La DGCCRF a mené une enquête nationale afin de s’assurer que les bouillottes et chaufferettes commercialisées en France présentent des garanties de sécurité suffisantes pour les consommateurs, Seize produits analysés se sont révélés non conformes, dont cinq pouvaient être considérés comme dangereux.

En 2019, la DGCCRF a mené une enquête relative à la sécurité des bouillottes auprès de cent cinquante-cinq établissements. 12 % des établissements contrôlés se trouvaient en anomalie. Sur les dix-neuf prélèvements effectués et analysés, seize se sont révélés non conformes (84 %), dont cinq dangereux (26 %). Ces résultats ont conduit les enquêteurs à adresser des avertissements et des injonctions aux professionnels concernés et, dans les cas les plus critiques, les produits ont été retirés du marché.
Les bouillottes, souvent apparentées à des produits de bien-être, sont aujourd’hui déclinées dans des formes et matériaux variés. Le mode de chauffage de ces matériaux au four à micro-ondes présente des risques de brûlure et de nombreux incidents ont été signalés. Dans ce contexte, les enquêteurs se sont intéressés aux bouillottes micro-ondables à base de produits naturels, de gel ou de perles, aux bouillottes en PVC ou en caoutchouc destinées à être remplies d’eau, et aux bouillottes électriques et aux chaufferettes à essence.
Des bouillottes micro-ondables, à eau et électriques ont été prélevées pour analyses ; les chaufferettes, quant à elles, ont fait l’objet de contrôles exclusivement visuels et documentaires.
Des défauts relatifs à l’information des consommateurs
D’une manière générale, les contrôles ont révélé des manquements à l’obligation générale de sécurité, qui impose à tout professionnel de mettre sur le marché des produits présentant, dans des conditions normales d'utilisation la sécurité à laquelle on peut légitimement s'attendre et ne pas porter atteinte à la santé des personnes [1].
De nombreuses références de bouillottes étaient vendues avec des notices incomplètes au regard des normes en vigueur, ne précisant ni les informations de sécurité ni les conditions d’utilisation, ou présentant ces informations dans une langue autre que le Français, ou sans aucune notice.
Un modèle de bouillotte présenté comme un « doudou bouillotte » affichait un marquage contradictoire : d’une part, le symbole d’exclusion d’âge 0-3 ans, laissant supposer qu’il s’agissait d’un jouet, d’autre part une mention « ce produit n’est pas un jouet ». La société a volontairement détruit son stock.
Attention aux fausses allégations
Les contrôles ont porté sur tous les types d’allégations ou indications d’origine ainsi que sur la provenance des produits. Certaines bouillottes portaient à tort des allégations thérapeutiques ou des indications d’origine infondées, notamment pour les bouillottes à graines micro-ondables. Une bouillote portant une étiquette « bio » sans justificatif, a été retirée de la vente à la suite des investigations.
Absence d’autocontrôles, méconnaissance de la réglementation et défauts de construction
Un certain nombre de professionnels n’a pas pu présenter la documentation nécessaire permettant d’évaluer les procédures d’autocontrôle mises en place. Par ailleurs, l’enquête a permis de constater que peu de professionnels connaissent leur obligation de signaler tout produit dangereux aux pouvoirs publics. Enfin, les investigations ont montré que les bouillottes à eau en PVC ou en caoutchouc présentent fréquemment des problèmes de construction, notamment des faiblesses mécaniques, comme la résistance insuffisante des soudures, ce qui présente un réel risque de brûlure pour ce type de produit.
Les analyses ont révélé la dangerosité de certaines bouillottes
Sur les dix-neuf produits analysés, seize se sont révélés non conformes (84 %) dont cinq dangereux (26 %).
- Quatre bouillottes en PVC ou en caoutchouc ont été reconnues dangereuses pour les utilisateurs, principalement en raison de risques de brûlures liés à la possible déchirure de l’enveloppe, à une résistance insuffisante des soudures ou du corps de la bouillotte. Deux références ont ainsi été retirées de la vente ; pour les deux autres références, l’enquête se poursuit. Une bouillote de ce type a été qualifiée de non satisfaisante en raison de manquements constatés dans la notice et le marquage.
- Huit bouillottes micro-ondables (à graines ou billes de silicone) ont été qualifiées de non satisfaisantes[2] en raison d’un manque d’information et de clarté sur les conditions d’utilisation concernant le temps de chauffe, la puissance, les consignes de sécurité et les mesures à prendre en cas de surchauffe. Le fait que la norme est peu utilisée par les fabricants explique les manquements relevés. Les sociétés, lorsque c’était possible, ont procédé à la mise en conformité de leur étiquetage.
- Trois bouillottes électriques ont été reconnues non conformes [3]en raison d’un défaut de notice et de marquage. L’une d’entre elles, qui de surcroît ne respectait pas le décret dit « basse tension »[4], a été reconnue dangereuse car elle présentait des risques de choc électrique.
Cette enquête, qui a donné lieu à près de quatre cents actions de contrôle, a mis en lumière que les bouillottes, objets d’apparence anodine, peuvent présenter des défauts de construction potentiellement graves pour le consommateur, outre les manquements quant au contenu de leurs notices. Plusieurs produits ont été retirés du marché par les professionnels à la suite des investigations réalisées.
[1] Article L. 421-3 du Code de la consommation.
[2] Au regard de la norme BS 8433 de 2004 relative aux bouillottes micro-ondables.
[3] Au regard de la norme NF EN 60335-2-17 :2013 relative aux appareils électrodomestiques et analogues.
[4] Décret dit « basse tension » n° 2015-1083 relatif aux matériels électriques.
Cible
155 établissements visités
19 produits analysés
Résultats
14 avertissements
4 injonctions
1 arrêté préfectoral