Qu'est-ce que l'IGF, l'Inspection générale des finances ? | Les apprentis de Bercy

Beaucoup d'inspectrices et d'inspecteurs des Finances ont occupé des postes prestigieux dans les grandes directions de Bercy et ont participé à l'écriture de l'histoire économique de notre pays.

Question : Bonjour Catherine Sueur. Pour commencer, est-ce que vous pouvez nous dire où on se trouve et en quoi ce lieu est important ? 

Réponse : Alors ici, vous êtes au service de l'inspection générale des finances au sein du ministère de l'économie et des finances. C'est un lieu important comme le sont l'ensemble des directions de Bercy puisque l'on participe avec l'ensemble des autres directions de Bercy à toutes les politiques portées par le ministre de l'Economie et des Finances. 

Question : Concrètement, est-ce que vous pouvez nous dire ce que font les agents qui travaillent à l'Inspection générale des finances ?

Réponse : On est là pour éclairer le gouvernement. Donc on travaille à la demande du ministre de l'Economie et des Finances et un de ses collègues ou du Premier ministre et on écrit des rapports pour apporter des éclairages au gouvernement sur l'ensemble des politiques publiques.

Question : Alors, pour bien comprendre, qui est-ce que vous aidez, que vous contrôlez ou conseillez, des administrations, des entreprises ?

Réponse : Vous avez raison en prononçant le le mot contrôle parce que historiquement, l'Inspection générale des finances c'est un service de contrôle, de contrôle de dernier niveau. Deux tiers des missions que nous faisons sont des missions de conseil et d'évaluation sur les politiques publiques. Et puis on on a aussi une partie de notre activité assez importante, qui est des missions d'assistance comme on l'a pu le voir lors de la crise du Covid ou sur la guerre en Ukraine. On peut affecter une inspectrice ou un inspecteur des finances en assistance auprès d'une administration qui connaît un surcroit d'activité.

Question : Dans les rapports dont vous nous parlez, vous dites les choses qui vont bien, celles qui vont moins bien. Mais concrètement, à quoi ça sert ? 

Réponse : D'abord ça sert de dire à l'administration ou au service public les choses qui vont bien, parce qu'il y a plein de choses qui vont bien dans les politiques publiques, il faut le rappeler. Et puis, effectivement parfois on pointe des choses qui ne vont pas bien ou plus exactement, qui nécessitent d'être ajustées d'une façon ou d'une autre, ou des réformes qu'il faut encore conduire. Donc on essaie d'éclairer le gouvernement pour faire en sorte que les politiques publiques soient plus adaptées sur tel type de public, soient plus efficaces en adaptant tel ou tel processus.

Question : Donc, pour bien comprendre, vous évaluez, vous conseillez, vous contrôlez, mais vous n'appliquez pas de sanction, ce n'est pas votre rôle ?

Réponse : Non, on n'applique pas de sanction, c'est une bonne remarque. On est amené, comme l'ensemble des fonctionnaires, à saisir le procureur de la République en faisant ce qu'on appelle des articles 40. Quand on voit effectivement quelque chose qui doit être signalé auprès du Procureur de la République, mais de manière générale on n'applique 
pas de sanction.

Question : Par exemple, madame Sueur, vous avez publié récemment un rapport concernant les EHPAD. Pouvez-vous nous expliquer comment est-ce que ça se passe ? Est-ce que ça a pris beaucoup de temps ?

Réponse : Le gouvernement nous a demander d'aller dans ce groupe d'EHPAD et d'essayer de contrôler si les subventions qui étaient affectées à Orpéa étaient bien utilisées. Et on a effectivement relevé un certain nombre de difficultés de gestion et pointé que finalement le groupe Orpéa avait détourné un certain nombre de subventions qui auraient dû être affectées aux personnes hébergées et prises en charge par Orpéa. 

Question : Et concrètement, quel a été l'impact de ces deux rapports ? 

Réponse : Le groupe Orpéa a été repris et a d'ailleurs engagé un renouveau stratégique. Donc c'est ça qui est important. C'est qu'à la fin, le service qui est rendu soit bien rendu et que l'argent public soit bien dépensé.

Question : Donc concrètement, pardon d'insister, combien de temps est-ce que ça prend une mission comme ça ?

