Publié le 23 octobre, le rapport sur l'état de la France (RAEF) du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) s’intéresse cette année aux liens entre inégalités et démocratie et appelle à renforcer le pouvoir d’agir des citoyens.
Adopté en séance plénière par le CESE lors de sa séance du 23 octobre 2024, le rapport annuel sur l’état de la France 2024 analyse les forces et les faiblesses de la société française. Il s’appuie, pour établir son diagnostic, sur l’analyse croisée de sondages, de focus thématiques et d’indicateurs socio-économiques quantitatifs et qualitatifs. L’édition 2024 fait état d’un sentiment de mise à l’écart et de « défiance vis-à-vis des personnels politiques qui se traduit par un moindre attachement au système démocratique ».
Pour établir son diagnostic, le CESE s’est appuyé sur l’analyse croisée de sondages, de notes d’approfondissement rédigées par les formations de travail du conseil et d’indicateurs socio-économiques quantitatifs et qualitatifs.
Des inégalités qui se multiplient et se cumulent
Le CESE indique que, malgré le ralentissement de l’inflation, les Français font encore face à des difficultés financières importantes. Malgré les mécanismes de correction mis en place, certaines catégories et certains territoires cumulent les handicaps. Par exemple, 58 % des Français ont des difficultés pour se loger, et cette proportion dépasse les 80 % dans les départements et régions ultramarins.
Le sentiment d’exclusion et d’injustice ressenti par un grand nombre de français résulte de l’absence de perspectives positives et du sentiment d’inégalités croissantes qu’ils éprouvent.
Des conséquences très concrètes sur la démocratie
Dans ce contexte, le personnel politique apparaît comme déconnecté et éloigné des préoccupations quotidiennes des Français qui se sentent peu ou mal représentés par les élus.
Cela se répercute sur leur confiance dans notre système démocratique et leur envie d’y participer (par le vote notamment). Selon l’étude menée par IPSOS pour ce rapport, 24 % des personnes interrogées n’ont pas le sentiment de faire véritablement partie de la société.
Redonner la parole à nos concitoyens
Le CESE estime que, dans ce contexte, et afin d’éviter qu’il ne persiste ou ne s’aggrave, il est nécessaire que les citoyens soient plus étroitement associés aux décisions qui les concernent, par le biais de mécanismes de participation citoyenne et de co-construction.
En outre, le conseil plaide pour une prise en compte des aspirations des citoyens sur le temps long alors que la tendance actuelle est plutôt centrée sur une gestion des urgences. Le renforcement de l’implication des Français dans les décisions qui les concernent serait un vecteur essentiel de motivation pour s’engager et faire vivre la démocratie.