L’huile d’olive est un produit alimentaire très apprécié : 110 000 tonnes sont consommées chaque année en France ! Pour choisir entre plusieurs huiles d’olive, les consommateurs disposent de deux informations à lire sur les étiquettes : l’origine et la qualité. Encore faut-il que les mentions présentées soient loyales. Mais comment repérer les fraudes ?

L’essentiel
- L’indication de l’origine est obligatoire pour l’huile d’olive vierge extra et les huiles d’olive vierge.
- La mention d’une origine locale ou régionale est réservée aux huiles bénéficiant d’une appellation d’origine (AOP, IGP).
- Pour les huiles d’olive produites sans cahier des charges AOP ou IGP, la désignation de l’origine consiste en une référence à un pays ou à l’Union européenne.
- Les huiles d’olive sont classées selon leur catégorie : huile d’olive vierge extra, huile d’olive vierge, huile d’olive composée d’huile raffinées et d’huiles d’olives vierges, huile de grignons d’olive.
- Les anomalies d’étiquetage les plus souvent constatées sont : des mentions valorisantes infondées, l’indication d’une fausse origine, ou le surclassement dans la catégorie.
L’indication de l’origine est obligatoire pour l’huile d’olive vierge extra et les huiles d’olive vierge.
L’origine désigne le lieu de récolte des olives ainsi que le lieu de production de l’huile d’olive. Ainsi, une huile d’olive obtenue dans un pays différent du lieu de récolte, devra mentionner à la fois le lieu de récolte et le lieu de l’extraction de l’huile. Par exemple, l’étiquetage d’une huile composée d’olives récoltées en France, mais triturées (la trituration correspond aux étapes d’extraction de l’huile) en Italie, ne fera pas apparaitre une « origine France », il indiquera « Huile d’olive vierge obtenue en Italie à partir d’olives récoltées en France ».
La mention d’une origine locale ou régionale est réservée aux huiles bénéficiant d’une appellation d’origine :
- Appellation d’Origine Protégée : l’AOP garantit un lien très fort du produit avec son terroir. La qualité résulte exclusivement du milieu naturel et du savoir-faire des hommes. La France, possède 9 AOP d’huile d’olive : Nyons, la vallée des Baux-de-Provence, Haute-Provence, Aix-en-Provence, Nîmes, Nice, Corse, Provence, Languedoc. L’AOP doit être libellée sur l’étiquetage telle qu’elle a été enregistrée.
- Indication Géographique Protégée : la relation entre le produit et son origine est moins forte que pour l'AOP mais suffisante pour conférer une caractéristique ou une réputation à un produit et le faire ainsi bénéficier de l'IGP. Aucune huile d’olive française ne bénéficie aujourd’hui d’une IGP.
Le symbole européen pour les signes de qualité enregistrés au niveau de l’Union européenne doit figurer sur l’étiquette.
Les mentions régionales comme lieu d’origine de l’huile d’olive sont interdites à l’exception des mentions AOP ou IGP. Dès lors, pour les huiles d’olive produites sans cahier des charges AOP ou IGP, la désignation de l’origine consiste en une référence à un pays (France, Tunisie, Espagne…) ou à l’Union européenne (UE) et pour les assemblages issus de plusieurs pays la mention d’origine peut être UE, UE et non UE, ou encore non UE.
L’utilisation d’une marque commerciale, déposée après le 31 décembre 1998, reprenant le nom d’un pays, ou d’une zone géographique, est considérée comme une désignation géographique non autorisée.
Les différents types d’huile d’olive, par niveau de qualité décroissant, sont :
- Huile d’olive vierge extra : huile d’olive de catégorie supérieure obtenue directement des olives et uniquement par des procédés mécaniques ;
- Huile d’olive vierge : huile d’olive obtenue directement des olives et uniquement par des procédés mécaniques ;
- Huile d’olive composée d’huiles d’olive raffinées et d’huiles d’olives vierges : huile contenant des huiles d’olive ayant subi un traitement de raffinage et des huiles obtenues directement des olives (vierges) ;
- Huile de grignons d’olive : huile contenant des huiles provenant du traitement du produit obtenu après l’extraction de l’huile d’olive et des huiles obtenues directement des olives.
