Dans le cadre de la crise sanitaire actuelle et grâce au développement des réseaux sociaux, le marketing de réseau (ou MLM – « Multi Level Marketing ») connaît un nouvel essor et peut être perçu comme une opportunité de gains rapides, faciles et importants.
L’essentiel
- La vente multi-niveaux (MLM) est légale en France et vous rémunère sur vos ventes et celles de vos recrues. En revanche, les ventes pyramidales, où vos gains proviennent principalement du recrutement de nouveaux membres plutôt que de la vente de produits, sont interdites.
- Dans ces systèmes, le recrutement est privilégié par rapport à la vente de produits, et l’adhésion nécessite souvent des frais d'entrée et des abonnements périodiques. Méfiez-vous des promesses de gains élevés basés principalement sur l’augmentation du nombre d'affiliés et des tactiques de pression vous incitant à recruter de nouveaux membres avec des promesses de récompenses.
- Soyez vigilant, ne signez rien sous pression, et questionnez la légalité de l'offre. Si vous pensez être victime d’une arnaque, collectez des preuves (captures d’écran, enregistrements, échanges de mails) et transmettez-les aux autorités compétentes.
L’activité de distributeur pour un réseau de MLM ne nécessite pas de qualification professionnelle particulière ou d’infrastructure, et pas ou peu de démarches administratives préalables. Il suffit en général d’être parrainé par un membre du réseau pour l’intégrer.
Il faut néanmoins distinguer :
- la vente multi-niveaux qui est un modèle de vente directe légal en France. Les vendeurs/distributeurs/représentants sont rémunérés sur leurs ventes personnellement réalisées, et perçoivent également une commission sur celles réalisées par les vendeurs qu’ils ont directement recrutés. Leur rémunération est issue de la vente des produits ou services de la marque à laquelle ils sont affiliés.
- les réseaux de vente à la boule de neige, de vente pyramidale ou schémas de Ponzi, dans lesquels la rémunération des recruteurs résulte principalement de l’affiliation au réseau de nouveaux membres, et non de la vente de produits ou services. Les pratiques commerciales mises en œuvre par ce type de réseaux sont, elles, interdites en France.
Dans ces systèmes de vente prohibés, les adhérents du réseau ont pour principale activité de recruter de nouveaux membres, dans leur entourage direct, ou leurs abonnés sur les réseaux sociaux. L’adhésion implique le paiement de frais d’entrée et/ou d’un abonnement périodique.
Le recrutement de nouveaux affiliés génère les principaux gains financiers, pour l’adhérent, mais aussi pour ses parrains et tous les membres placés au-dessus du recruteur dans la généalogie du réseau. Les gains générés par la vente des produits ou services aux affiliés sont moindres et servent uniquement de « vitrine légale ».
L’intérêt principal pour les distributeurs n’est donc pas la vente de services mais la perspective de gains financiers importants résultant de la seule progression du nombre d’affiliés.
Ces réseaux reposent essentiellement sur des pratiques commerciales prohibées (article L. 121-15 du code de la consommation), qui peuvent également constituer une escroquerie.
De nombreux opérateurs, dont les maisons-mères sont souvent implantées à l’étranger (USA notamment) exercent en France une activité qui se situe à la frontière entre vente multi-niveaux légale et réseau de vente illicite.
Dans ces systèmes de vente, les recrues sont incitées à adhérer par la promesse :
- d’offres exceptionnelles (prix promotionnels) sur des voyages, des produits de beauté, des compléments alimentaires, etc.
- de services permettant des gains ou des rendements très supérieurs aux taux du marché sur des produits et placements financiers (formation au trading en ligne, actions, cryptomonnaies, parts dans une société financière, dans un fonds d’investissement, etc...).
- des bonus importants en fonction du niveau atteint dans la hiérarchie (montres, voitures de luxe, voyages, pierres précieuses, etc.). Le recrutement s’opère selon les mécanismes suivants :
- une forme d’endoctrinement et une certaine pression psychologique (relance régulière du « parrain » pour inciter ses filleuls à recruter à leur tour) ;
- l’emploi de formules accrocheuses du type : « devenir riche en travaillant depuis son domicile », « opportunité financière », « investir pour gagner », « indépendance financière », liées à un discours d’appartenance à un cercle fermé d’initiés...
- l’utilisation de chaînes dédiées ou de vidéos de présentation sur Internet, souvent d’accès restreint via un code fourni par le « parrain » ;
- de réunions sur invitation souvent payantes, dans lesquelles sont mises en avant les perspectives d’enrichissement facile ;
- des « statuts » et niveaux de rémunération aux noms prestigieux tels que « leader », « gold », « platinium », « Legend » ;
- la mise en avant sur les réseaux sociaux du train de vie des membres les mieux placés dans la hiérarchie.
Ces réseaux à structure pyramidale ont vocation à s’effondrer dès lors que les adhésions ne sont plus assez nombreuses pour répartir les gains issus du recrutement au bénéfice des anciens inscrits. Souvent, les têtes de réseau, seules gagnantes, finissent par sortir du réseau et en créent un nouveau pour « réinitialiser » le système.
- Attention, ce sont souvent des proches ou des connaissances qui vous invitent à intégrer un système de vente illicite, ignorant eux-mêmes qu’ils en sont victimes. Soyez vigilant aux discours récurrents, voire obsessionnels tenus, parfois proches de la dérive sectaire.
cf. Communiqué : https://www.amf-france.org/fr/actualites-publications/communiques/communiques-de-lamf/lautorite-des-marches-financiers-met-en-garde-le-public-lencontre-de-la-societe-kuvera-llckuvera, repris par la Miviludes : https://www.derives-sectes.gouv.fr/missions/actualites/communiqué-de-presse-de-lautorité-des-marché-financiers - Ne répondez pas ou ne signez aucun document sous la pression, n’effectuez aucun paiement ;
- Posez-vous des questions sur le produit proposé et sur la légalité de l’offre ;
- Réalisez des recherches sur l’offre sur Internet et demandez des conseils objectifs à un professionnel
Collectez un maximum d’information sur la pratique et son mode opératoire (copies écran du site internet, enregistrement audio/vidéo des séances, échanges de mails, numéros de téléphones, compte bancaire bénéficiaire des fonds, etc.).
Déposez plainte, dès la constatation des faits, auprès d’un service de Police ou de Gendarmerie, ou par courrier auprès du Procureur de la République ou contactez la DGCCRF (/dgccrf/contacter-dgccrf)
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