Valoriser les pédagogies innovantes : l’exemple du jeu de société

Utiliser le jeu de société pour faciliter l’acquisition de connaissances ou de bons réflexes est l’une des méthodes innovantes en matière de pédagogie utilisée aujourd'hui par les entités publiques.

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Quelques exemples

© Premier ministre/Gendarmerie nationale

@ANACT

@ Ministère des Armées

En complément d’initiatives numériques comme les « jeux sérieux » en ligne, le jeu de société « physique » sous forme de plateau encourage l’engagement des parties prenantes.

La stratégie de valorisation du jeu

Le choix du jeu de société comme outil pédagogique peut concerner tant une démarche de formation des agents qu’une campagne de sensibilisation du grand public.

Souvent, l’initiative naît dans un service pour répondre à ses propres besoins, et son succès incite à son essaimage au sein de la structure, voire plus largement si le sujet est susceptible d’intéresser d’autres acteurs publics ou privés.

Valoriser le jeu, c’est donc lui permettre de toucher le public qui pourrait en tirer profit, avec ou sans l’intervention d’un tiers (prestataire graphique, éditeur etc.).

Les bonnes questions à se poser

  1. Quel est l’objectif de la démarche ? Informer ? Former ? Toucher un public interne, spécialisé, grand public ? Faire connaître l’entité publique / ses services ? Atteindre un public plus large ? Créer une communauté autour du jeu qui pourrait l’améliorer ? S’assurer de la pertinence de l’information ?
  2. Quelle est l’ambition du jeu ? Une information / une sensibilisation de premier niveau ? Une formation permettant l’acquisition de compétences ? Transmettre un savoir-faire ?
  3. Quel est le mode de communication pertinent ? Une animation en présentiel est-elle indispensable pour atteindre l’objectif ? Les personnes peuvent-elles être autonomes avec le jeu ?

Les aspects juridiques

Un jeu de plateau est généralement constitué d’un concept (jeu de stratégie, jeu de parcours, jeu de 7 familles, etc.), d’une mécanique de jeu, de visuels, de textes, de musiques.

Le concept général et les règles du jeu peuvent être de l’ordre des idées librement réutilisables mais il peut être nécessaire de disposer d’une autorisation pour reprendre des concepts originaux, très identifiants (par exemple, faire une adaptation du Monopoly ®) ou novateurs, qui peuvent être protégés par le droit d’auteur ou être défendus sur le fondement de la concurrence déloyale / parasitaire.

Les autres contenus du jeu (cartes, visuels, textes) peuvent être également protégés par le droit d’auteur notamment, de même que la dénomination du jeu et son logo, qui peuvent en outre être déposés à titre de marque.

Deux séries de questions se posent :

  • comment sécuriser l’utilisation du jeu ? Quelles sont les utilisations projetées (diffusion sur internet, édition de boîtes, partenariats, etc.) ? D’où proviennent les contenus (réalisations d’agents publics, de prestataires, contenus de banques d’images, etc.) ? L’entité dispose-t-elle des droits pour les utilisations projetées ?
  • Comment protéger le jeu ?
  1. donner date certaine aux contenus pour pouvoir prouver leur antériorité (exemple : dépôt d'une enveloppe Soleau auprès de l’INPI) ;
  2. diffuser largement pour le faire connaître, choisir un régime de licence qui informe les tiers sur leurs droits et obligations (exemple : licences Creative commons) ;
  3. conclure des accords de partenariat qui préservent les intérêts de l’entité (contrôle de l’utilisation des marques et dénominations de l’entité publique, etc.) ;
  4. déposer le nom/logo du jeu à titre de marque lorsque c’est pertinent.

Dans le cadre de son offre aux administrations, la mission APIE peut accompagner une initiative de réalisation/diffusion d’un jeu, sur les aspects stratégiques et juridiques, de même que d’autres méthodes innovantes initiées par les entités publiques.

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