Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Énergie, se sont réunis lundi 6 mai pour signer le contrat stratégique de la filière automobile portant sur la période 2024-2027. Retrouver le point presse en vidéo.
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La filière automobile française se trouve à un moment charnière, avec notamment la fin des ventes de véhicules thermiques en Europe en 2035.
Confrontée à de nombreux défis stratégiques liées à la transition écologique, avec la décarbonation de l’industrie et des services, et une accélération de l’électrification, la filière doit investir massivement dans un contexte de forte concurrence internationale.
À l’occasion de la signature du contrat stratégique de la filière automobile, les ministres ont rappelé les trois priorités de l’État pour la filière automobile :
- poursuivre l’adoption du véhicule électrique en France d’ici 2035,
- fabriquer une part croissante de véhicules électriques en France, alors que les constructeurs ont annoncé l’assemblage de 20 silhouettes électriques en France,
- améliorer des relations contractuelles entre sous-traitants et donneurs d’ordres.
Le Gouvernement s’est fixé le cap de deux millions de véhicules électrifiés produits en France par an en 2030.
Le contrat stratégique de la filière automobile 2024-2027
Le nouveau contrat stratégique de filière automobile s’articule autour de six axes majeurs définis par des projets structurants :
La capacité à innover et à produire en France de façon compétitive est cruciale pour l’avenir de l’industrie française à double titre :
- pour répondre à une concurrence européenne et internationale accrue d’une part,
- et pour avoir la capacité de proposer des véhicules électriques à un coût accessible au plus grand nombre, d’autre part.
Il s’agit ici :
- d’accompagner les salariés impactés par la fin progressive des motorisations thermiques,
- de former et attirer les nouvelles compétences nécessaires aux entreprises pour réussir la montée en puissance dans les nouvelles chaînes de valeur.
La succession des crises ces dernières années ont mis en évidence les fragilités de la chaîne d’approvisionnement et illustré l’importance d’un dialogue renforcé entre tous les acteurs pour accroître la résilience de la filière et optimiser sa compétitivité au niveau global.
La filière s’appuie sur sa feuille de route de décarbonation qui identifie les leviers à actionner pour atteindre les objectifs fixés pour 2030 et s’inscrire dans l’objectif de neutralité carbone en 2050.
Les objectifs fixés par le secrétariat général à la planification écologique (SGPE) pour répondre à l’engagement de la France de baisser de 50 % ses émissions de GES entre 1990 et 2030, se traduisent, pour la filière automobile, par les cibles suivantes d’ici à la fin de la période du présent contrat de filière :
- multiplier par quatre d’ici fin 2027 les ventes de véhicules particuliers 100 % électriques, en passant de 206 000 véhicules électriques vendus en 2022 à près de 800 000 en 2027,
- multiplier par six d’ici fin 2027 les ventes de véhicules utilitaires légers 100 % électriques pour passer de 16 500 en 2022 à plus de 100 000 véhicules vendus en 2027.
La décarbonation du transport de marchandises et du transport collectif de personnes (camions, bus et cars) est également une priorité majeure du contrat de filière.
Pour s’inscrire dans la trajectoire de la feuille de route de décarbonation, il est nécessaire d’engager la filière dans une logique d’économie circulaire en s’appliquant à réduire la consommation de matière vierge, à sécuriser une partie des approvisionnements en matériaux critiques et à allonger la durée de vie des véhicules et des pièces et composants, notamment pour leur maintenance et leur réparation, au regard de la législation française et européenne.
La feuille de route de décarbonation de la filière automobile montre que le levier de l’électrification du marché des véhicules neufs n’est pas suffisant pour réduire rapidement les émissions globales de CO2 du transport routier. Il est nécessaire d’activer différents leviers relatifs au parc des véhicules roulants, et de contribuer au développement de différentes solutions de mobilité (partagée ou combinée), d’intermodalité et de report modal, en s’appuyant notamment sur les possibilités offertes par les véhicules de plus en plus connectés et automatisés et sur la digitalisation des services.
Bilan du premier Contrat de filière stratégique
Le précédent contrat portant sur la période 2018-2023 fixait des objectifs et orientations ambitieuses pour répondre aux défis de la filière automobile, notamment en matière d’adoption du véhicule électrique. Ces objectifs d’adoption ont été atteints grâce à l’ensemble de la filière qui s’est fortement mobilisée pour y parvenir, malgré les crises.
Plusieurs dispositifs incitatifs ont été mis en place pour encourager l’acquisition de véhicules électriques :
- la réforme du bonus écologique, qui prend désormais en compte l’impact carbone du véhicule de la production jusqu’à la mise en circulation,
- la mise en place d’un leasing social, qui permet aux ménages les plus modestes de bénéficier d’une location longue durée de voitures électriques à 100 euros par mois,
- le soutien à l’achat de véhicules lourds électriques : permet de rendre les poids lourds électriques plus accessibles.
Presse
- Communiqué : Signature du contrat stratégique de la filière (CSF) Automobile pour 2024-2027 - 06/05/2024
- Dossier de presse : Signature du contrat stratégique de filière (CSF) Automobile 2024-2027 - 06/05/2024
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