Lettre de la DAJ - Les conditions de travail dans la fonction publique avant la crise sanitaire

Selon l’étude de la DGAFP « Point STATS » de janvier 2023 sur les conditions de travail dans la fonction publique avant la crise sanitaire, en 2019 les agents de la fonction publique ont été moins exposés aux contraintes de rythme que les salariés du secteur privé, sauf dans la fonction publique hospitalière (FPH).

Une étude intitulée « Point STATS » de janvier 2023, élaborée par la DGAFP, présente les conditions de travail des agents publics juste avant la crise sanitaire.

Les agents de la fonction publique ont été moins exposés aux contraintes de rythme que les salariés du privé : en 2019, 27 % des agents de la fonction publique déclarent avoir au moins trois contraintes de rythme parmi les délais à respecter, les contrôles permanents de la hiérarchie, la dépendance à un collègue ou une demande extérieure. Les salariés du privé sont plus souvent exposés à ces contraintes et plus particulièrement sur le rythme imposé par les délais à respecter.

Quel que soit le type de contraintes de rythme ou d’intensité du travail, l’exposition est plus fréquente dans la fonction publique hospitalière (FPH). Ainsi, quasiment deux tiers des agents de la FPH déclarent devoir toujours ou souvent se dépêcher contre un tiers dans la fonction publique territoriale (FPT). La part des agents exposés dans la fonction publique de l’État (FPE) s’établit à 44 %, soit un taux proche de celui du secteur privé (45 %).

Les professions intermédiaires « maîtrisent moins leur temps » pour faire leur travail : situées entre les postes de cadres et les employés, les professions intermédiaires sont les plus soumises aux contraintes de maîtrise de leur temps et de leurs tâches au travail.

Ces agents doivent plus souvent se dépêcher, peuvent moins souvent interrompre leur travail quand ils le souhaitent et, au contraire, doivent plus souvent interrompre leur tâche pour en effectuer une autre non prévue. Les professions intermédiaires les plus exposées à la pression temporelle sont les professions intermédiaires de la santé et du secteur social (infirmiers, animateurs socioculturels, kinésithérapeutes, etc.).

En 2019, des contraintes horaires sont généralement plus marquées pour les agents de la FPH et pour les hommes : les contraintes horaires sont globalement plus fréquentes pour les hommes que pour les femmes. Ainsi dans la FPE, 46 % des hommes déclarent travailler au moins 40 heures par semaines. Dans la FPT, 23 % des hommes et 18 % des femmes travaillent 40 heures ou plus par semaine, et, dans la FPH, cette proportion est de 31 % pour les hommes et 22 % pour les femmes.

Le travail le dimanche est plus fréquent dans la FPH (62 % des agents) et il concerne autant les hommes que les femmes. En revanche, dans la FPT et la FPE, les hommes travaillent plus souvent le dimanche que les femmes (respectivement 43 % des hommes contre 20 % des femmes et 38 % contre 26 %).

Les femmes et les agents de la FPH sont plus exposés aux conflits de valeur : 29 % des femmes de la FPH déclarent devoir sacrifier la qualité de leur travail contre 20 % des hommes. De plus, 41 % des femmes de ce versant déclarent ne pas ressentir la fierté du travail bien fait (contre 36 % des hommes).

En revanche, les agents de la FPH se sentent moins souvent inutiles. Si 24 % des agents de la FPE et 23 % de la FPT déclarent se sentir inutiles dans leur emploi, c’est le cas de seulement 15 % des agents de la FPH.

Un quart des agents déclarent vivre des tensions avec leurs supérieurs hiérarchiques ou leurs collègues : cette proportion est stable depuis 2013. Plus de la moitié des agents qui ressentent des tensions avec leurs collègues les ressentent également avec la hiérarchie. Le ressenti est proche pour les femmes et les hommes, il est en revanche différent selon l’âge des agents. Les agents les plus jeunes (de moins de 30 ans) déclarent vivre beaucoup moins de tensions que les autres. Les agents de la fonction publique sont plus souvent en contact direct avec le public que les salariés du privé (85 % contre 68 %). Parmi ceux qui le sont, un agent de la fonction publique sur deux se plaint de vivre des situations de tension dans ses rapports avec le public (contre 40 % des salariés du privé).

Le manque de reconnaissance s’accroit dans la fonction publique : à la question « Vu tous mes efforts, je reçois le respect et l’estime que mérite mon travail », 10 % des agents de la fonction publique déclarent n’être pas du tout d’accord et 27 % déclarent n’être pas d’accord avec cette proposition. En cumulant les deux résultats, cette part est de 37 %, soit 5 points de plus qu’en 2013 et 9 points de plus que dans le privé. Les salariés du privé se sentent davantage reconnus pour leur travail.

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