Le sexe des dépenses

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Bien vivre le rapport à l’argent dans son couple n’est pas sans difficultés. Hommes et femmes ne sont pas égaux devant la dépense et l’harmonie doit passer par la connaissance et la compréhension de l’autre.

“L’argent est source de conflit pour un couple sur deux” expliquent Emmanuelle Daviet et Marc Levy-Davilla dans leur livre "l’argent à tout prix”. Probablement, disent-ils, parce qu’on n’en parle pas assez et qu’on laisse de côté des questions simples “ qui paye quoi ? ”, “ qu’est ce qu’on met dans le pot commun ? ”. Mieux vaut donc en parler tôt et régulièrement et se mettre d’accord sur des volontés financières communes, au demeurant très variables selon les couples et les situations. La gestion commune des ressources et le compte bancaire commun (on dit un compte joint) semble avoir été la formule dominante des années 80. Mais les femmes ont massivement depuis plusieurs dizaines d’années adopté le travail salarié, les situations des couples sont de plus en plus diversifiées et une nouvelle gestion plus indépendante prend de l’ampleur.

Des dépenses sexuées

Dans leur livre Sociologie de l’argent, Damien de Blic et Jeanne Lazarus expliquent qu’il s’agit de « la gestion indépendante des ressources où chaque membre du couple possède un compte personnel pour ses propres revenus et contribue également ou proportionnellement aux dépenses ». Et cela peut très bien se faire grâce à un compte joint qui s’ajoute aux comptes personnels. Mais des étapes importantes (la naissance d’un enfant, l’achat en commun d’un logement) renforcent la gestion conjointe.

La gestion indépendante ne signifie pas pour autant que les représentations des rôles sociaux de sexe ont disparu dans le ménage. Tout comme les tâches ménagères, les dépenses restent largement « sexuées ». Les sociologues font ainsi état d’une enquête approfondie qui montre que les femmes ont plutôt en charge les dépenses liées au foyer et aux enfants, tandis que les hommes gèrent le patrimoine et les dépenses exceptionnelles. L’étude a été faite en Angleterre, mais la situation n’apparait pas sensiblement différente en France.

 

 

 

Dossier réalisé en 2014 par

La finance pour tous