Initié en 2000 et devenu depuis un baromètre de référence, ce sondage a pour objectifs de mesurer l’adoption par les Français des équipements numériques et d’étudier les pratiques numériques, de détecter les inégalités d’accès et de compétences, de permettre à la puissance publique d'anticiper les grandes tendances et de mettre en œuvre une politique favorisant l’appropriation du numérique par tous.
L’Autorité de régulation des communications électronique (ARCEP) a publié une nouvelle édition baromètre du numérique, une étude annuelle réalisée sur la diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française.
Pour l’édition 2022, l’enquête a été réalisée entre le 15 juin et le 15 juillet 2022 auprès d’un panel composé de plus de 4 000 personnes âgées de 12 ans et plus (réparties en 3 groupes : les 12 – 17 ans, les 18 ans et plus, et les 18 ans et plus éloignés du numérique) résidant en France métropolitaine.
Cette enquête s’articule autour de trois axes principaux :
- l’équipement des Français (matériels, modes de connexion) ;
- les usages ;
- le numérique dans la vie quotidienne.
En 2020, la crise du covid-19 et les mesures prises pour endiguer la pandémie (confinements, couvre-feux, distanciation sociale) avaient accéléré la « numérisation » de nombreux pans de la société, avec un essor inédit des pratiques digitales à domicile.
Malgré un retour à la « normale », l’ARCEP constate que ces nouveaux usages se sont inscrits durablement dans la vie des Français.
Les utilisateurs du numérique sont toujours plus équipés et satisfaits des services sur les réseaux.
A titre d’exemple, 87 % des personnes possèdent désormais un smartphone en 2022 contre 84 % en 2020, le smartphone représentant l’équipement le plus plébiscité (47 % contre 39 % pour l’ordinateur).
L’usage quotidien de l’ordinateur diminue légèrement par rapport au pic de 2020. Le téléphone fixe, qui avait connu un regain d’intérêt en 2020, paraît de nouveau sur une pente descendante.
Le téléviseur reste, quant à lui, l’un des équipements numériques les plus présents au sein des foyers, qui le renouvellent fréquemment, ce qui pose notamment la question de l’impact environnemental et de la durabilité de ces équipements.
En effet, 83 % des Français équipés d’un téléviseur et possédant une connexion fixe à domicile déclarent recevoir la télévision via la box d’un fournisseur d’accès à internet sur au moins un poste.
Selon l’étude, le numérique s’est imposé dans la vie quotidienne des Français. En dessous de 70 ans, la part des internautes dépassent 96 % dans chaque catégorie d’âge. Seules les personnes de plus de 70 ans se démarquent, avec tout de même 63 % d’internautes.
De plus, en moyenne, les Français regardent un écran 32 heures par semaine, soit près d’un cinquième du temps hebdomadaire ou un peu moins d’un tiers éveillé. Plus de la moitié de la population passe en moyenne plus de trois heures par jour devant un écran.
Les différents usages (réseaux sociaux, recherches d’emploi, démarches administratives et fiscales, achats en ligne, télétravail) conduisent à démultiplier le temps passé devant les écrans, allant jusqu’à créer une sensation de manque dès les premières heures pour 31 % de la population.
Le numérique comporte, toutefois, des risques (attaques informatiques, arnaques, perte des données, contenus inappropriés) conduisant ainsi presque tous les utilisateurs à prendre des précautions avec une vigilance plus ou moins constante.
Enfin, l’ARCEP souligne le fait que le caractère incontournable du numérique peut conduire à laisser en marge d’une partie de la population. 48 % des Français éprouvent au moins une forme de difficulté qui les empêche d’utiliser pleinement les outils numériques et internet (+ 13 points par rapport à 2020).
Si le sentiment de s’être mieux approprié les outils numériques pendant les périodes de confinement est marqué chez les cadres et professions intellectuelles supérieures (71 %), à l’inverse, les Français parmi les plus vulnérables (non diplômés et âgés de 70 et plus), quant à eux, sont une majorité à ne pas avoir l’impression de gagner en maîtrise depuis ces deux dernières années (respectivement 53 % et 56 %).