L'épargne

En France, les réseaux bancaires sont, avec les compagnies d’assurance, les principaux collecteurs d’épargne. Et l’offre de formules d’investissement s’est au cours des vingt dernières années fortement enrichie, rendant parfois complexe le conseil à donner au client.

Une offre élargie et diversifiée...

Au-delà de la distribution de l’ensemble des livrets réglementés par l’Etat (Livret A, LDD, LEP, Livret jeune) et de l’ épargne logement (PEL, CEL), les banques ont en effet développé une large palette de produits d’épargne.
Les OPCVM (Sicav et FCP) tout d’abord, lesquels représentent aujourd’hui un encours de plus de 1 380 milliards d’euros (selon l’Association française de gestion). Ceci englobe les OPCVM détenus en direct ou dans une enveloppe juridique comme l’assurance vie ou le plan d'épargne en actions (PEA). Ces derniers sont classés en fonction de leurs orientations d'investissement, qui définissent également leur profil de risque :

  • Monétaires : majoritairement investis dans les Titres de créances négociables (TCN).
  • Obligations : investis dans les emprunts d’Etats et privés.
  • Diversifiés : investis sur ces trois classes d’actifs dans des proportions variables selon l’orientation de gestion.
  • Structurés : famille de fonds constituée pour l'essentiel des fonds garantis. Les fonds à formule permettent d'obtenir des rémunérations connues à l'avance en fonction des performances d'un indice boursier.
  • Actions : avec éventuellement une spécialisation par zone géographique, taille des sociétés, secteur.

A savoir

Ces fonds peuvent être détenus au sein d’un compte titres ordinaire, au sein d’un Plan d’épargne entreprise, d’un contrat d’assurance vie ou encore lorsqu’ils contiennent 75 % d’actions européennes, dans un plan d'épargne en actions (PEA).

Dans les années 1990, les banques ont également élargi leur offre en créant des filiales dédiées à l’assurance-vie. Tous les grands réseaux ont alors développé des gammes de contrats d’ assurance vie . Un enjeu crucial, sachant que l’assurance vie reste le placement préféré des Français – il représente 51 % de l’épargne longue –, et que l’encours global s’établit, selon la FFSA, à 1 400 milliards d’euros, soit pratiquement le montant du déficit budgétaire de la France ! Dans ce secteur, les réseaux bancaires ont su se tailler la part du lion en moins de vingt ans, puisqu’ils réalisent plus de 60% de la collecte.
Fortes de ce succès, les banques sont plus récemment parties à la conquête de l’assurance dommage (assurance auto, habitation…). Elles réalisent déjà environ 10% de la collecte.

… qui implique un conseil personnalisé

La multiplication et la complexité croissante des produits d’épargne ont rendu le conseil donné aux épargnants de plus en plus ardu. Car plusieurs paramètres entrent en jeu pour guider au mieux l’investisseur :

  • L’horizon d’investissement. A court, moyen ou long terme, plusieurs solutions peuvent être envisagées. Selon la durée prévue, les capitaux seront investis sur des supports plus ou moins risqués. En effet, le placement en actions, par exemple, peut être envisagé dès lors que l’on dispose d’au moins cinq années devant soi. A l’inverse, pour la gestion des liquidités (moins de deux ans), il est fortement conseillé d’opter pour des placements sans risque, comme les livrets A, LDD, où encore les Sicav monétaires
  • La tolérance au risque. Au-delà de l’horizon d’investissement se pose une question cruciale pour l’épargnant : accepte-t-il ou pas l’idée d’une perte, même minime, de son capital ?
  • La fiscalité. En la matière, tous les produits de placement ne sont pas logés à la même enseigne : les livrets A, LDD, Jeune, ou encore le LEP sont encore totalement exonérés d’impôt et de prélèvement sociaux ; d’autres, comme les PEL ou les CEL, ne subissent que les prélèvements sociaux avant 12 ans, les contrats d’assurance vie et le PEA connaissent une fiscalité à géométrie variable selon la date de sortie…

Grand angle sur la MIF (marchés d’instruments financiers)

La directive européenne sur les marchés d’instruments financiers (Directive MIF) est entrée en vigueur le 1er novembre 2007.
Cette directive apporte des modifications importantes aux relations entre les intermédiaires financiers et leurs clients dans le domaine des placements financiers. Les produits concernés sont principalement :

  • Les actions, obligations ;
  • Les parts ou actions d’OPCVM (sicav, FCP) ;
  • Les trackers, warrants, certificats, dérivés.

La directive MIF entraîne de nombreuses implications pratiques dans la relation banque client dont la formalisation représente un enjeu très important. La banque est en effet soumise à de nouvelles obligations d’information et d’évaluation du client, en vue de lui fournir les produits les plus adaptés et d’assurer au mieux sa protection. Les règles de conduite à la charge de la banque et le niveau de protection de l’investisseur varient selon le type de client auquel la banque s’adresse et les services d’investissement fournis. S’agissant des clients particuliers, elle leur doit un examen attentif de leur capacité à prendre des décisions risquées dès lors qu’elle leur prodigue un « conseil personnalisé », comme par exemple d’acheter telle action ou telle autre.
 

 

 

Dossier réalisé en 2013 par

La finance pour tous