Intermédiaire des marchés

Le financement des agents économiques (ménages, entreprises, collectivités publiques) ne se fait pas uniquement par le recours au crédit : pour les entreprises, et notamment les grandes entreprises, le financement de leurs besoins se fait aussi par le recours au marché financier, les banques jouant le rôle d’intermédiaire.

Marchés financiers

L’importance des banques dans l’intermédiation sur les marchés s’est accrue au cours des 20 dernières années par la concentration du secteur, la disparition d’un certain nombre de statuts (comme les agents de change) et leur internalisation bancaire. Désormais tous les groupes bancaires français ont des filiales spécialisées dans les services d’investissement (ce sont des entreprises d’investissement

), dans la gestion d’actifs (ce sont des sociétés de gestion), voire dans l’assurance.

En outre, au-delà de ces activités traditionnelles, les banques ont développé des activités nouvelles, laissant libre cours à l’innovation financière.

Petite revue de tous ces métiers…

Passer les ordres sur les marchés

Les banques sont des intervenants puissants sur les bourses mondiales (à Paris, c’est Euronext Paris, filiale de NYSE-Euronext, qui a le statut d’ « entreprise de marché ») en tant qu’intermédiaires agissant pour le compte de leurs clients : particuliers, entreprises ou institutionnels, ou pour leur propre compte. Elles le font au travers des entreprises d’investissement

(qui ont succédé aux sociétés de bourse). Le client particulier n’a généralement pas de contact avec ces intermédiaires ; il passe son ordre dans son agence bancaire auprès de son chargé de clientèle, lequel répercute l’ordre sur l’intermédiaire de son choix (en théorie, ce peut très bien ne pas être à la filiale du même groupe). Le seul type de « broker » avec lequel le particulier est directement en contact est le « broker on line », entreprise spécialisée dans le passage des ordres en direct par internet (la plupart des grands groupes ont une filiale spécialisée dans cette activité).

Organiser l’appel à l’épargne publique

Si une entreprise veut s’introduire en bourse, procéder à une augmentation de capital, lancer un emprunt obligataire, faire une offre publique d’achat, elle doit rédiger des prospectus et les faire valider par l’autorité de marché (AMF) ; pour cela elle a besoin des conseils des banques. Il arrive que ces opérations soient assorties de garanties de la part des banques (qui s’engagent à prendre une partie des titres et à les reclasser par exemple). Et en tout état de cause la mise sur le marché proprement dite suppose l’intervention des mêmes services que ceux qui passent les ordres.

Gérer des actifs financiers

Cette activité consiste à gérer des portefeuilles d’ actifs financiers

pour le compte de tiers. Ces « tiers » sont des clients privés (à gros patrimoine la plupart du temps…), des clients institutionnels (banques, compagnies d’assurance, caisses de retraite et de prévoyance,…) desquels la banque aura reçu un « mandat de gestion » qui fixera par exemple une orientation de gestion, (plutôt actions, plutôt obligations, plutôt mixte,…) et un rendement attendu sur un an, deux ans, cinq ans… Mais ces tiers sont aussi des Organismes de Placements Collectifs de Valeurs Mobilières (OPCVM).

La chaîne de la gestion d’actifs comporte cinq métiers différents : le gestionnaire (société de gestion de portefeuille, indépendante ou filiale d’un grand groupe, alors appelée du nom du groupe suivi de « asset management » qui signifie gestion d’actifs en anglais), le distributeur (un groupe bancaire, par exemple), le dépositaire (souvent la filiale d’une banque, elle conserve les actifs titres des actifs confiés à la société de gestion), le broker (ou courtier, qui exécute les instructions d’achat ou de vente des investisseurs) et enfin le valorisateur (qui va valoriser comptablement au jour le jour le portefeuille et suivre toutes les positions, il s’agit en général également d’une banque).

Couvrir les risques … et en prendre

Pour se prémunir et prémunir leurs clients contre les incertitudes et risques financiers de toute nature (hausse/baisse des taux, parités de change des devises, cours des matières premières, risque d’insolvabilité, etc.) les banques ont mis en place des contrats spécifiques, appelés produits dérivés, qu’il s’agisse de contrats à terme (futures en anglais), de swaps ou d’ options .

Dans le principe, les dérivés sont effectivement des produits qui permettent d’évacuer le risque et jouent comme une assurance.

Exemple

J’ai un portefeuille d’actions du CAC 40. Pour protéger la valeur de ce portefeuille, j’achète des puts (droit de vendre) sur l’indice CAC 40 à un niveau proche de la valeur de mon portefeuille. C’est notamment sur cette technique (couverture par l’achat d’options) que sont fondés les fonds garantis.

Mais ils ont de nombreux effets déstabilisateurs notamment quand ils sont utilisés sans détention des sous-jacents (par exemple les actions ou l’indice dont ils permettent l’achat ou la vente). En effet, ils sont alors de purs outils spéculatifs et, compte tenu de leur effet de levier, toute baisse du cours du sous-jacent a des implications démultipliées.

Ces produits se sont formidablement développés ces dernières années et à un rythme grandissant (+ de 25 % de croissance chaque année).

Ils ont en outre atteint une extrême sophistication puisqu’on a créé des dérivés sur tout (et n’importe quoi) et transformé en titres les créances les plus risquées (titrisation).

Pendant quelques années, les financiers ont pensé qu’ils pouvaient à la fois s’affranchir des risques en les disséminant mais obtenir des rendements élevés. Or si les rendements étaient élevés, c’est que les risques n’étaient pas loin, ce qui s’est finalement vérifié à partir de 2007-2008.

 

 

 

Dossier réalisé en 2013 par

La finance pour tous