Le rapport de France Stratégie et de la DARES intitulé « Quelles perspectives de recrutement en région ?» dresse un panorama des dynamiques et des difficultés de recrutement sur la décennie à venir. Ce panorama régional des métiers 2030 doit permettre de mieux accompagner les décideurs locaux et nationaux dans leurs politiques d’emploi, d’orientation ou d’enseignement.
Le rapport de France Stratégie et de la DARES intitulé « Quelles perspectives de recrutement en région ? » présente les besoins de recrutement en région résultant de la dynamique des activités, qui crée de nouveaux postes pour certains métiers et en détruit d’autres. Ces projections sont déclinées par métiers sur les treize régions métropolitaines, en termes de dynamique de l’emploi et de démographie.
Au niveau national, 5 % des besoins de recrutement ne seraient pas spontanément pourvus par les jeunes débutants sur le marché du travail à l’horizon de 2030. En région, les besoins de recrutement restent alimentés quelle que soit la région par les départs en fin de carrière. Ces taux de départ seraient assez homogènes entre les régions, s’étageant de 26 % à 31 % de l’emploi régional. En revanche, le niveau des postes potentiellement non pourvus diverge selon les régions. D’un côté, les régions de l’Ouest et du Sud afficheraient des déficits potentiels de main-d’œuvre élevés. De l’autre, les régions intérieures moins densément peuplées ainsi que le Grand Est et les Hauts-de-France présentent des déséquilibres moins marqués en raison de créations d’emplois plus faibles que la moyenne nationale.
À l’horizon de 2030, toutes les régions présenteraient un besoin de recrutement traduisant un déficit potentiel de main-d’œuvre. À l’instar des agents d’entretien et des employés de maison, les aides à domicile figurent parmi les métiers pour lesquels le déficit potentiel de main-d’œuvre serait élevé dans l’ensemble des régions.
A contrario, chez les personnels d’études et de recherche, les ingénieurs et cadres, les besoins de recrutement et ressources en main-d’œuvre ne seraient pas de même ampleur d’une région à l’autre. Dans le cas des ingénieurs en informatique, le déséquilibre serait particulièrement marqué le long de la façade atlantique (Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine) et au Sud-Ouest (Occitanie).
D’autres métiers présentent une forte hétérogénéité liée à des spécificités régionales. C’est notamment le cas des maraîchers, jardiniers, viticulteurs dont les déséquilibres seraient élevés (entre 12 % et 17 % de l’emploi) dans les deux premières régions agricoles de France, la Nouvelle-Aquitaine et la Bretagne, mais également dans les régions viticoles de Bourgogne-Franche-Comté et du Grand Est (Champagne). C’est également le cas des techniciens de la maintenance, majoritairement recrutés dans l’industrie et le commerce.
Les difficultés de recrutement de certains métiers s’accentueraient ainsi d’ici 2030 dans quasiment toutes les régions. C’est le cas des conducteurs de véhicules, des cadres des services administratifs et financiers, des cadres commerciaux, des employés de maison (dont font partie les personnels de ménage) et des aides à domicile.
En repérant les potentiels déficits de main-d’œuvre, le rapport invite aussi à mener les actions nécessaires en amont pour éviter que des pénuries ne viennent handicaper la croissance. La formation est l’un des moyens de favoriser l’adéquation entre la demande et les besoins de main-d’œuvre, en particulier dans les métiers qui recrutent des compétences spécifiques. Mais selon le rapport, elle ne saurait résoudre à elle seule toutes les difficultés d’attractivité des métiers et des formations qui y conduisent, qui appellent aussi des actions de la part des employeurs.