Dans l’art de la guerre économique, la compétitivité est un objectif stratégique. Cette notion n’est pourtant pas le résultat d’une formule arithmétique.
Elle traduit l’aptitude pour une entreprise, un secteur d’activité ou l’ensemble des acteurs économiques d’un pays à faire face à la concurrence. Être compétitif seulement sur les prix de vente permet éventuellement de gagner une bataille, mais pas toujours la guerre. En misant sur la qualité de ses produits ou de ses services, une entreprise accroit sa compétitivité.
De même, ses investissements dans la recherche et le développement engendrent, par la suite, des gains de compétitivité. La capacité d’adaptation aux demandes spécifiques des clients est le plus souvent un atout compétitif décisif. Quand Airbus remporte face à Boeing un important contrat, le prix n’est pas, loin de là, le seul élément qui a joué en sa faveur. Si la compagnie aérienne cliente a finalement choisi l’avionneur européen, c’est souvent parce que ce dernier a mieux répondu au cahier des charges : nombre de sièges pour les passagers, consommation de kérosène…
La compétitivité traduit plus généralement la capacité d’une économie ou d’une entreprise à faire face à la concurrence étrangère. Mais le calcul de l’indice de compétitivité d’un pays se fonde uniquement sur les prix : c’est le rapport entre l’indice prix des importations et l’indice des prix à la production.
La stratégie de la dévaluation
La monnaie a une influence importante sur la compétitivité. Avant d’adopter l’euro, l’Italie par exemple, a utilisé à plusieurs reprises l’arme redoutable de la « dévaluation compétitive ». Cela lui a permis de restaurer artificiellement et pour un temps, la compétitivité de ses produits exportés chez ses voisins européens. L’effet était immédiat : une dévaluation de 20%, c’est-à-dire une modification à la baisse de la parité de la lire avec les autres monnaies européennes, et hop !, les prix à l’export baissaient d’autant comme par enchantement.
Ce n’est désormais plus possible entre les pays de la « zone euro », qui englobe les 17 pays de l’UE ayant adopté l’euro comme monnaie unique, et qui compte plus de 300 millions d’habitants).
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