Lettre de la DAJ - ARCOM : Livre blanc de la radio

Avec 40 millions d’auditeurs quotidiens, la radio demeure un media de référence pour de nombreux Français. Avec son « Livre blanc de la radio », l’Autorité de Régulation de la communication et du numérique (ARCOM) dresse un panorama de la situation de la radio et esquisse les perspectives de son évolution.

Après une large concertation avec les acteurs radiophoniques, l’ARCOM a publié, le 18 juin dernier, un « Livre blanc de la radio » pour « répondre aux demandes de la filière dans l’objectif d’adapter le modèle de la radio à son nouvel environnement ». Dans ce document, l’autorité dresse un état des lieux de la filière, présente les défis auxquelles elle est confrontée et propose des pistes d’évolution pour l’avenir.

Etat des lieux

La radio constitue, pour un grand nombre de Français, un média de référence. Ainsi, ce ne sont pas moins de douze millions de personnes qui écoutent simultanément la radio chaque matin à 8 heures. L’offre de radio est, en France, particulièrement dense et diverse. Ainsi, 900 radios sont autorisées à diffuser et 800 d’entre elles sont des radios locales. Les auditeurs écoutent également la radio sur différents supports et via différents modes de diffusion : FM, radio numérique (DAB+) ou encore webradios. Malgré cet attachement, on constate une érosion régulière de l’audience des radios qui font face à la concurrence de nouveaux supports et modes de « consommation » de l’information qu’il s’agisse d’internet ou du développement des chaînes d’information en continu.

Une adaptation de la filière est indispensable

En premier lieu, compte tenu des évolutions technologiques en cours, la diffusion hertzienne terrestre doit être adaptée. Si la diffusion en numérique ou via internet viennent à prendre toute leur place, il conviendra néanmoins de veiller à ce que ne se crée pas une inégalité territoriale, privant d’accès aux radios des territoires peu ou mal couverts par internet. Il convient donc de réfléchir à l’évolution des modes de diffusion en termes de complémentarité entre FM, numérique et internet. De la même manière, une éventuelle bascule en mode numérique uniquement devra prendre en considération l’évolution des infrastructures de diffusion, le nécessaire rééquipement des auditeurs et les investissements que les opérateurs devront effectuer.

L’autorité a recueilli les positions des acteurs de la filière sur cet état des lieux. Ces derniers, s’ils sont d’accord sur une méthode de transition vers le numérique ou une diffusion via internet, estiment que cette transition devra être progressive. En outre, une telle transformation demandera des évolutions normatives à la fois au niveau national et au niveau européen. Les acteurs ont ainsi établi des prérequis nécessaires pour toute transition :

  • coordonner la planification de la FM et celle de DAB+ ;
  • faire mieux connaître le DAB+ et inciter les auditeurs au rééquipement ;
  • atteindre un seuil minimal d’écoute en numérique avant toute forme de bascule.

Les perspectives

Le Livre blanc de la radio propose ainsi une transition graduée dans le temps vers la diffusion numérique de la radio.

  • d’ici 2027, il faudra créer les conditions d’un « environnement favorable » à la transition. Pour ce faire, il conviendra de rapprocher les règles normatives entre les différents modes de diffusion, rapprocher les planifications des différents modes de diffusion, accompagner les auditeurs pour qu’ils changent leur équipement et créer une gouvernance unique pour piloter la transition ;
  • sur la période 2028 à 2033, il faudra accompagner la transition vers le tout numérique. Avant d’entamer la transition, il est nécessaire que le taux d’équipement des ménages soit suffisant (70 %) et que la technologie DAB+ soit mieux connue dans le public. Par ailleurs, les pouvoirs publics devront soutenir les éditeurs pour qu’ils puissent effectuer les investissements et veiller à ce que la bascule technologique ne crée pas de fracture territoriale. L’Etat devra préparer l’extinction de la FM en commençant par un gel des réattributions de fréquences et devra fixer un calendrier de la transition.