L’enquête de la DGCCRF visait à contrôler la conformité de l’étiquetage et de la composition des beurres et matières grasses laitières aux dispositions réglementaires nationales et européennes. Le taux d’anomalie constaté lors de ces contrôles est de 14 %.
L’enquête de la DGCCRF visait à contrôler la conformité de l’étiquetage et de la composition des beurres et matières grasses laitières aux dispositions réglementaires nationales et européennes. Le taux d’anomalie constaté lors de ces contrôles est de 14 %.
Le beurre est un produit de grande consommation et un ingrédient fréquemment utilisé dans l’industrie alimentaire. Le marché des corps gras – en particulier des beurres et matières grasses laitières – a vu son offre se diversifier et monter en gamme en raison d’innovations technologiques dans la fabrication (nouveaux traitements, ferments, additifs, matières premières importées) et la présentation (matières grasses aromatisées, etc.).
L’enquête de la DGCCRF avait pour objectif de vérifier la loyauté des informations fournies aux consommateurs par les opérateurs. La majorité des établissements visités étaient des magasins de détail spécialisés dans la vente de produits laitiers (fromages, crèmeries) et des exploitations agricoles fabriquant des produits laitiers (laiteries, exploitations de fabrication de fromage, producteurs fermiers). Au stade de la distribution, les contrôles ont été réalisés au sein des grandes et moyennes surfaces (GMS) et auprès des grossistes. Les actions de contrôle ont recherché des pratiques commerciales trompeuses et vérifié des autocontrôles de qualité et agro-alimentaires. Le taux d’anomalie s’élève à 14 % (de ces actions de contrôle).
L’étiquetage et la fabrication des beurres et des matières grasses laitières présentent de nombreuses anomalies
- L’étiquetage des beurres contrôlés présentait plusieurs types de non-conformités : tromperie sur les qualités substantielles ou le lieu de fabrication, teneur non conforme en eau ou en matières grasses. Par exemple, le schéma de fabrication d’un opérateur prévoyait l’incorporation éventuelle de rinçures de crème, crèmes invendues, reste de beurre de la fabrication précédente et/ou retour de beurre, et de beurre congelé à l’étape « Stockage et traitement du lait » pour la fabrication de beurre extra-fin.
- Une entreprise ne prenait pas en compte les températures1 d’écrémage dans les diagrammes de fabrication de la crème crue et du beurre cru. Elle ne maîtrisait pas non plus la température lors de l’envoi de la crème dans le circuit de fabrication du beurre. Un avertissement lui a été adressé.
La véracité des mentions et allégations valorisantes « de / en baratte », et « à l’ancienne » a été vérifiée par les enquêteurs
- La mention « beurre baratté dans nos coopératives »2 a été constatée sur plusieurs références de produits d’une laiterie alors qu’elle fait référence à une modalité traditionnelle de fabrication qui n’était pas employée dans cet établissement. L’entreprise a remplacé l’indication par « fabriqué dans nos coopératives ».
- D’autres allégations ont fait l’objet d’un avertissement au motif qu’elles distinguaient abusivement les produits par rapport aux autres beurres de la même catégorie (p. ex. « beurre aux pétales de sel à l’ancienne »).
Un échantillon sur quatre analysé en laboratoire a été jugé « à surveiller » ou « non conforme », généralement pour absence de respect des critères physico-chimiques
Le non-respect des critères physico-chimiques (teneurs en sel, en eau, en matière grasse) a été fréquemment constaté. 46 % des prélèvements de beurres fermiers ont été déclarés non conformes, majoritairement en raison d’une teneur en eau excessive.
- Les producteurs fermiers ont dans l’ensemble une connaissance insuffisante des exigences relatives aux caractéristiques physico-chimiques des beurres, rarement mesurées, et méconnaissent souvent la définition légale du beurre. Enfin, leurs contrôles sont souvent empiriques.
- Les mesures correctives demandées ont été mises en place et les prélèvements effectués ultérieurement ont permis de vérifier la conformité des produits.
Cible | Résultats |
---|---|
120 établissements 132 contrôles 106 prélèvements |
Taux d’anomalie : 14 % 38 avertissements 6 injonctions administratives 2 dossiers contentieux 23 prélèvements non conformes |
[1] Relever les températures lors de l’écrémage du lait cru et de la conservation des crèmes est nécessaire pour garantir que ces matières premières n’ont pas subi de traitement thermique d’assainissement.
[2] Cette mention n’est pas un simple synonyme de « beurre agité ». La dénomination « Beurre de baratte – Moulage traditionnel » a également été constatée. Elle n’était pas conforme car le moulage s’effectuait en machine.
Liens utiles
- Règlement (UE) n° 1308/2013 du 17 décembre 2013 portant organisation commune des marchés des produits agricoles (OCM)
- Règlement (UE) n° 1169/2011 du 25 octobre 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires (INCO)
- Décret n° 88-1204 du 30 décembre 1988 réglementant la fabrication et la vente des beurres et de certaines spécialités laitières
- Décret n° 88-1205 du 30 décembre 1988 réglementant la fabrication et la vente de la margarine et des autres mélanges de matières grasses qui ne sont pas exclusivement d’origine laitière