articles de sport mais également des ateliers de fabrication, des établissements de gros et des commerces de détails non spécialisés dans le secteur du sport.

Afin d’étudier ces deux aspects, 30 prélèvements ont fait l’objet de plusieurs analyses ; près d’un tiers s’est avéré être non conforme et un dixième non satisfaisant. L’enquête a donné lieu à l’envoi de 28 avertissements et de 6 injonctions ainsi qu’à l’ouverture de 2 procès-verbaux pénaux, principalement pour des anomalies liées à l’étiquetage de composition, à des mentions valorisantes non justifiées, à l’écart entre la composition en fibres annoncée et celle retrouvée après analyse et pour pratique commerciale trompeuse.

L’information délivrée au consommateur parfois peu claire ou non justifiée

Concernant les informations délivrées aux consommateurs, il ressort de l’enquête que l’étiquetage de neuf produits n’était pas conforme :

  • la composition annoncée n’était pas claire ou différait de la composition réelle ;
  • l’origine de fabrication  « fabrication française » n’était pas justifiée ;
  • il comportait des mentions de marques commerciales ou autres dénominations non règlementaires telles que « lycra » ou « bio céramique » ;
  • il n’était pas rédigé en français.

Les enquêteurs ont relevé 67 allégations différentes (sur des thématiques communes) dont 46 ont pu être vérifiées par analyses.

  • Parmi les allégations techniques valorisantes vérifiées en laboratoire, 3 étaient non satisfaisantes :
  • protection anti-UV - 2 produits non satisfaisants pour cause de protection inférieure à celle annoncée sur les 12 articles testés ;
  • confort du vêtement (par exemple tissu respirant ou maintien du chaud/froid) - 10 articles testés dont 1 non satisfaisant car insuffisamment isolant[1].

Par ailleurs, d’autres mentions techniques ont été étudiées[2] et ont donné des résultats satisfaisants.

La sécurité des vêtements en adéquation avec la règlementation mais qui reste sous surveillance

Concernant l’aspect sécurité des produits, l’ensemble des prélèvements a fait l’objet d’une analyse chimique. Aucune non-conformité n’a été constatée au regard de la teneur maximale en colorants azoïques ou en diméthylfumarate (DMFu).

Cependant des substances indésirables nouvelles non règlementées ont été détectées[3]. La DGCCRF reste vigilante quant à l’utilisation de ces substances qui sont susceptibles d’être allergisantes et dont certaines doivent être mentionnées sur l’étiquetage afin d’alerter le consommateur sur le risque de sensibilisation cutanée. Il s’agit essentiellement des substances actives contenues dans les produits biocides.

Même si le taux d’anomalies est faible, de l’ordre de 6 %, le marché des vêtements de sport, très dynamique, avec des produits toujours plus innovants, reste un secteur à surveiller tant en matière d’information du consommateur que de sécurité des produits.

 

[1] Notamment, selon la norme NF EN ISO 11092  « mesurage de la résistance thermique et de la résistance à la vapeur d'eau en régime stationnaire (essai de la plaque-chaude gardée transpirante) ».

[2] Perméabilité à l’air- effet coupe-vent ; imperméabilité ; déperlance ; séchage rapide ; résistance aux tâches ; antibactérien ; traitement visant à réduire les odeurs.

[3] En 2018, l’ANSES avait rendu un avis sur certaines substances indésirables relatif à « l’évaluation des effets sensibilisants / irritants cutanées des substances chimiques présentes les articles chaussants et textiles d’habillement ».

Un peu d’histoire

C’est dans le sport qu'est né le premier tissu « intelligent » en 1933. Il s'agissait d'une tenue d'escrime, parcourue de fils électriques, qui permettait de comptabiliser les points en allumant une lampe.

En 1959, l'élasthanne, une fibre synthétique très élastique, a été mise au point aux États-Unis.

En 1969, une nouvelle matière technique dotée d’une membrane microporeuse, à la fois imperméable et respirante investit le secteur textile.

Depuis, de nombreuses sociétés n’ont de cesse de développer des matières toujours plus innovantes et techniques.

La règlementation

  • Étiquetage de composition des produits textiles : Règlement (UE) n° 1007/2011 du 27 septembre 2011 relatif aux dénominations des fibres textiles et à l’étiquetage et au marquage correspondants des produits textiles au regard de leur composition en fibres. ;
  • Allégations de qualité et/ou techniques : cf. Articles L.121-2 à 121-5 du Code de la consommation (pratiques commerciales trompeuses) et/ou L.441-1 à 441-2 du même code (tromperies) ;
  • Sécurité des produits textiles : Règlement (CE) n°1907/2006 du Parlement européen et du Conseil concernant l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques, ainsi que les restrictions applicables à ces substances (REACH). Ce règlement fixe les teneurs maximales de certaines substances telles le fumarate de diméthyle (DMFu) ou les colorants azoïques. L’utilisation de certains colorants azoïques est interdite dans les articles en tissu susceptibles d’entrer en contact direct et prolongé avec la peau humaine, dans la mesure où ils possèdent des propriétés cancérogènes avérées.

D’autres substances, telles que le formaldéhyde, ne font pas l’objet de restrictions réglementaires en matière de produits textiles mais font partie des substances préoccupantes.