Avec le développement du télétravail et de nouvelles formes d’emploi non salarié, les espaces de travail partagés ou collaboratifs se sont multipliés. L’enquête de la DGCCRF réalisée en 2021 avait pour objectif d’identifier les acteurs du marché de la location d’espaces de travail partagés et d’examiner le fonctionnement du secteur.
Un marché en plein développement à la ville comme à la campagne
Le milieu urbain concentre l’offre la plus diversifiée allant du café coworking au grand centre. Le milieu rural accueille des structures plus petites, créées par des acteurs privés locaux ou mises en place à l’initiative ou avec l’appui de collectivités ou d’organismes publics, dans une perspective de développement économique ou de redynamisation des territoires, voire de création de lien social. Elles peuvent être gérées par des associations sans but lucratif.
Le marché du coworking est très varié selon la taille des opérateurs et leur cœur d’activité, la nature des services offerts et du public visé. Les espaces de travail peuvent ainsi être gratuits ou payants et mettre à disposition des ateliers pour des artistes ou des artisans, des espaces de travail pour des salariés nomades, des indépendants, voire des étudiants..
Dans ces structures, sont généralement proposés :
- des bureaux individuels ou partagés (bureaux multipostes ou open-spaces), équipés d’internet ;
- l’accès à des salles de réunion et de vidéoconférence et à des matériels de reprographie ;
- un espace cuisine ou une petite restauration (collation, cafétéria, food truck, click and collect).
Peuvent s’y ajouter des prestations, gratuites ou payantes :
- accès à un parking pour voitures et/ou vélos, un espace de détente, une salle de sport, un jardin, une terrasse sur le toit…
- mise à disposition d’un relais-colis.
Des animations peuvent également être proposées : conférences ou petits déjeuners regroupant les co-workers. Elles peuvent être ouvertes au public. Enfin, un service de domiciliation est fréquemment proposé.
Une tarification au ticket ou en abonnement
La durée de location des espaces de travail partagé peut varier de quelques heures (demi-journée) à plusieurs mois.
Des abonnements mensuels sont proposés soit à des travailleurs individuels soit à des entreprises pour un minimum de salariés. Les tarifs sont généralement négociables par les entreprises en fonction de la durée d’engagement (offre résident). Des carnets de tickets sont également proposés pour un accès de quelques heures par jour à un poste de travail (offre nomade).
La mise à disposition d’espaces de travail partagé ne donne donc pas systématiquement lieu à l’établissement d’un contrat formalisé. La contractualisation peut résulter d’une facture émise portant sur les prestations réalisées ou de la signature d’un registre à l’entrée des locaux. Les contrats existants se présentent sous un format standard et prévoient des conditions de résiliation assez souples (elles dépendent de la durée du contrat) (par exemple, résiliation d’un abonnement par écrit (email ou LRAR) en respectant un préavis de 30 jours à compter de la fin du mois en cours).
Un marché en mutation qu’il conviendra de surveiller
L’enquête a révélé un marché protéiforme mais dynamique et concurrentiel, en cours de structuration. L’enquête a permis de reveler le non-respect de règles formelles de facturation des prestations par certains acteurs et d’engager les suites adaptées (avertissements et injonction).
Le secteur étant en plein développement, la surveillance sera maintenue en ciblant les plateformes d’intermédiation afin de vérifier le respect des règles en matière de pratiques restrictives de concurrence.
Cible
73 établissements visités
Résultats
Non respect des règles de facturation :
6 avertissements
1 injonction