Le document du mois de février 2023

Quittance de l'impôt des boues et lanternes pour 1744 et 1745
SAEF, collection musée des finances

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Sous l'Ancien Régime, l'impôt des boues et lanternes, décidé par le Parlement de Paris en 1509, était dû par les habitants parisiens pour le nettoiement des rues et l'entretien des lanternes. Les sommes perçues permettaient de rémunérer les entrepreneurs du nettoiement.

Le document présenté ici est une quittance de cet impôt pour les années 1744 et 1745 concernant une propriété située rue du Grenier-Saint-Lazare (dans l'actuel 3e arrondissement de Paris).

Son assiette et son prélèvement étaient organisés localement, au niveau des quartiers, et les rôles de contribution étaient arrêtés par les commissaires au Châtelet lors d'une assemblée d'habitants. Les commissaires étaient également chargés de vérifier les comptes des receveurs et de s'assurer de la bonne exécution des marchés de nettoyage puis, à partir du XVIIe siècle, d'éclairage des rues. La taxe des boues et lanternes sera notamment utilisée par Gabriel Nicolas de La Reynie, lieutenant général de police de Paris à partir de 1667, pour financer des projets en matière d'éclairage public, de pavage des rues et d’adduction d'eau.

Néanmoins, plus de deux siècles plus tard, la question de l’amélioration de l’hygiène et de la salubrité de la ville de Paris se posait toujours du fait de l’augmentation du nombre d’habitants. En 1883 et 1884, le préfet de la Seine, Eugène Poubelle, prend des arrêtés obligeant les propriétaires d'immeubles à mettre à disposition de leurs locataires des récipients communs, munis d'un couvercle et dont la capacité était contrôlée. Le tri des déchets était même déjà prévu avec la présence de trois boîtes : une pour les matières putrescibles, une pour les papiers et les chiffons et enfin une pour le verre, la faïence et les coquilles d'huîtres.

De nos jours, alors que l'éclairage urbain est devenu à la fois un enjeu écologique et un symbole d'économie d'énergie, les questions de propreté et d'éclairage des rues sont toujours d’actualité. La lecture du Journal Officiel et les débats dans les médias nous le montrent fréquemment !

 

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