Ministre des finances et des affaires économiques durant 387 jours
dans les cabinets SCHUMAN
(24 novembre 1947 - 4 juillet 1948)
et PLEVEN
(11 août 1951 - 20 janvier 1952).
Sources complémentaires
Archives nationales, fonds 119 AJ :
http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/camt/fr/egf/donnees_efg/119_AQ/119_AQ_FICHE.html.
Résumé de l'action ministérielle
1947-1948 : René MAYER arrive au ministère des finances avec des convictions et un programme. Il entend asseoir la stabilité économique et financière sur la vérité des prix et considère que le maintien d'une économie dirigée, bâtie pour la pénurie, est accélératrice d'inflation. Logiquement, l'augmentation des tarifs publics (énergie, transports) et la libération des prix constituent les mesures les plus spectaculaires du PLAN MAYER. Mais celui-ci comporte d'autres dispositions non moins essentielles : relèvement des salaires de 25%, prélèvement exceptionnel de lutte contre l'inflation qui prend la forme d'un emprunt obligatoire 3%, retrait des billets de 5 000 F, amnistie fiscale qui entraîne le rapatriement de capitaux évalués entre 80 et 100 millions de dollars, réduction des subventions économiques à hauteur de 67 millions de francs. Pour compléter le dispositif, René MAYER procède à une dévaluation qui consiste à instaurer des taux de change multiples selon les monnaies et la nature des transactions : la méthode retenue suscite le mécontentement du Fonds monétaire international (la France y perd jusqu'en 1955 son éligibilité et se voit interdite de droits de tirage spéciaux) mais produit bien le rétablissement escompté de la balance des paiements.
René MAYER s'attaque ensuite au financement de la reconstruction, dans un climat d'émulation entre le commissariat général du plan et la direction du Trésor. Cependant qu'à l'extérieur se négocient les modalités d'attribution de l'aide Marshall, sont créés en six mois les services administratifs qui vont conduire un effort d'investissement sans précédent : le Fonds de modernisation et d'équipement (loi du 7 janvier 1948), la Caisse autonome de la reconstruction (loi du 21 mars 1948) et la commission des investissements (décret du 10 juin 1948) dont le secrétariat est attribué aux finances.
René MAYER a enfin engagé d'importantes restructurations des administrations financières. La plus connue est la réunion des trois régies (contributions directes et cadastre ; enregistrement, domaines et timbre ; contributions indirectes) en une direction générale des impôts (1948). Mais il a également pris l'initiative de la création de la commission de vérification des comptes des entreprises publiques (loi du 6 janvier 1948) et réorganisé, en les resserrant, les services de l'économie nationale.
1951-1952 : à ce second passage au ministère des finances, René MAYER n'a pas réédité le ''sans-faute'' dont il est crédité pour la période 1947-1948. En particulier, son accord à une augmentation très importante (40%) du prix du blé reste fort contesté et a été jugé responsable du regain d'inflation alors observé. René MAYER a dû d'autre part consacrer une part importante de ses efforts à la négociation de l'aide financière américaine aux opérations militaires en Indochine. Restent à son actif la ratification du traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier (loi du 13 décembre 1951) et la création du Fonds de garantie pour les victimes des accidents d'automobiles (loi du 31 décembre 1951). On lui doit enfin la création de l'École nationale des impôts qui devait unifier la formation professionnelle des cadres fiscaux.
© Bibliothèque nationale
4 mai 1895 Paris
13 décembre 1972 Paris
Milieu Familial
- Fils de Justin, directeur de sociétés, et de Marthe DUPONT
- Épouse le 29 novembre 1921 Denise BLOCH.
- Deux enfants : Lise (Mme Edmond AMAR) et Antoine (mort pour la France le 16 septembre 1944).
Études
- Lycée Carnot, facultés de droit et des lettres de Paris
- Licences ès-lettres et en droit (1914).
Carrière professionnelle
- Auditeur (1920-1925) puis maître des requêtes au Conseil d'État
- Secrétaire général du conseil supérieur des chemins de fer, vice-président des Chemins de fer du Nord (1928-1940)
- Professeur à l'École libre des sciences politiques
- Directeur et administrateur de sociétés.
Mandats électifs
- Famille politique : radicaux
- Maire de Giverny (Eure, 1945-1953)
- Conseiller général du canton d'Écos (Eure, 1945-1949)
- Député de Constantine (Algérie, 1946-1956)
- Conseiller général du canton de Sétif (Algérie, 1955).
Responsabilités exercées
- Attaché au cabinet de Pierre LAVAL, ministre des travaux publics (1925)
- Commissaire aux communications et à la marine marchande du Comité français de libération nationale (1943-1944)
- Ministre des transports et des travaux publics (1944-1945)
- Commissaire général aux affaires allemandes et autrichiennes (1945-1946)
- Ministre de la défense nationale (1948)
- Garde des sceaux, ministre de la justice (1949-1951)
- Président du Conseil (1953)
- Président à la Haute-Autorité de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (1955-1957).