Conformément aux objectifs fixés par le président de la République, un plan d’action pour produire en France un million de pompes à chaleur dès 2027 a été présenté le 12 avril dernier. Cet effort de production doit permettre de décarboner les bâtiments et l’industrie.
En 2022, la production de chaleur représentait 45 % de la consommation d'énergie finale en France, et seulement 27 % de cette chaleur provenait de sources renouvelables. Le chauffage des bâtiments demeure notamment à ce jour une importante source de consommation de combustible fossile (fioul et gaz).
Dans ce contexte, les pompes à chaleur se révèlent être un levier crucial de décarbonation de la chaleur, non seulement pour le secteur du bâtiment résidentiel et tertiaire, mais aussi pour le secteur industriel.
Dotées d’une grande efficacité énergétique, elles apparaissent comme une solution pour :
- réduire la dépendance aux combustibles fossiles,
- réduire la consommation d’énergie,
- diminuer la facture d’énergie des ménages,
- et atteindre la neutralité carbone.
C'est pourquoi la France se dote d’un objectif industriel ambitieux : le doublement de sa capacité de production pour atteindre un million de pompes à chaleurs en France d’ici 2027. 47 000 nouveaux emplois, dont 30 000 installateurs, doivent également être créés.
Un plan d’actions en huit mesures
Afin d’accélérer le développement de la filière et continuer de maintenir sa position industrielle sur la scène internationale, les ministres Bruno Le Maire et Roland Lescure ont présenté un plan d’action :
Cela se fait notamment à travers le crédit d’impôt investissement industrie verte (C3IV). Ce crédit d’impôt doit permettre de soutenir la création de capacité de production de pompes à chaleur ainsi que de leurs composants essentiels.
Par ailleurs, un appel à manifestation d’intérêt est lancé permettant aux entreprises de faire connaitre leur projet et leurs besoins.
Pour en savoir plus, consulter la présentation de l’AMI sur le site de la direction générale des Entreprises.
Cette réorientation doit se faire au profit de pompes à chaleur françaises et européennes présentant les meilleures performances environnementales.
Les aides financières destinées aux ménages sont cruciales pour encourager l'acquisition de pompes à chaleur.
En 2023, MaPrimeRénov’ et le dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE) ont financé de l’ordre de 1 milliard d’euros d’aides pour l’installation de pompes à chaleur.
Pour atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre, l’État vise le remplacement progressif des chaudières au fioul et à gaz de ses 192 000 bâtiments au profit de sources énergétiques plus vertueuses sur le plan environnemental, notamment la technologie des pompes à chaleur.
Plusieurs leviers, réglementaires, mais aussi concernant le développement et la popularisation des solutions, doivent être activés pour développer la technologie.
Un axe spécifique aux pompes à chaleur a été ajouté à l’appel à projets Démo-TASE de France 2030 et se concentrera sur la maîtrise des technologies à relocaliser sur le territoire national.
Cet accompagnement doit se faire sur les métiers de l’installation, de la maintenance et de la production des matériels.
Dans le cadre du plan France 2030, un appel à manifestation d’intérêt compétences et métiers d’avenir a été lancé, autour de l’adaptation des formations des jeunes et des salariés aux métiers de demain.
Cela se traduit par une augmentation des contrôles liés aux aides et en améliorant la connaissance sur les performances des pompes à chaleur.
Un centre d'expertise sur la pompe à chaleur (CEPAC) sera créé, avec le soutien financier de l’État, et aura pour mission d’informer et d’outiller l’ensemble des professionnels du bâtiment et de l'industrie sur la réglementation des pompes à chaleur et l’efficacité énergétique.
Les pompes à chaleur sont historiquement peu présentes dans l’industrie car les besoins en températures y sont généralement plus élevés. Cependant, certains secteurs très énergivores, tels que l’agroalimentaire, la chimie et le papier, ont des besoins à des températures atteignables par des pompes à chaleur existantes.
Les pompes à chaleur : une solution écologique pour les particuliers soutenue par des aides publiques
Installer une pompe à chaleur en remplacement d’une chaudière gaz permet d’économiser environ 450 € par an, et 1 200 € par an en remplacement d’une chaudière fioul. Ces économies proviennent principalement des économies sur la facture d’énergie chaque mois.
Le coût d’acquisition demeure cependant très important : une pompe à chaleur air/eau représente un coût moyen de 14 700 euros.
Pour compenser le surcoût à l’achat d’une pompe à chaleur, le Gouvernement a déployé et renforcé plusieurs dispositifs d’accompagnement :
- MaPrimeRénov’ qui accompagne les pompes à chaleur air/eau et géothermiques avec des montants d’aides liés au niveau des revenus, ainsi que tous types de pompes à chaleur via les aides à la rénovation d’ampleur,
- le dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE),
- enfin, l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), qui peut être mobilisé pour financer le reste à charge, sans conditions de ressources, permettant de rembourser le prêt avec les économies de facture. Il s’agit d’un prêt accordé par une banque ayant signé une convention avec l'État, sous la forme d'une avance remboursable sans intérêts.
Pompes à chaleur : un guide pour démêler le vrai du faux
Le ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique et le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires propose un guide pratique pour y voir plus clair et démêler le vrai du faux : consulter le document [pdf - 1.4 Mo]
Presse
- Communiqué : Bruno Le Maire et Roland Lescure dévoilent un plan d’action pour produire 1 million de pompes à chaleur dès 2027 - 15/04/2024
- DP : Plan d'action pour produire 1 million de pompes à chaleur en France - 15/04/2024
Aller plus loin
À lire aussi sur Bercy infos