Ministre des finances et des affaires économiques durant 941 jours
dans les cabinets QUEUILLE (12 janvier - 28 octobre 1949), BIDAULT (28 octobre 1949 - 2 juillet 1950), QUEUILLE (2-12 juillet 1950), PLEVEN (12 juillet 1950 - 10 mars 1951) et QUEUILLE (10 mars - 11 août 1951).
Sources CAEF
Archives
Le CAEF détient les archives pour l'ensemble des gouvernements auxquels Maurice PETSCHE a participé comme ministre des finances (1A-000410/1 et B-0068160/1 à B-0068166/1). Elles tournent autour de cinq axes principaux :
* l'ajustement monétaire de 1949 à la suite de la dévaluation non concertée de la livre et le début des négociations dans le cadre de la libéralisation des changes en Europe ;
* la politique industrielle et agricole ;
* le rétablissement de la liberté des salaires et l'institution du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) ;
* en matière de fiscalité, le renforcement des mesures préventives et répressives, et le début de la réflexion sur l'organisation et les attributions des services extérieurs du fait de la fusion des régies dans la direction générale des impôts intervenue en 1948 ;
* l'établissement d'un plan d'économies budgétaires visant à réduire les dépenses publiques mais aussi à améliorer la situation économique des entreprises nationalisées (Electricité de France, Gaz de France, Charbonnages de France, SNCF et Caisse de compensation des combustibles minéraux solides).
Voir l'inventaire détaillé : cabinet Maurice Petsche (pdf - 149 Ko) (1936-1956). - 1A-0000410, B-0068160 à B-0068166
Écrits
PETSCHE (Maurice) et DONGE (Jacques). - Signe positif : à la recherche des temps nouveaux. Paris : Hachette, 1928. X-106 p. ; 18 cm. 101 PET / MAG
Résumé de l'action ministérielle
Quoique la situation des finances publiques s'améliore avec l'aide américaine, Maurice PETSCHE doit préparer plusieurs trains fiscaux (180 milliards de francs entre mars et septembre 1949) qui portent surtout sur les impôts indirects (tabac, essence), émettre en janvier 1949 un grand emprunt 5%, accentuer les mesures de prévention et de répression de la fraude fiscale (loi du 31 janvier 1950) et faire finalement voter par le Parlement un plan d'économies budgétaires et de réduction des dépenses publiques étalé sur les exercices 1950 et 1951.
L'embellie conjoncturelle de 1949 lui permet cependant de rétablir la liberté des salaires, tout en instituant le salaire minimum interprofessionnel garanti ou SMIG (loi du 11 août 1950), de financer de grands projets d'équipement et de prendre les mesures financières durant 387 jours - notamment l'octroi de la garantie de l'État aux prêts immobiliers (loi du 21 juillet 1950) - qui vont permettre la relance de la construction et enrayer à terme la terrible crise du logement qui sévit depuis la Libération.
Un nouvel ajustement monétaire - consécutif à la dévaluation non concertée de la livre - intervient le 20 septembre 1949. Succédant à une réorganisation importante de l'assurance-crédit qui a réformé la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur et la commission des garanties (décrets du 4 août 1949), cette mesure entraîne une considérable amélioration de la balance des paiements. Les idées de libéralisation des échanges dans le cadre européen commencent à faire leur chemin : la France engage en novembre 1949 des discussions à ce propos avec l'Italie et le Bénélux.
Libéral de tempérament, Maurice PETSCHE n'en renforce pas moins le contrôle de l'État sur les établissements de crédit en organisant successivement la mission de contrôle des activités financières (décret du 15 février 1949) puis la commission de contrôle des banques (loi du 27 mai 1950).
On retiendra enfin que Maurice PETSCHE a publié la première édition du Code général des impôts (décret portant règlement d'administration publique du 6 avril 1950).
1er décembre 1895 Paris
16 septembre 1951 Paris
Milieu Familial
- Fils d'Albert-Charles (1860-1933), ingénieur en chef des ponts et chaussées et administrateur de sociétés, et de Fanny-Jeanne-Amélie BRUNIQUEL-RECOULES
- Épouse Marie Marguerite Odette MARCHEGAY.
- Deux filles : Françoise et Anne-Marie.
- Le 7 juillet 1937, épouse en secondes noces Simone LAZARD.
Études
- Lycée Janson de Sailly
- Faculté de droit de Paris
- Doctorat en droit.
Carrière professionnelle
- Auditeur à la Cour des comptes (1920) puis conseiller référendaire (1925)
- Maître de conférences à l'École libre des sciences politiques (1923).
Mandats électifs
Famille politique : modérés-conservateurs
Conseiller général du canton de Guillestre (Hautes-Alpes, 1928-1951)
Député des Hautes-Alpes (1925-1942 et 1946-1951).
Responsabilités exercées
- Attaché au cabinet de Louis LOUCHEUR, ministre des régions libérées, il participe à la conférence de Londres sur les réparations et négocie les accords de Wiesbaden avec le ministre allemand de la reconstruction (1921)
- Sous-secrétaire d'État à la guerre (1929-1930)
- Sous-secrétaire d'État aux finances (1930)
- Sous-secrétaire d'État aux beaux-arts (1931-1932)
- Sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil (1932)
- Secétaire d'État aux finances (1948-1949).