Souvenons-nous. C’était hier, à la récré. L’offre ? Deux Carambar. La demande ? Une « agate », cette merveilleuse bille translucide et multicolore. Mais que ce soit le troc à l’école primaire ou, plus tard, la revente le 25 décembre d’un cadeau de Noël sur eBay, pour trouver preneur, il faut que la demande existe. Autrement dit, que l’objet de l’offre soit convoité par une autre personne, et qu’il y ait accord sur le prix.
Ce n’est pas tout : si la demande d’un bien est supérieure à son offre, sa valeur d’échange – ou son prix dans la plupart des cas - augmente (si les agates sont rares et fortement prisées, elles vont valoir 3 puis 4 Carambar). Elle diminue dans le cas contraire.
Quand les producteurs vendent une quantité de biens correspondant grosso-modo à la demande globale des consommateurs, il n’y a pas de tension sur le marché et « offreurs » et « demandeurs » arrivent vite à se mettre d’accord sur un prix. Il s’agit d’un « prix d’équilibre » qui maximise les avantages et minimise les inconvénients pour les deux parties.
Quand la demande est supérieure à l’offre, cela fait monter les prix. Mais cela ne dure qu’un temps. Les fabricants, pour répondre aux demandes des vendeurs, vont augmenter leur production, faisant alors baisser le prix qui va progressivement revenir vers son niveau d’équilibre. Cependant, l’ajustement ne se fait pas instantanément.
Pendant ce temps, le détaillant va bénéficier de prix plus élevés. L’inverse est évidemment vrai : si les prix sont trop élevés, personne n’achète, les vendeurs ne vendent rien, les stocks s’accumulent, et les fabricants ne reçoivent aucune commande.
Pour vendre, le détaillant se trouve contraint de proposer des prix plus bas, qui vont relancer les achats. Il va reprendre ses commandes. Progressivement, le prix revient à son niveau d’équilibre entre offre et demande.
Il est rare que l’offre puisse immédiatement faire face à la demande. C’est pour cela que les prix ne sont jamais stables, qu’ils montent et qu’ils baissent. Par exemple quand, en juin, la production de cerises est compromise par une mauvaise météo, l’offre ne peut pas suivre et le prix du kilo de cerises grimpe.
La liberté des prix joue un rôle essentiel dans ces processus d’ajustement. Empêcher le mécanisme de prix de jouer ne peut que freiner la nécessaire adaptation.
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