Cette première journée d'études du 18 décembre 2020 inaugure une série consacrée aux statistiques des empires.
Deux autres journées sont prévues en juin 2021 et 2022, précédant un colloque en 2023 et une publication finale.
La journée vise à éclairer la fabrication, les usages et les finalités des statistiques des empires à travers des situations et des époques distinctes.
Ellebé (Bernard Lefebvre dit), Kinkala. Marché au caoutchouc. Le chef de subdivision reçoit et paye la récolte individuelle des indigènes, 1er février 1944 (FR ANOM 30Fi72/37) © Archives nationales d’outre-mer
Cette journée d’études a pour objet l’étude des circulations d’idées et de pratiques statistiques dans et hors des empires, mais également la formation des statisticiens, de leurs relations avec les autorités territoriales, avec les colons et avec les populations locales. Il s’agit également de comprendre comment, en dénombrant, en classant, en normalisant les statistiques « officielles » créent du lien, intègrent, marginalisent ou excluent, et s’imposent parmi les attributs essentiels du pouvoir. Le cadre des empires paraît propice pour expliquer et analyser les effets de leur généralisation à l’échelle du monde depuis deux siècles.
Pourquoi les statistiques ont été imposées parmi les critères essentiels de la hiérarchie des nations et en quoi influencent-elles leur développement ? Comment les statistiques participent à la formation, à l’affirmation puis à la transformation (dislocation ?) des empires ? Enfin, comment les statistiques accompagnent, préparent, soutiennent et s’adaptent aux transitions politiques et économiques contemporaines ?
PROGRAMME
9 h-9 h 30
Introduction
Emmanuelle Sibeud, professeure d’histoire contemporaine, Université Paris 8-IDHE.S
9 h 30-10 h 30
Sources
Les fonds documentaires de la bibliothèque de l'INSEE sur les colonies françaises et étrangères
Irin Hassold-Merer et Aude Martin, INSEE division Documentation, bibliothèque de l’INSEE Alain Desrosières, Montrouge
Analyse d'une source. Les notices sur la transportation, des statistiques pénitentiaires réalisées en situation coloniale (1852 à 1912)
Aïssata Camara, doctorante en histoire contemporaine, Université Paris 8-IDHE.S, enseignante dans le secondaire en Guyane
10 h 30-11 h 30
Statistiques coloniales des populations : méthodes et enjeux
La couleur des chiffres. Compter et classer les populations du « second empire » espagnol (1825-1898)
Mathieu Aguilera, doctorant en histoire, Sciences Po Paris-CHSP, Université autonome de Madrid
Les statistiques mandataires : entre politiques coloniales et de développement
Roser Cussó, professeure de sociologie, Université Paris 1-D & S
11 h 30-12 h 30
Des statistiques qui construisent les empires ?
De la première association sociologique de Belgique aux organisations internationales, de l’État belge à l’État turc, la circulation du démographe transnational Camille Jacquart (1867-1931)
Aykiz Dogan, doctorante en sociologie, Université Paris 1
Usages et mésusages du chiffre en Guadeloupe
Marie-Christine Touchelay, docteure en histoire contemporaine, enseignante dans le secondaire en Guadeloupe et chargée de cours à l’Université des Antilles (campus de Saint-Claude)
Déjeuner
14 h 30-15 h 30
Les statistiques agricoles/alimentaires, volonté de savoir ou de dissimuler ?
Chiffrer et évaluer la vulnérabilité à la famine au Bengale sous domination coloniale : entre logique coloniale de l’enclave et volonté d’information économique (1869 - 1877)
Éléonore Chanlat-Bernard, doctorante en histoire au Centre de recherches historiques et au Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud, ATER d'histoire à l’Université de Rouen Normandie
Les statistiques agricoles des Tableaux de la situation des établissements français dans l'Algérie (TEF) et de la Statistique générale de l'Algérie (SGA) (1851-1891) : un mirage algérien ?
Laurent Heyberger, maître de conférences HDR, Université de technologie de Belfort-Montbéliard
Les statistiques de l’alimentation dans la Tunisie coloniale : un outil de domination (1910-1956) ?
Nessim Znaien, docteur en histoire contemporaine, ATER en histoire à l’Université d’Aix Marseille
15 h 30 -16 h 30
Les statistiques des entreprises coloniales
De la production des statistiques : acteurs et pratiques dans la station expérimentale du Centre-Cameroun à Nkoemvone (1949-1960)
Okala Tsala Silvere, doctorant en histoire, Université Paris 8-IDHE.S
Usages et évolutions des catégories statistiques dans les entreprises pétrolières françaises en Algérie : du travailleur musulman au travailleur algérien (1951-1971)
Radouan Andrea Mounecif, doctorant CIFRE Sorbonne Université (UMR Sirice), archiviste aux Archives historiques du groupe Total
16 h 30 -17 h
Conclusions, perspectives
Béatrice Touchelay, professeure d’histoire contemporaine, Université de Lille, IRHiS, UMR CNRS 8529
17 h -18 h
Remise du prix Alain Desrosières
Inscription
Inscription obligatoire avant le 15 décembre auprès de Christine Aubry : christine.aubry[@]univ-lille.fr
Journée d'études via Zoom.
Pour tous renseignements complémentaires : beatrice.touchelay[@]univ-lille.fr
Merci d’indiquer JE 18 décembre en objet de votre courriel
Présentation
Les statistiques des empires : Compter, classer, connaître et dominer
Lire les résumés des communications
Regarder les vidéos des communications ainsi que celle de la remise du prix Alain Desrosières
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Journée d'études organisée par Emmanuelle Sibeud et Béatrice Touchelay - soutenue par l’Académie royale des Sciences d’Outre-Mer de Belgique, la Société française de statistiques (bureau histoire), les Archives nationales d’outre-mer, l’IDHE.S (Institutions et dynamiques historiques de l’économie et de la société – UMR CNRS 8533), l’IGPDE (Institut de la gestion publique et du développement économique) et l’IRHiS (Institut de Recherches historiques du Septentrion - UMR CNRS 8529).