
Visualisez l'intégralité du document (pdf - 154 Ko)
Le dessous des cartes.
Le saviez- vous ?
Il y a 52 cartes dans un jeu : comme les 52 semaines de l’année. On retrouve 4 couleurs (deux rouges, deux noires) : comme les 4 saisons. De plus, il y a 13 cartes par famille, en référence aux 13 mois lunaires du calendrier égyptien. Enfin, si on additionne tous les points de toutes les cartes avec pour le valet 11, pour la dame 12 et pour le roi 13, on obtient 364. Avec le Joker on arrive à 365 : comme le nombre de jours dans une année…
L’origine des cartes à jouer est difficile à établir, mais elles ont fait leur apparition en France sous le règne de Charles VI, vraisemblablement importées d’Italie, pour distraire ce souverain atteint de folie. L’usage s’en répandit assez vite dans notre pays.
Il est fait mention du jeu de cartes dans une ordonnance du prévôt de Paris dès le 22 janvier 1397. Cependant tout le XVe siècle et la plus grande partie du XVIe, les cartes à jouer demeurent exemptes de tous droits. Mais très vite, le pouvoir se rend compte des possibilités de taxation qu’offrent ces jeux répandus dans tout le royaume.
Le Roi Henri III ordonne tout d’abord l’imposition des jeux sortant du royaume, et ce n’est que par la déclaration du 22 mai 1583 que toutes les cartes furent imposées à l’intérieur « d’un sou parisis sur chaque jeu de cartes, deux sous par jeu de tarots ».
Les jeux de cartes connaissaient déjà à cette époque une grande popularité et la mise en place d’une réglementation fiscale, tout en suscitant le grand mécontentement des maîtres cartiers et de l’ensemble de la population, devait favoriser un courant de fraude particulièrement important réprimé avec la plus grande des rigueurs : confiscation des jeux, peine corporelle et amende « arbitraire ».Henri IV, qui avait de pressants besoins d’argent, voulut renouveler l’ordonnance de son prédécesseur et imposer les cartes à jouer « denrées qui ne sont qu’instruments de débauche ».
Au fil des siècles, décrets, lois, édits se succèdent pour encadrer le monde des cartes. Avec toujours le même objectif : taxer. Le 14 janvier 1605, la fabrication des cartes est limitée ; le 30 juin 1607, il est fait obligation aux cartiers d'utiliser les enveloppes fournies par la Régie ; le 9 novembre 1751, les cartiers se voient obligés d'utiliser le papier à la marque de la Régie.
Le droit sur les cartes est aboli le 2 mars 1791. Mais très vite la loi du 9 vendémiaire an VII (30 septembre 1798) et l'article 80 de la loi du 5 ventôse an XII (23 février 1799) rétablissent les taxes dont la perception est confiée au service des contributions indirectes.
Durant tout le XIXe siècle et au début du XXe une série de mesures ont été prises par les différents gouvernements qui se sont succédés, afin de protéger la fabrication des cartes sur le territoire national, tout en facilitant leur exportation vers les principaux pays européens.
C’est ainsi que le 13 février 1822, le Ministre des Finances, sur proposition du Directeur Général des Douanes et de l’Administration des Contributions Indirectes, autorisa la fabrication en France, dans les « ports d’entrepôts », des cartes étrangères destinées à être exportées.
Les années passent et un décret du 12 avril 1890 dispose que l'as de trèfle des jeux au portrait français intérieur sera frappé d'un timbre spécial dont l'empreinte sera déposée au greffe de la Cour d'appel de Paris. Le même timbre sera apposé pour chacun des jeux au portrait étranger destiné à l'intérieur sur une carte, toujours la même pour chaque portrait, et dont la désignation sera faite par la régie des Contributions Indirectes.
Le 1er janvier 1959, l'État supprime la taxe sur les jeux de cartes, remplacée par la TVA. Désormais, les cartes à jouer sont donc libres d'impôt spécifique.
Le SAEF possède aujourd’hui plusieurs planches anciennes d’impressions de cartes à jouer et de tarots, témoignage de cette histoire.