Le rapport public thématique de la Cour des comptes du 1er février 2023 intitulé « Devenir enseignant : la formation initiale et le recrutement des enseignants des premiers et second degrés » analyse l’attractivité du recrutement des enseignants ainsi que la qualité de leur formation initiale.
Le rapport de la Cour des comptes, publié le 1er février 2023, intitulé « Devenir enseignant : la formation initiale et le recrutement des enseignants des premiers et second degrés » mène une réflexion sur l’évolution du métier d’enseignant, sur la place reconnue aux professeurs dans la société et sur les conditions concrètes d’exercice de leurs fonctions.
La Cour des comptes observe que sur la période 2017-2021, sur la base des postes non pourvus aux concours externes d’enseignants, en moyenne annuelle, un peu plus d’un millier de postes (1 110) sont demeurés vacants, ce qui a conduit à l’embauche de contractuels. Les académies de Créteil et Versailles connaissent des tensions de recrutement tant dans le premier que dans le second degrés. Le taux de candidatures aux concours est très faible dans certaines disciplines : lettres classiques, allemand, sciences industrielles de l’ingénieur, biotechnologies et même mathématiques.
D’un sondage demandé par la Cour, il ressort que la dégradation de l’image du métier d’enseignant, ses conditions d’exercice et sa rémunération pèsent largement sur son attractivité.
Face à ces difficultés, le ministère chargé de l’éducation nationale a développé depuis plusieurs années une politique de recrutement active, en ajoutant des concours spécifiques pour les académies peu attractives ou en faisant appel plus largement aux agents contractuels.
La Cour préconise d’aménager les modalités de recrutement dans les académies qui peinent à pourvoir les postes d’enseignants. Les rectorats pourraient recruter sur diplômes, via un contrat d’une durée pluriannuelle (trois à cinq ans), pendant laquelle les candidats s’engageraient à rester en poste ; à l’issue de ce contrat, l’enseignant pourrait demander un contrat à durée indéterminée (CDI) ou opter pour une autre carrière.
La Cour recommande une nouvelle organisation de la formation et du recrutement, qui suppose de compenser les inégalités territoriales d’attractivité du métier par une différentiation plus forte au profit des académies de Créteil et Versailles, ciblée sur les établissements les plus en tension.
La Cour recommande également qu’au-delà de l’aspect pécuniaire, les conditions d’exercice et d’accueil des nouveaux enseignants soient améliorées, que ce soit par une attention aux conditions de logement ou par l’accompagnement au sein de l’établissement. À cet égard, et pour l’ensemble des académies, les écoles, établissements ou même leurs regroupements, doivent davantage devenir de véritables lieux d’accueil et de formation des futurs et nouveaux enseignants, développant ainsi, autour des tuteurs des différents stagiaires, une politique interne de formation, impliquant l’ensemble des professeurs.