Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes

Sécurité des produits d’hygiène féminine

La DGCCRF a mené une enquête visant à contrôler la sécurité des produits d’hygiène féminine (serviettes, tampons hygiéniques, protège-slips et coupes menstruelles).

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Les enquêteurs ont procédé à des prélèvements, des analyses en laboratoire et à un recueil d’informations auprès des fabricants et distributeurs pour vérifier la composition des produits et leur mode de fabrication.

27 références de produits, sélectionnées afin d’obtenir un échantillonnage représentatifs du marché, ont été analysées. Des tests approfondis ont été menés en laboratoire afin de détecter la présence éventuelle de traces d’allergènes, de conservateurs, de formaldéhyde, de résidus de pesticides, de glyphosate (herbicide) et de l’un de ces principaux produits de dégradation (l’AMPA), d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAPs[1]), de phtalates, de dioxines et de furanes (produits polluants organiques) et enfin de composés organiques halogénés extractibles et absorbables (AOX/EOX[2]).

Quels sont les produits analysés ?

Parmi les 27 références de produits figurent :

  • 6 tampons : 1 en nom de marque distributeur et 5 en nom de marque fabricant dont 1 parfumé (dont 2 revendiquent une fabrication « bio ») ;
  • 9 serviettes hygiéniques : 4 en nom de marque distributeur ainsi que 5 en nom de marque (dont 1 parfumée et 2 « bio ») ;
  • 7 protège-slips : 3 en nom de marque dont 1 parfumé et 4 en nom de marque distributeur (dont 2 parfumés) ;
  • 5 coupes menstruelles : 4 en silicone et 1 en élastomère thermoplastique.

Aucun danger grave et immédiat détecté sur les produits étudiés

Les analyses réalisées ont mis en évidence des traces de substances chimiques dans :

  • Les tampons : des traces de dioxines, de furanes et d’EOX ont été retrouvées sur les 6 références de tampons. Un seul contenait une trace d’AOX et un autre de phtalate (à un seuil non quantifiable[3]).
  • Les serviettes hygiéniques : des traces d’HAPs ont été détectées dans 6 références (dont 5 non quantifiables). Une serviette contenait des traces de phtalate à un seuil non quantifiable également et une serviette « bio » portait des traces d’AMPA.
  • Les protège-slips : des traces d’HAPs ont été observées dans 4 protège-slips (dont 2 non quantifiables). Une référence (parfumée) contenait des traces d’un allergène (le lilial) et une autre (non parfumée), d’un résidu de pesticide (le lindane) interdit en France.

Les méthodes analytiques mises en œuvre par les laboratoires permettent de mettre en évidence la présence de ces substances à des concentrations très faibles. Ainsi, les services de la DGCCRF n’ont pas détecté de danger grave et immédiat sur les produits testés.

Pour autant, il n’existe pas de règlementation ou de normes fixant la teneur maximale pour ces substances dans les produits d’hygiène féminine. La DGCCRF a donc saisi l’ANSES d’une évaluation de risque, au regard du temps et du mode d’exposition à celles-ci.

En tout état de cause, il convient de noter que l’obligation générale de sécurité (OGS) s’applique à ce type de produit et impose donc, même en l’absence de réglementation technique précise, au fabricant de mettre sur le marché un produit ne présentant aucun risque pour la santé.

Une information adéquate sur les risques liés au syndrome du choc toxique

Les contrôles de la DGCCRF visaient également à vérifier les règles d’étiquetages des produits, et en premier lieu la visibilité, l’intelligibilité et l’adéquation des avertissements et mises en garde portés par le produit au regard de la dangerosité potentielle liée à son utilisation, tout particulièrement concernant le syndrome du choc toxique ou SCT. À cet égard, il convient de préciser que la mise en garde sur le SCT – qui est le principal risque avéré associé à l’utilisation de ce type de produits – figure bien de manière visible, lisible et explicite sur l’ensemble des emballages de tampons ainsi que sur leur notice.

La véracité des allégations portées par les produits (la composition si celle-ci est affichée ou  les labels ou la réalisation de tests dermatologiques ou de satisfaction s’il en est fait mention) a également été vérifiée. La composition complète du produit n’est pas obligatoire. Elle a été mentionnée sur une seule référence de serviette hygiénique et deux tampons « bio ». Des compositions partielles figurent sur les serviettes hygiéniques « bio ». Un fabricant rend par ailleurs accessible sur son site la composition complète de ses produits (l’adresse du site figurant sur la boite).

Enfin, concernant les coupes menstruelles, toutes indiquent leur composition sur l’emballage. Cependant, la DGCCRF a demandé la modification des notices afin de prendre en compte dans les précautions d’emploi le risque de SCT à la suite d’un cas rapporté en France.

L’enquête de la DGCCRF confirme ainsi la présence, à l’état de traces, de certains résidus chimiques. Pour autant, aucun danger grave et immédiat n’a été détecté sur les produits étudiés. La composition des produits d’hygiène féminine reste partiellement indiquée sur l’emballage. La mise en garde sur le SCT apparait sur l’intégralité des boites de tampons et leur notice. Au regard des conclusions rendues par l’ANSES, la DGCCRF mettra en œuvre les suites nécessaires.

Cible Résultats
27 références de produits En cours
 

[1] Les HAP sont des molécules constituées d’atomes de carbone et d’hydrogène. La structure comprend au moins deux cycles aromatiques condensés. Ces composants présents dans tous les milieux environnementaux présentent une forte toxicité.

[2] L’halogène organique adsorbable (AOX vient du terme anglais « Adsorbable Organic Halogen ») et l’halogène organique extractible (EOX pour «  Extractable Organic Halogen ») sont des mesures de la qualité de l’eau.

[3] Les traces de substances sont dites « non quantifiables » car en quantité très faible.