Bruno Le Maire, Elisabeth Borne, Agnès Pannier-Runacher et Jean-Baptiste Djebbari ont signé ce 26 avril un avenant au contrat stratégique de la filière automobile. L’occasion d’annoncer un plan d’actions en faveur de la filière de la fonderie automobile.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, chargé des Transports, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l’Industrie, et le Comité stratégique de filière (CSF) Automobile, représenté par son président Luc Chatel, président de la Plateforme automobile, ont validé ce lundi 26 avril 2021, l’avenant du contrat de la filière du CSF automobile.
Cet avenant, signé dans la continuité du plan de soutien au secteur automobile présenté par le président de la République le 26 mai 2020, ajoute ainsi de nouvelles actions pour le secteur.
Renforcer la transition énergétique et écologique
Les premières d’entre elles, doivent renforcer la transition énergétique et écologique du secteur. En effet, en 2020, plus de 107 000 véhicules électriques ont été immatriculés, soit une part de marché triplée par rapport à l’année précédente.
Au même titre que les véhicules particuliers, les filières de véhicules utilitaires légers (VUL) et des véhicules industriels s’engagent à poursuivre le renforcement de leur offre de véhicules zéro émission et tripler la part de marché des VUL électriques dans les deux années à venir. Les dispositifs de bonus et de prime à la conversion seront ajustés pour réduire l’écart de coût d’acquisition et d’usage qui apparait aujourd’hui trop important pour développer les ventes sur ce créneau.
L’accélération du déploiement des bornes de recharge constitue également une priorité de l’avenant pour permettre le déploiement des véhicules électriques. Cet été, 156 aires de services sur les 368 du réseau autoroutier seront équipées de bornes de recharge rapide. Fin 2021, elles seront 192. Une enveloppe de 100 millions d’euros y est consacrée dans le cadre de France Relance.
Les entreprises de la filière se sont par ailleurs engagées dans une trajectoire de baisse de leurs émissions directes et indirectes. L’objectif est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, au plus tard.
Enfin, un groupe de travail sera constitué pour accompagner la conversion et la montée en gamme des services de l’automobile. Il devra prendre en compte la diffusion de l’innovation technique et la digitalisation des services, l’anticipation des impacts économiques et sociaux liés à la transition écologique, ainsi que la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
Renforcer la compétitivité de la filière et la production locale des composants électriques
Autre point fort de cet avenant, contribuer au renforcement de la compétitivité de la filière automobile et à l’émergence d’une production locale des composants électriques essentiels aux véhicules du futur.
Dans ce cadre, la filière s’engage ainsi à identifier, d’ici l’automne 2021, les grands projets d’investissements structurants supplémentaires à réaliser pour répondre aux besoins identifiés à l’horizon 2030. En juillet 2020, plus de 150 millions d’euros avaient d’ores et déjà été engagés dans 25 projets, dont 120 millions d’euros pour développer la production de composants stratégiques des véhicules électriques et hybrides rechargeables.
17 nouveaux projets viennent ainsi d’être présélectionnés pour une instruction approfondie pour la prochaine vague d’annonce, d’ici l’été. Ils représentent 150 millions d’euros de soutien public demandé. Ce soutien vient s’ajouter aux 680 millions d’euros sur 3 ans octroyés pour permettre l’émergence de l’usine de batteries de nouvelle génération de Douvrin portée conjointement par Stellantis et Total/Saft.
Grâce au fonds de modernisation pour la filière automobile, 303 entreprises de la filière, essentiellement des PME, ont été financées à hauteur de 278 millions d’euros par l’État pour se moderniser et se diversifier. Cela représente 793 millions d’euros d’investissement industriels, confortant ainsi près de 10 000 emplois.
Anticiper les besoins en compétences et en emplois
L’évolution des technologies et de la filière nécessite par ailleurs l’anticipation de l’évolution des besoins en compétences et emplois. L’avenant signé ce lundi propose pour y répondre de déployer quatre nouveaux campus des métiers et qualifications automobile. Objectif, renforcer l’attractivité des métiers de la filière ainsi que les coopérations entre les milieux académiques et industriels.
Un plan d’action pour accompagner les transitions de la filière de la fonderie automobile.
A l’issue de cette table ronde, les constructeurs automobiles, les acteurs de la fonderie automobile et l’État ont collectivement pris la décision de mettre en place un plan d’actions spécifique pour faire face aux défis structurels que rencontre la filière : concurrence internationale croissante, baisse de la demande de composants, etc.
Le premier axe de ce plan, vise à accompagner les acteurs de la fonderie dans leur diversification et l’atteinte de l’excellence opérationnelle, grâce notamment à la mise à disposition d’experts de la part des constructeurs.
Le plan doit également permettre de soutenir les investissements pour la compétitivité et la diversification. Au titre du plan de relance, les acteurs de la fonderie automobile ont ainsi déjà pu bénéficier de plus de 13,4 millions d’euros d’aides publiques qui sont venues soutenir 35,3 millions d’euros d’investissements productifs en France.
Troisième axe de ce plan, promouvoir des démarches de consolidation du secteur, notamment grâce à la nomination par d’une personnalité qualifiée. Le Fonds Avenir Automobile 2 (FAA2), d’une taille maximale de 525 millions d’euros, pourra intervenir pour renforcer les fonds propres des sous-traitants automobiles dans leurs projets de consolidation.
Le plan de soutien vise également à accompagner la reconversion des salariés. L’étude prospective de l’observatoire de la métallurgie sur les emplois et compétences de la filière automobile sera prolongée par une analyse des écarts de compétences à combler entre les métiers en déclin et les nouveaux métiers, afin de proposer des formations adaptées aux salariés exposés à la perte d’emploi. Par ailleurs, un fonds exceptionnel d’accompagnement et de reconversion des salariés, doté de 50 millions d’euros avec un apport de 20 millions d’euros des constructeurs, viendra également soutenir les projets de reconversion des salariés licenciés dans le secteur automobile. Les modalités de mise en œuvre seront précisées dans les toutes prochaines semaines.
Enfin, le dernier axe de plan, vise à revitaliser les territoires les plus impactés. Dans le cadre de Territoires d’Industrie, les collectivités concernées pourront bénéficier d’un soutien à l’ingénierie territoriale pour faire émerger des projets. Les dispositifs de France Relance seront priorisés pour subventionner les investissements industriels créateurs d’emplois.