Réponse : Au global, c'est à peu près 3-4 personnes qui travaillent pendant 3-4 mois sur une mission classique de l'Inspection générale des finances.
 

Question : Aujourd'hui, l'inspection générale des finances c'est vu comme un service vraiment très prestigieux en France. Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi ?

Réponse : C'est un endroit très sélectif. On a beaucoup de candidatures et on ne sélectionne que quelques personnes. Donc il y a une sélection qui est difficile pour nous rejoindre. Et puis d'autre part, parce que beaucoup d'inspectrices et d'inspecteurs des finances ont occupé des postes prestigieux dans les grandes directions de Bercy et ont participé à l'écriture de l'histoire économique de notre pays.

Question : Est-ce qu'il existe beaucoup de métiers à l'IGF ? 

Réponse : On recrute des inspecteurs des finances adjoints qui sont vraiment sortis d'école, qui commencent leur carrière professionnelle et qui participent aux missions. On recrute des data scientists. Et puis, il y a des inspectrices et des inspecteurs des finances. Cet ensemble là, c'est à peu près 70 personnes. Et puis, il y a aussi une trentaine d'inspectrices générales et d'inspecteurs généraux qui participent aussi aux missions de l'Inspection générale des finances.

Question : On entend également parler de la tournée de l'IGF. Est-ce que vous pouvez nous dire un peu ce que c'est et d'où vient ce mot ?

Réponse : Alors, la tournée c'est effectivement les 70 personnes dont je vous parlais précédemment. C'est un mot qui représente cet ensemble là, c'est-à-dire l'effectif junior comme je l'appelle parfois de l'Inspection générale des finances. Ca reste une dimension importante de notre travail, que je n'ai pas encore eu l'occasion d'évoquer, qui est d'aller sur le terrain. Et donc, quand on fait un rapport sur les EHPAD, on va dans les EHPAD. Sur les transports ou l'agriculture, on va rencontrer dans les départements les services publics qui mènent ces politiques publiques.

Question : Même si je n'ai pas fait l'ENA ou l'INSP, est-ce que je peux quand même postuler à l'IGF ?

Réponse : Vous pouvez toujours postuler à l'IGF. On recrute d'abord des stagiaires. On a deux recrutements de stagiaires par an. Vous pouvez candidater pour être inspecteur des finances adjoint, où on recrute essentiellement des contractuels, et vous pouvez aussi candidater pour être inspectrice ou inspecteur des finances adjoints, où on recrute des fonctionnaires et des contractuels.

Question : Pour terminer, moi qui suis stagiaire et Thierry et Flavie qui sont apprentis, si vous deviez nous convaincre de rejoindre et de venir travailler à l'IGF, comment feriez-vous ?

Réponse : Ce que je pourrais vous dire pour vous convaincre c'est que premièrement, c'est un endroit où on travaille sur toutes les politiques publiques. La deuxième raison de venir travailler à l'Inspection générale des finances, c'est que c'est un endroit où on acquiert des méthodes, on objective des constats. On va sur le terrain, on apprend à rencontrer et à mener des entretiens. Et puis la troisième raison, c'est que c'est un environnement de travail où il y a une vraie volonté de qualité de vie au travail, une vraie conciliation de la vie professionnelle et de la vie personnelle ici, à l'IGF.
 

Merci Madame Sueur de nous avoir répondu, on a tous mieux compris je pense maintenant. Du coup on va passer à un petit jeu.
 

[Musique]

Pour ce jeu, les règles sont super simples : vous allez nous présenter des chiffres et on va devoir essayer de deviner un peu à quoi ils correspondent.

37. Nombre de café bus par jour. Ca pourrait être ça, en fait non c'est beaucoup plus parce qu'on est à peu près 150 ici donc on boit beaucoup plus de cafés que 37. Il y a une fonction où il y a 37 personnes. Il y a 37 inspectrices et inspecteurs généraux en ce moment au service de l'inspection les finances.

1816. Donc je pense c'est la date de création. Exactement, c'est la date de création de l'Inspection générale des finances par le baron Louis. C'était le ministre des Finances de l'époque.

Merci beaucoup d'avoir passé ce moment avec nous. Eh bien merci à vous et j'espère vous revoir bientôt dans ce service quand vous aurez candidaté. Merci, à bientôt.