La crise sanitaire a eu un impact sur les pratiques numériques : augmentation de la communication en ligne, des achats en ligne et de la formation en ligne. L’INSEE analyse l’évolution de ces comportements en fonction des structures socio-économiques et leur persistance ou non après cette crise.
Dans son Focus, l’INSEE montre qu’avec la crise sanitaire due à l’épidémie du Covid-19, certaines pratiques numériques ont connu un essor rapide du fait des mesures de restriction adoptées.
Les appels par l’internet : une pratique désormais installée
En 2021, 79 % des personnes âgées de 15 ans ou plus ont envoyé des mails au cours des trois mois précédant l’enquête de référence de l’INSEE contre 73 % en 2019, soit 2,6 points de plus par an (contre 0,9 point par an entre 2013 et 2019). La proportion de personnes passant des appels audio ou vidéo par internet et celles utilisant une messagerie instantanée a fortement augmenté sur cette même période. Ces pratiques ont connu un fort essor pendant les confinements.
Après avoir triplé entre 2019 et 2021, la part des 15-24 ans ayant suivi des cours en ligne se replie nettement
Entre 2019 et 2021, l’utilisation des cours en ligne a connu un fort essor parmi les plus jeunes. Si en 2019, 18 % de la population âgée de 15 à 24 ans indiquait avoir suivi des cours en ligne dans les trois derniers mois, en 2021, cette proportion est passée à 54 %. Il faut toutefois noter qu’elle est redescendue à 36 % en 2022 et 31 % en 2023. L’utilisation d’autres supports de formation en ligne, tels que supports audiovisuels, manuels électroniques, logiciels ou applications d’apprentissage, a également augmenté entre 2019 et 2021, passant ainsi de 12 % en 2019 à 17 % en 2021, et se maintient depuis à 16 %.
Les nouveaux acheteurs en ligne en 2021 n’ont pas tous conservé la pratique du e-commerce en 2023
En dix ans, la part de personnes ayant effectué des achats en ligne au cours des trois mois précédant l’enquête de référence de l’INSEE a fortement augmenté en France, passant de 40 % en 2013 à 60 % en 2023. En hausse de 2,1 points par an en moyenne entre 2013 et 2019, la part des acheteurs en ligne augmente de 3,5 points par an entre 2019 et 2021. Toutefois, depuis 2021 et la levée des restrictions sanitaires, cette pratique est en recul pour une partie des acheteurs mais continue d’augmenter pour les plus jeunes d’entre eux.
La pratique étant déjà bien implantée chez les plus jeunes et les catégories sociales aisées, les catégories intermédiaires sont celles qui se sont le plus converties au e-commerce à l’occasion des confinements. La croissance du recours au e-commerce diffère selon les catégories sociales : la part d’acheteurs en ligne a le plus augmenté chez les employés et les ouvriers, avec une hausse de respectivement 13 et 11 points entre 2019 et 2021. Les cadres et professions intermédiaires, qui étaient déjà en 2019 les plus gros acheteurs en ligne, ont connu une hausse moins élevée.
Les craintes liées aux achats sur internet ont diminué
En 2019, 40 % des internautes n’ayant jamais fait d’achat en ligne évoquaient les risques pour la sécurité et la confidentialité comme un frein à acheter en ligne. En 2021, ils ne sont plus que 27 % à évoquer ces motifs. Cette baisse des craintes liées à la sécurité et le besoin d’un recours accru aux outils numériques pendant la crise sanitaire s’accompagnent de la montée d’autres pratiques, comme l’accès à ses comptes bancaires en ligne.