Projection de billes dans les yeux, brûlures et lésions irréversibles de la rétine, brûlures cutanées : les risques liés à l’utilisation d’objets ayant l’apparence d’armes à feu sont élevés. Pour les prévenir, la DGCCRF contrôle le respect de la réglementation spécifique à ces objets.
La règlementation encadrant la commercialisation des imitations d’armes à feu n’est applicable que pour les répliques d’armes à feu, objets dont l’énergie cinétique des projectiles est supérieure à 0,08 joules et inférieure à 2 joules. Ceux-ci sont notamment utilisés pour la pratique de l’airsoft.
En deçà de 0,08 joules, les imitations d’armes à feu ne sont pas réglementées et doivent donc répondre à l’obligation générale de sécurité prévue à l’article L.421-3 du code de la consommation. Toutefois, si celles-ci sont conçues afin d’être utilisées à des fins de jeu par des enfants de moins de 14 ans, elles doivent alors être considérées comme des jouets, et sont donc soumises au décret n° 2010-166 du 22 février 2010 relatif à la sécurité des jouets.
Au-delà de 2 joules, il s’agit d’armes de catégorie D, lesquelles relèvent du code de la sécurité intérieure dont les agents de la DGCCRF ne sont pas compétents à contrôler l’application.
Au total, plus de 84 entreprises ont été contrôlées en 2021. Sur les 19 prélèvements effectués, 8 se sont révélés non-conformes et 1 non-conforme et dangereux, soit un taux d’anomalies de 47 %.
Une méconnaissance générale de la réglementation observée chez les professionnels
L’enquête réalisée au stade de la première mise sur le marché (importateurs ou introducteurs sur le marché français) et à la distribution (magasins d’articles de chasse et de pêche, jeux et jouets, armureries, sites internet, structures proposant l’organisation d’activités d’airsoft ou de paintball[1] et magasins de location d’imitations d’armes) a montré que la réglementation en vigueur est mal maitrisée.
Compte tenu des risques liés à leur utilisation, les conditions de vente, de don, de location ou de prêt des répliques d’armes à feu (neuves ou d’occasion) sont très encadrées. La réglementation prévoit notamment des obligations visant à assurer la sécurité de ces objets, en particulier celle de mentionner sur le produit et sa notice les avertissements suivants :
- « Distribution interdite aux mineurs »
- « Attention : ne jamais diriger le tir vers une personne».
- L’indication de l’énergie (permettant de déterminer la puissance de tir) sur le produit - entre 0,08 et 2 joules max autorisées -, sur son emballage et sa notice d’emploi.
Les manquements constatés concernaient les seuils d’applicabilité (absence d’indication ou non-conformité des seuils d’énergie cinétique), les exigences de marquage et l’absence de vérifications lors de la réception des produits.
L’enquête a également porté sur le respect de la règlementation sur les sites de vente en ligne contrôlés. Les enquêteurs ont relévé un nombre non négligeable de manquements.
Au total, 43 avertissements, 55 injonctions et 3 procès-verbaux pénaux ont été adressés aux professionnels.
Les procès-verbaux ont été dressés à l’encontre de professionnels pour les cas les plus graves :
- Commercialisation de visées lasers affichées classe 3 en infraction avec la reglementation spécifique[2] applicable ;
- Absence ou non-conformité de l’indication de l’énergie développée et des mentions obligatoires de précautions d’usage ;
- Présence de mentions contradictoires avec l’interdiction de vente à des personnes mineures prévue à l’article 2 du décret n°99-240 du 24 mars 1999.
Près de la moitié des produits analysés n’était pas conforme
Les enquêteurs ont fait analyser 19 produits dont l’examen visuel avait suscité des doutes de non-conformité : 9 se sont avérés non conformes, dont 1 dangereux. Le produit dangereux possédait une puissance supérieure à celle autorisée en tant qu’imitation d’arme, ce qui le faisait basculer dans la catégorie des armes. Les autres problèmes rencontrés étaient liés à l’absence de marquages imposés par la réglementation.
À la suite des contrôles de la DGCCRF, la quasi-totalité des professionnels ont engagé des mesures volontaires de mise en conformité.
Nos conseils aux utilisateurs :
L’achat de répliques d’armes à feu doit faire l’objet d’une attention particulière de la part des consommateurs, que celles-ci soient destinées à la pratique de l’airsoft ou toute autre activité. Il est en effet nécessaire de vérifier au préalable l’énergie cinétique indiquée sur le produit et que celle-ci soit bien inférieure à 2 joules. De plus, la présence d’une notice d’emploi, rédigée en langue française, accompagnant le produit, demeure obligatoire.
Par ailleurs, il incombe aux distributeurs de vérifier au préalable la présence des marquages règlementaires sur les produits et leurs emballages et de veiller à la sécurité d’emploi de ces produits, notamment en séparant dans leur offre commerciale les jouets, les répliques d’armes à feu et les armes réelles de catégorie D, selon l’énergie cinétique des projectiles, critère exclusif de catégorisation.
Cible
84 professionnels contrôlés
19 produits analysés
Résultats
9 produits non conformes
43 avertissements
55 injonctions
3 procès-verbaux pénaux