Selon l’étude de l’INSEE du 9 mars 2023, en Occitanie, la filière forêt-bois emploie 18 700 personnes, dont 15 800 salariés, au sein de 6 400 établissements implantés dans tous les départements. Dans les secteurs du sciage et du travail du bois, les entreprises ont une faible productivité et un besoin de modernisation.
Selon l’étude de l’INSEE du 9 mars 2023, l’Occitanie est la deuxième plus grande région forestière de France métropolitaine après la Nouvelle-Aquitaine. La filière forêt-bois recouvre un ensemble d’activités liées à la production, la transformation et la commercialisation du matériau « bois » et de ses produits dérivés. En Occitanie, la filière forêt-bois regroupe 6 400 établissements employant 18 700 personnes en 2019, dont 15 800 salariés. Les non-salariés occupent un emploi sur six, soit une proportion plus élevée qu’en moyenne en France métropolitaine.
La moitié des emplois sont en milieu rural : un emploi sur deux de la filière forêt-bois est situé dans une commune rurale. Ces communes n’hébergent que 24 % de l’ensemble des emplois d’Occitanie. L’Ariège, le Gers, l’Aveyron et la Lozère sont les départements d’Occitanie où la filière forêt-bois génère le plus d’emplois, de l’ordre de 2,1 %. Dans certains départements de la Nouvelle-Aquitaine (Landes, Charente, Corrèze), la filière génère de 3 % à 4 % de l’emploi.
La filière bois comprend les activités de sciage et de travail du bois (1 490 établissements et 5 500 emplois), de construction bois (1 830 établissements, 5 500 emplois), de sylviculture et exploitation forestière (2 500 établissements pour 2 700 emplois) et l’industrie du papier et carton (210 établissement et 2 700 personnes employées).
Sciage et travail du bois face au défi de la modernisation : ce segment a la plus faible productivité apparente du travail(1). L’intensité capitalistique(2), qui reflète la valeur des équipements utilisés, est en deçà du niveau national. Le taux d’investissement est plus faible dans la région (17 % en 2019) que dans le reste de la France métropolitaine (19 %), malgré le besoin de modernisation des équipements.
Des salaires plus faibles que dans d’autres régions : en Occitanie, les salariés de la filière forêt-bois perçoivent en moyenne une rémunération annuelle brute de 32 300 euros, inférieure de près de 5 % à la moyenne nationale de la filière (34 000 euros). La structure de la filière explique en partie cette plus faible rémunération : le segment de la construction, moins rémunérateur, pèse davantage en Occitanie que dans les autres régions. Cet écart tient également à un plus faible salaire horaire dans la région (13,2 euros contre 14,6 euros dans la filière en France métropolitaine). À profils de salariés (âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle) et d’établissements (taille, activité) comparables, il est inférieur à celui de la plupart des autres régions de province.
La construction bois et l’industrie du papier-carton, activités porteuses : l’entrée en vigueur de la réglementation environnementale RE 2020 qui favorise l’usage des matériaux de construction durable offre d’importantes perspectives de développement de la construction bois dans les années à venir, en ayant également un impact positif sur les activités connexes (architecture, bureaux d’études). L’industrie du papier et du carton, concentrée autour de quelques entreprises de portée internationale, présente des taux d’exportation plus élevés que dans les autres segments. L’intensité capitalistique y est particulièrement élevée, de même que la productivité apparente du travail. Le taux d’investissement y atteint 23 %, soit trois points au-dessus de celui de la France métropolitaine.
Une main d’œuvre à renouveler dans la sylviculture et l’exploitation forestière et dans le sciage et le travail du bois : en Occitanie, les salariés de la filière forêt-bois sont âgés en moyenne de 40 ans et les non-salariés de 46 ans. Toutefois, dans la sylviculture et l’exploitation forestière, la proportion de salariés proche de la retraite est élevée. Ce segment est donc confronté à un enjeu de renouvellement de main d’œuvre, qui pourrait s’accompagner de difficultés de reprise d’activités mais pourrait également constituer une opportunité pour moderniser ce segment.