Lettre de la DAJ - Décennie numérique de l'Europe : la Commission dresse un premier bilan

Le premier rapport de la Commission européenne sur l'état d'avancement de la décennie numérique souligne la nécessité d’une action collective pour façonner la transition numérique et détaille la situation de la France.

Partant du constat que les pays de l’Union européenne (UE) étaient très dépendants d’autres pays (Chine, Etats-Unis…) en matière de technologie et de numérique et afin de retrouver une souveraineté numérique, l’UE a lancé en mars 2021 son programme de la décennie numérique à l’horizon 2030 qui définit des mesures concrètes à mettre en œuvre dans quatre principaux domaines :

  • l’amélioration des compétences numériques ;
  • l’amélioration des infrastructures numériques ;
  • la transformation numérique des entreprises ;
  • la numérisation des services publics.

Ce premier rapport annuel dresse un bilan des progrès accomplis, en replaçant les résultats actuels dans la perspective des objectifs de 2030.

L’appréciation spécifique de la situation de la France, annexée au rapport global, souligne le fort potentiel numérique de la France, lui permettant d’être moteur dans l’effort collectif de l’UE pour atteindre les objectifs du programme. Parmi les points forts de la France, le rapport souligne notamment la stabilité des emplois de spécialistes des nouvelles technologies dans le marché global de l’emploi (4,3 %, en très léger décalage par rapport à la moyenne européenne de 4,6 %). De plus, les résultats français sont prometteurs en matière de connectivité : 73 % des foyers étaient couverts par la fibre en 2022, la Commission note un effort spécifique de couverture du réseau pour réduire la fracture numérique et les zones blanches.

En outre, le rapport souligne la participation de la France à une stratégie européenne pour les semi-conducteurs, alignée avec la législation européenne sur les semi-conducteurs, à la mise en place d’une infrastructure européenne visant à améliorer le traitement automatique du langage naturel et au projet important d'intérêt européen commun (IPCEI) sur la microélectronique et les technologies de communication.

En matière de numérisation des services publics, le rapport met en lumière le travail de la DINUM qui a développé et qui alimente la plateforme ouverte des données publiques françaises.

Toutefois, la France se classe au 15ème rang de l’indice de l’économie et de la société numériques (DESI) en 2021. Des marges de progression demeurent pour atteindre l’objectif de transition numérique fixé à l’horizon 2030.

Les progrès attendus en matière de numérisation en France

En premier lieu, la Commission demande à la France de poursuivre ses efforts dans le domaine de la formation aux compétences numériques, qu’il s’agisse de formations grand public (appropriation des NTIC par les citoyens) ou de l’augmentation du nombre de spécialistes des technologies numériques.

En matière d’infrastructures numériques, le rapport souhaite la poursuite du déploiement de la 5G et la prise en compte de l'aspect environnemental des secteurs numériques. Pour renforcer la compétitivité de l'UE, la Commission insiste sur les efforts à poursuivre en matière d’informatique quantique et de semi-conducteurs. En outre, le rapport pointe l’inégale transformation digitale de l’économie, les petites et moyennes entreprises ne s’appropriant pas suffisamment les technologies numériques. La cybersécurité doit être améliorée, notamment pour les PME.

Enfin, s’agissant de la numérisation du secteur public, le rapport constate que la France est légèrement en retrait par rapport aux autres pays de l’UE, tant vis-à-vis des citoyens que des entreprises. Le rapport cite la digitalisation des équipements des hôpitaux parmi les améliorations attendues et estime nécessaire d’améliorer à tous les niveaux de l’administration (services déconcentrés et services décentralisés inclus) la coordination, l’efficacité et la disponibilité des services publics.

Le rapport souligne que des investissements sont prévus dans le cadre du Plan pour la reprise et la résilience de la France, qui vont contribuer à atteindre les objectifs de la Décennie numérique de l’Europe.