La stratégie interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives définie pour 2023-2027 est notamment axée sur la protection des mineurs dans les milieux familiaux et éducatifs.
La stratégie interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives adoptée par le Gouvernement le 9 mars 2023 vise à moins exposer les nouvelles générations aux risques de conduites addictives pour la période 2023-2027.
Alcool, tabac, stupéfiants, jeux d’argent et de hasard, jeux vidéo... sont à titres divers présents dans la vie des Français. Beaucoup en font usage quotidiennement, d’autres plus occasionnellement. Les conduites addictives constituent un défi majeur pour notre société. Tous les territoires, y compris ultra-marins, sont concernés.
À 17 ans, de nombreux adolescents ont expérimenté l’alcool, le tabac et le cannabis et certains s’installent dans un usage régulier : près d’un sur cinq fume tous les jours du tabac (16 %), près d’un sur dix consomme de l’alcool au moins 10 fois par mois (7 %) et 4 % consomment du cannabis au moins 10 fois par mois.
L’enquête ESCAPAD sur les consommations régulières de produits addictifs (alcool, tabac, cannabis) de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) montre une baisse de tous les niveaux d’usage chez les jeunes de 17 ans : en 2022, 15,6 % des jeunes sont des fumeurs quotidiens de tabac (25,1 % en 2017) ; l’usage régulier de cannabis a été quasiment divisé par deux, celui de l’alcool est en baisse ; l’usage des produits illicites autres que le cannabis diminue également. Toutefois, l’usage de la cigarette électronique augmente fortement
Donner à chacun la liberté de choisir :
La première orientation de la stratégie interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives 2023-2027 est de doter chacun de la liberté de choisir. Concrètement, la prévention et l’éducation constituent une priorité en matière de lutte contre les drogues et les conduites addictives. Les citoyens doivent disposer d’informations sur les risques, basées sur les connaissances scientifiques, à distance des positions idéologiques et des intérêts financiers. Informer ne conduisant pas systématiquement à un changement de comportement, les défis collectifs, à l’instar de l’opération « Moi(s) sans tabac », se révèlent particulièrement intéressants.
Accélérer la protection, notamment des mineurs, dans les milieux de vie :
C’est d’abord au sein des familles que les pratiques d’initiation à l’alcool et aux jeux d’argent et de hasard doivent reculer, en sensibilisant l’entourage familial aux risques auxquels les enfants sont ainsi exposés. Prévenir les conduites addictives implique aussi une réflexion des parents sur leurs propres usages, tant ceux-ci sont déterminants sur les représentations et usages futurs de leurs enfants.
Le Gouvernement a lancé un appel à manifestation d’intérêt à destination des opérateurs de la protection de l’enfance pour qu’ils puissent intégrer la prévention des conduites addictives dans les établissements sociaux et médico-sociaux ainsi que dans les établissements de l’enseignement supérieur et de formation.
Activer l’ensemble des pistes d’action pour une stratégie coordonnée et mise en œuvre sur l’ensemble du territoire :
Tous les acteurs publics ont un rôle à jouer dans la lutte contre les drogues et les conduites addictives. Les feuilles de route élaborées en 2018 par les préfectures de région, en coordination avec les partenaires locaux, ont vocation à être renouvelées. Dans la continuité du partenariat noué depuis 2018 avec l’Association des maires de France, les communes et intercommunalités sont invitées à poursuivre leur engagement aux côtés de l’Etat pour construire des projets locaux, à l’échelle de leur territoire.
La MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) a ainsi lancé en janvier 2023 un quatrième appel à projets national destiné aux pouvoirs publics.
La stratégie interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives 2023-2027 sera complétée de plans et programmes opérationnels, nationaux et locaux établis en concertation avec les professionnels, les élus et partenaires locaux.