Les agents du ministère de l’Économie et des Finances sont pleinement engagés dans la réussite des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024. Dans une série d’entretiens, découvrez leurs actions concrètes pour assurer la bonne tenue de cet événement majeur. Zoom sur la Mission interministérielle de coordination anti-fraude (MICAF), avec Philippe Thuries, chef de projet « sécurité intérieure et comités opérationnels départementaux anti-fraude ».

Rencontre avec Philippe Thuries
La MICAF coordonne administrations et organismes publics en matière de la lutte contre la fraude aux finances publiques. Comment cela se traduit-il dans le cadre des JOP de Paris 2024 ?
Dans le cadre des JOP 2024, les services en charge de la lutte contre le travail illégal, les fraudes aux cotisations sociales, les fraudes fiscales et les contrefaçons sont amenés à réaliser des contrôles en amont, durant et à l’issue de la compétition.
La Mission interministérielle de coordination anti-fraude (MICAF) veille, en contact étroit avec la Délégation interministérielle des jeux olympiques et paralympiques (DIJOP), à la bonne coordination de l’ensemble des partenaires engagés au niveau national et local, notamment en ce qui concerne l’échange de renseignements et les opérations de contrôle coordonnées.
À ce titre, depuis l’été 2023, la MICAF s’est impliquée dans les réunions organisées par la DIJOP afin d’anticiper au mieux les problématiques liées aux travail illégal, à la fraude fiscale et aux contrefaçons (accréditation, échange de renseignements, contrôles, etc.).
Au niveau national
En s’appuyant sur les Groupes opérationnels nationaux anti-fraude (GONAF) « Travail illégal et fraudes fiscales connexes » et « contrefaçons » qu’elle anime avec ses partenaires, elle a initié les synergies nécessaires à la définition de stratégies communes de contrôle et d’échanges de renseignements.
Au niveau local
À la lumière des stratégies arrêtées au niveau national et en complément des directives adressées par les administrations centrales à leurs réseaux territoriaux, la MICAF a engagé un travail d’information et de sensibilisation des Comités opérationnels départementaux anti-fraude (CODAF) dont elle assure la coordination.
Quel est votre rôle au quotidien en lien avec les Jeux ?
La MICAF a pour vocation de s’assurer, tout au long des JOP, de la fluidité nécessaire entre partenaires dans la transmission des signalements, tant au niveau national que local. Elle doit aussi mettre en perspective auprès des services partenaires les orientations arrêtées par la DIJOP.
Avez-vous fait une rencontre marquante dans le cadre de vos missions ?
Au-delà de l’étroit travail partenarial avec la DIJOP, qui a permis une prise en compte parfaite des problématiques liées aux contentieux relevant de la compétence de la MICAF, il faut souligner la très forte mobilisation et l’implication des services partenaires (DGTtravail, DGFIP, URSSAF- Caisse nationale, MSA, DGCCRF, Douane, police et gendarmerie nationales) ainsi que des CODAF dans le cadre de la lutte contre le travail illégal, la fraude fiscale et les contrefaçons pour allier efficacité des contrôles et bon déroulement des épreuves sportives.
Les Jeux en un mot ?
Partage, unité : parce que le sport d’une manière générale, et les JOP en particulier, sont un moyen puissant de « jeter des ponts » et de rassembler les personnes.
Un souvenir marquant associé aux Jeux ?
La victoire de Guy Drut aux 110 mètres haies, aux JO de Montréal (1976). Passionnés de sport, et notamment d’athlétisme, mes parents m’avaient réveillé pour assister à la course compte tenu du décalage horaire. À l’arrivée, je me rappelle de l’attente, qui nous a semblé bien longue, pour confirmer la victoire grâce à la photo- finish.
La joie et la réaction mesurée de Guy Drut lorsqu’il prend conscience de sa victoire m’ont marqué. Il venait pourtant de réaliser un exploit : celui du premier européen champion olympique de la discipline et premier non-américain à s'imposer depuis 1928.
À propos de la MICAF
Créée par décret du 15 juillet 2020, la MICAF a pour compétence la coordination des administrations et organismes publics en matière de la lutte contre la fraude aux finances publiques aux niveaux national et local. Elle facilite aussi la coopération avec les instances européennes chargées de la protection des intérêts financiers de l’Union européenne et notamment les échanges opérationnels avec l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF).