En 2022 et 2023, la DGCCRF a enquêté pour contrôler la sécurité et la fiabilité des détecteurs de monoxyde de carbone. Ces détecteurs, également appelés DAACO, permettent d’alerter en cas de présence excessive du monoxyde de carbone : un gaz toxique, inodore et incolore. Les enquêteurs de la CCRF ont ainsi contrôlé une cinquantaine d’entreprises. Sur les 5 modèles prélevés pour des analyses, 4 détecteurs se sont révélés en anomalie.

Un détecteur dont la fiabilité est essentielle
Le monoxyde de carbone est un gaz toxique mais indétectable par l’humain car inodore et incolore. Ce gaz provoque chaque année plus d’un millier d’intoxications qui peuvent déboucher sur des décès, dans un cas sur dix environ. Pour s’en prémunir, certains consommateurs acquièrent des détecteurs de monoxyde de carbone. Contrairement aux détecteurs avertisseurs autonomes de fumée (DAAF), les détecteurs de monoxyde de carbone (DAACO) ne sont pas obligatoires dans les habitations. Cependant, un produit mal conçu ou défectueux induit un sentiment de fausse sécurité. C’est dans ce cadre que la DGCCRF a décidé de lancer une enquête pour s’assurer de la fiabilité des DAACO présents sur le marché national.
Quelques anomalies formelles détectées
Les agents de la DGCCRF ont contrôlé 53 établissements, relevant à cette occasion sept anomalies formelles.
Il s’agissait principalement du non-respect de la réglementation liée à la vente à distance et, par ailleurs, d’une mauvaise rédaction des étiquetages de sécurité. En effet, certains produits n’indiquaient pas l’adresse et le nom du fabricant, ou encore n’utilisaient pas la langue française. D’autres produits n’affichaient pas de manière visible et permanente le marquage de sécurité obligatoire.
Un détecteur double fonction retiré du marché
Les enquêteurs ont constaté la présence sur le marché d’un détecteur censé assurer à la fois la détection de fumée et de monoxyde de carbone. Or, cette double fonction est en principe impossible, car le détecteur de monoxyde de carbone doit être installé à 1,5 m du sol, contrairement au détecteur de fumée qui doit être installé au plafond. Face à cette anomalie, la production a été arrêtée et le produit retiré du marché.
Au total, un avertissement, quatre injonctions et une amende administrative ont été adressés aux entreprises concernées.
Les professionnels ont engagé des mesures volontaires de mise en conformité des produits, lorsque cela était possible techniquement, et de retrait et de rappel des produits dangereux dans les autres cas.
Des détecteurs suspects envoyés en laboratoire
5 détecteurs, ciblés par les enquêteurs comme étant les plus susceptibles d’être dangereux, ont été analysés en laboratoire.
A l’issue de cette analyse, deux détecteurs se sont révélés non-conformes : l’un pour défaut de mention d’avertissement relative aux effets chroniques de l’exposition au monoxyde de carbone dans la notice d’information, et l’autre en raison d’une fin d’alarme trop longue après déclenchement. Surtout, 2 autres détecteurs se sont révélés en outre dangereux : le premier pour cause de non-respect de l’obligation de marquages de sécurité prévue par la norme spécifique (norme NF EN 50291-1 2018), le second pour cause d’une détection insuffisamment sensible du gaz dans l’air.
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