Le rapport 2023 sur le commerce extérieur de la Direction générale du Trésor constate que le solde commercial courant se dégrade en 2022 (- 53 milliards) en lien avec la hausse du déficit commercial sous l’effet notamment de l’explosion de la facture énergétique.
La Direction générale du Trésor (DG Trésor) publie son rapport 2023 sur les résultats du commerce extérieur. Dans un contexte de guerre en Ukraine, de crise énergétique et du fait de la forte désindustrialisation de l’économie française ces dernières décennies, la balance commerciale des biens s’est fortement dégradée en 2022 et atteint un déficit de 164 milliards d’euros contre 86 milliards d’euros en 2021.
Les prix de l’énergie à l’importation ont été multipliés par 2,1 par rapport à 2021. Les importations de gaz ont augmenté de 248 % à 59 milliards d’euros, celles de pétrole de 99% à 33 milliards d’euros et celles des produits pétrolier de 60 % à 38 milliards d’euros.
Toutefois, certains biens font l’objet de bonnes performances commerciales : produits agricoles (+ 21 Mds d’€), aéronautique (+ 23,5 Mds d’€), parfums, cosmétiques (2 à 15 Mds d’€), secteur pharmaceutique (+ 3Mds d’€).
En revanche, les parts de marché de la France à l’export sur le périmètre des biens ont reculé de 0,7 point entre 2019 (3 %) et 2022 (2,3% au troisième trimestre).
Concernant la balance commerciale des services, celle-ci enregistre quant à elle un excédent record de 50 milliards d’euros lié surtout à la reprise du tourisme et aux performances des entreprises de transport.
Les exportations des services financiers ont enregistré une croissance particulièrement soutenue (+ 21 %), donnant lieu à un excédent de 9 milliards d’euros de la balance des services financiers. Les exportations françaises de services financiers ont pu bénéficier de relocations dans le cadre du « Brexit » (2 800 ETP pour la place de Paris).
S’agissant de la balance commerciale des revenus – notamment générés par les filiales des entreprises françaises à l’international –, elle est également excédentaire de 31 milliards d’euros.
In fine, après avoir été excédentaire en 2021 de 9 milliards d’euros, la balance courante redevient déficitaire avec un solde de – 53 milliards d’euros.
La contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB redevient négative en 2022 : - 0,7 point après + 0,1 point en 2021. La progression du prix des importations (+ 17,2 %) est plus marquée que celle du prix des exportations (+ 13,8 %).
En matière de change, le taux de change effectif nominal de l’euro s’est nettement déprécié en 2022 (- 4,2 % après + 0,6 % en 2021). Si cette dépréciation a des effets inflationnistes, elle a néanmoins amélioré la compétitivité-prix de la France de + 1,9 % (après + 1,6 % en 2021).
En revanche, le rapport souligne que le tissu exportateur français s’est renforcé avec 144 400 entreprises dont 117 000 de moins de 20 salariés. Le nombre de nouvelles entreprises exportatrices a fortement progressé depuis 2 ans (39 800 au troisième trimestre 2022 après 28 300 au troisième trimestre 2020). Par ailleurs, pour la troisième année consécutive, la France conserve en Europe sa première place en matière d’attractivité (1 222 projets recensés). En outre, depuis 5 ans, une réindustrialisation a été mise en œuvre et intensifiée par le plan France 2030, offrant de nouvelles opportunités aux entreprises à l’international. Depuis 2021, le solde d’ouverture d’usines en France est positif.
Plus de 27 000 entreprises ont été accompagnées par la Team France Export depuis 2018 et 15 000 emplois ont été créés par les entreprises accompagnées en 2021.
Un volet export a été inséré dans le plan France Relance ciblant particulièrement le retour des petites et moyennes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire sur les marchés internationaux, prolongé jusque fin 2022 dans le cadre du Plan de résilience[1].
[1] 19 300 chèques relance export ont été attribués à près de 10 000 entreprises (33 millions d’euros)