Ministre des finances durant 384 jours
dans le cabinet BLUM
(4 juin 1936 - 22 juin 1937).
Sources complémentaires
Archives nationales, fonds 552 AP :
http://daf.archivesdefrance.culture.gouv.fr/sdx-222-daf-bora-ap/ap/fiche.xsp?id=DAFANCH00AP_552AP&q=sdx_q1&n=1&x=rsimple.xsp .
Résumé de l'action ministérielle
Spécialisé à la Chambre des questions financières et budgétaires, Vincent AURIOL reçoit logiquement le portefeuille des finances dans le premier gouvernement du Front populaire. Il rompt avec la politique déflationniste et rapporte la plupart des mesures prises par son prédécesseur. Il nationalise partiellement la Banque de France où le rôle des financiers est réduit au profit des hauts-fonctionnaires (loi du 24 juillet 1936). Chargé de financer les mesures sociales du cabinet BLUM, il cherche également à soutenir l'activité des entreprises : les conditions d'octroi de l'assurance-crédit au commerce extérieur sont assouplies, des bonifications d'intérêts sur les prêts aux entreprises sont accordées, une Caisse nationale des marchés de l'État est instituée par la loi du 19 août 1936 pour stimuler la commande publique et accélérer les règlements des fournisseurs de l'administration.
Cette politique coûteuse suscite rapidement des problèmes de trésorerie aigus qui amènent le Gouvernement à dévaluer. La loi monétaire du 1er octobre 1936 qui entérine cette dévaluation prévoit aussi un prélèvement exceptionnel sur l'or et rend obligatoire la déclaration de l'or détenu par les particuliers. Cette mesure, perçue comme liberticide, s'avère médiocrement efficace, comme celles prises pour ''surveiller'' les prix. La création du fonds de stabilisation des changes, en mars 1937, améliore davantage la situation monétaire, de même que l'accord d'assistance administrative passé avec les États-Unis pour la répression de la fraude douanière.
Dans les derniers mois du cabinet BLUM, Vincent AURIOL s'attache surtout à trouver des ressources nouvelles, en partie destinées à financer un réarmement dont l'urgence est mieux perçue. La loi du 1er janvier 1937 réforme la taxe sur le chiffre d'affaires en instaurant un taux unique de 6% et augmente les droits de succession ; un emprunt 4% amortissable en 60 ans et à garantie de change est émis en mars 1937.
Novateur attendu en matière de relations du travail, Vincent AURIOL installe au ministère un comité consultatif du personnel (arrêté du 6 février 1937).
Bibliographie
Écrits
- Chabrun, César, Auriol, Vincent, Barriol, A., Borel, E., Boris, G. et Delaisi, F.. - Déflation et dévaluation. Rapports, travaux et comptes rendus, voeux et résolutions de la Troisième semaine de la monnaie. Paris : Maison coopérative du Livre, 1935. XVI-455 p. ; in-8° (20,5 cm). CHEFF BH 8° 14662
- Auriol, Vincent. - Hier, demain. (Paris) : Editions E. Charlot, 1945. 2 vol., 301 p. et 350 p. ; in-8° (17 cm). CHEFF NC 0192 (1-2)
Biographie
- Cuvillier, Jean Pierre. - Vincent Auriol et les finances publiques du Front populaire ou l'alternative du contrôle et de la liberté (1933-1939). Toulouse : Publications de l'Université de Toulouse-Le Mirail, 1978. XIX-124 p. ; 24 cm. CHEFF BH B 0618
Inventaires d'archives
- Archives nationales (France). - Archives de la présidence de la République : IVeme République : Vincent Auriol, 16 janvier 1947-16 janvier 1954, René Coty, 16 janvier 1954-8 janvier 1959. Paris : Archives nationales, 2001. 402 p. ; 28 cm. 356 ARC 2001
© Archives Documentation française, photo L. Viguier
27 août 1884 Revel (Haute-Garonne)
1er janvier 1966 Paris
Milieu Familial
- Fils de Jacques dit Paul (1855-1933), artisan boulanger, et d'Angélique DURANT
- Épouse le 1er juin 1912 Michèle AUCOUTURIER.
- Un fils : Paul (né en 1918).
Études
- Lycée de Revel (Haute-Garonne), facultés de droit et des lettres de Toulouse (Haute-Garonne)
- Doctorat en droit, licence de philosophie.
Carrière professionnelle
- Avocat à la cour d'appel de Toulouse (Haute-Garonne, 1906-1921)
- Journaliste, co-fondateur du Midi-socialiste (1908).
Mandats électifs
- Famille politique : socialistes
- Maire de Muret (Haute-Garonne, 1925-1935)
- Conseiller général du canton de Carbonne (Haute-Garonne, 1925-1947) ; président du conseil général de la Haute-Garonne (1945-1947)
- Député de la Haute-Garonne (1914-1941, 1946-1947)
- PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE (1947-1954).
Responsabilités exercées
- Ministre de la justice (1937-1938)
- Ministre chargé de la coordination des services à la présidence du Conseil (1938)
- Délégué pour la France à la première session de l'ONU (1945)
- Ministre d'État chargé des rapports avec l'assemblée (1945-1946)
- Président de l'Assemblée constituante (1946)
- Membre du Conseil constitutionnel (1959-1960).