La qualité de l’huile dépend des procédés utilisés. La première pression à froid consiste à créer une pâte avec les olives dans une meule de pierre, puis à utiliser une presse hydraulique pour écraser cette pâte, la pression engendrée par la presse entraîne l’écoulement naturel de l’huile. Ce procédé est différent de l’extraction à froid qui consiste à broyer les olives dans un malaxeur puis à placer le produit dans une centrifugeuse afin que l’huile, les résidus solides et l’eau de végétation soient séparés.
S’agissant de production biologique la Commission européenne a précisé que seules les huiles d’olive vierge et vierge extra peuvent être certifiées et étiquetées bio, car elles sont obtenues à partir du fruit de l’olivier et par des techniques de transformation qui ne sont pas en contradiction avec les règles de production biologique des denrées alimentaires transformées.
Sur l’étiquette, la dénomination de vente doit être accompagnée de la description claire et indélébile de la catégorie de l’huile d’olive.
La DGCCRF contrôle la qualité et l’étiquetage des huiles d’olive commercialisées en France. En effet, sur le marché de l’huile d’olive, de nombreux étiquetages présentent des anomalies, par exemple des mentions valorisantes infondées, l’indication d’une fausse origine, ou le surclassement (une huile d’olive vierge surclassée en huile d’olive vierge extra).
Les anomalies portant sur l’origine
L’huile d’olive produite en France est pour l’essentiel sous signe de qualité, mais le volume de production ne suffit pas à répondre à la demande, toujours plus élevée que l’offre. C’est pourquoi les risques de fraudes, notamment sur la qualité et l’origine, et les risques d’usurpation de signes de qualité, demeurent élevés.
Par exemple, sur un étiquetage, le nom d’une ville française était mis en avant par une marque, alors même que l’huile d’olive provenait de pays tiers à l’Union Européenne.
Autre exemple concernant une fraude à l’origine : une enquête réalisée par la DGCCRF a permis de sanctionner pour pratique commerciale trompeuse l’opérateur à l’origine d’un catalogue publicitaire visant à faire la promotion de produits régionaux, certains produits comportant par ailleurs la mention « origine France » et le drapeau français. Il en était ainsi notamment pour un bidon d’huile d’olive. Or, le contrôle effectué en magasin a permis de constater que l’étiquette du bidon d’huile mentionnait une origine Union Européenne, ce qui constituait une francisation.
Ces fraudes peuvent aussi concerner des discours oraux lors d’achats en circuits courts ou locaux (marchés, bord de route, etc.). En effet, face à l’engouement des consommateurs pour les productions locales, certains opérateurs peuvent chercher à s’approvisionner ailleurs sans le mentionner, en particulier en période de faible production ou de fréquentation touristique importante. Ainsi, même si l’étiquetage de la bouteille ne présente aucune non-conformité, ce sont des allégations verbales qui vont induire en erreur le consommateur sur l’origine de l’huile d’olive.
Les anomalies portant sur la qualité
Pour contrôler la qualité des huiles d’olive commercialisées, la DGCCRF effectue des analyses afin de déterminer la catégorie d’huile, l’origine des huiles ou encore la présence d’huiles en mélange. Son laboratoire s’assure également que les mentions d’étiquetage et les mentions valorisantes sont en adéquation avec la composition et la nature des huiles.
Lors de la dernière enquête réalisée par la DGCCRF, la moitié des prélèvements se sont révélés non conformes. Le surclassement des huiles d’olive à la catégorie supérieure reste l’anomalie le plus souvent constatée, les opérateurs ne respectant pas les règles concernant les mentions des caractéristiques organoleptiques (apparence, odeur, goût, texture ou consistance).
Ce que dit la loi
- Règlement relatif à l’information du consommateur sur les denrées alimentaires dit INCO
- Code de la consommation : Article L. 121-2, Article L.132-2, Article L. 441-1, Article L. 413-8, Article L. 413-9
- Loi relative à la consommation n° 2014-344 du 17 mars 2014 (dite « loi Hamon »)
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