La gestion des moyens de paiement

La gestion des moyens de paiement est au cœur de l’activité de banque de détail. Elle permet aux particuliers d’utiliser les ressources qui parviennent sur leur compte bancaire (salaire, prestations et autres revenus) en émettant des chèques, en effectuant des retraits d’espèces, en réglant par carte bancaire ou en effectuant des virements.

 

Imaginez une société où les transactions seraient uniquement réglées en espèces. Chaque transaction serait alors beaucoup plus compliquée (chacun devrait transporter de grandes quantités de pièces et billets) et bien moins sécurisée.

On comprend alors que la diversité des moyens de paiement est essentielle à la fluidité des échanges.

Des montants considérables

Les opérations faisant intervenir des moyens de paiement représentent des montants considérables. Selon les données de la Banque de France, 17 milliards de transactions de paiement ont été réalisées en France par les clients (particuliers et entreprises) des banques françaises en 2010 (en excluant les paiements en espèces et retraits par carte), soit une progression de prés de 3 % en un an. Parmi ces paiements, 40 % sont effectués par carte bancaire.

Ces transactions atteignent des niveaux aussi élevés sur notre territoire du fait d’un environnement favorable.

De nombreuses agences

Premièrement, les agences, dont le nombre est important en France, permettent aux banques, à travers leurs guichets de maintenir une relation de proximité avec le client, nécessaire à la gestion et au déploiement de ces moyens de paiement.

Une très forte bancarisation

Le taux de bancarisation des ménages français est très élevé (99 % selon la Fédération Bancaire Française, à comparer à une moyenne européenne de 80 %).

Le droit au compte

Preuve de l'importance qu'il y a à disposer d'un compte bancaire, la loi française a instauré un « droit au compte » qui permet à toute personne justifiant de son identité et d'un domicile en France de bénéficier gratuitement d'un compte de dépôt à vue. Ce compte vous permet de réaliser toutes les opérations bancaires de base : émission de RIB, dépôt et retrait d'espèce, encaissement de virement, carte de paiement...

En revanche ce service bancaire de base n'inclut ni chéquier ni autorisation de découvert. 

L’interbancarité

La France se distingue également de ses voisins européens par son interbancarité, c'est-à-dire la possibilité de payer avec le moyen de paiement désiré dans quasiment toutes les enseignes. L’interbancarité a été obtenue par l’harmonisation progressive des instruments de paiement et la mise en place de systèmes de compensation permettant les échanges entre les banques.

En facilitant considérablement les opérations, l’interbancarité présente l’avantage de la simplicité pour le consommateur. Elle est mise en place peu à peu en Europe, notamment à travers le SEPA.

La sécurité des transactions

Enfin, un délai de traitement réduit et une sûreté maximale attachée à ces opérations ont favorisé l’essor des moyens de paiement sur les dernières décennies. Les banques ont adapté leurs systèmes informatiques et logistiques pour atteindre ces deux objectifs. Depuis plusieurs années, les entreprises transmettent les ordres de paiement aux banques grâce à des outils télématiques, qui assurent la sécurité des échanges. Les formats de ces ordres sont standardisés, assurant une fluidité des échanges.

De plus en plus de paiements par cartes et par virements

Les espèces (billets et pièces), que vous pouvez retirer aux guichets ou aux distributeurs automatiques, sont indispensables aux dépenses de la vie courante. C’est le seul moyen de paiement qui ne peut être refusé par les commerçants, sous peine d’amende.

Selon des données de la Banque de France, en volume, la carte bancaire était en 2010 le moyen le plus utilisé en France (pour 43,3 % du nombre de transactions). Elle se place ainsi devant les chèques (18,3 %), les prélèvements (20 %) et les virements (17,5 %). La carte bancaire est utilisée de façon croissance en France.

Répartition des opérations de paiement en France en 2010

Néanmoins, en montants échangés, ce sont les virements qui ont le plus de poids sur notre territoire, en représentant 83,2 % des opérations, cette fois du fait de l’intervention des entreprises. Les transactions réglées par carte ne représentent en valeur que 1,4% des paiements émis, contre 8,8 % pour les chèques et 4,5 % pour les prélèvements.

En France, les utilisateurs recourent de moins en moins au chèque, et quasiment plus dans les autres pays européens. En 2003, pour la première fois, le nombre de paiements par carte a dépassé le nombre de paiements par chèque. L’année suivante ce sont les nombres de paiements par virements et prélèvements réunis qui ont été supérieurs. Cette tendance se confirme, les paiements par carte représentent en 2010 plus du double des paiements par chèque.

Des innovations dans les moyens de paiement

De nouveaux moyens sont apparus ces dernières années du fait du développement de l’électronique et des nouvelles technologies : porte-monnaie électronique (Moneo), instruments propres à Internet, services de paiement par téléphone…

Ces innovations constantes poussent les banques à faire preuve de dynamisme pour se distinguer de la concurrence, à la fois par la qualité des services offerts mais aussi grâce à des prix attractifs.

Elles accroissent encore en France la fluidité des échanges. C’est la recherche de cette dernière qui a prévalu à la mise en place du SEPA en Europe.

Une harmonisation et une standardisation sur le plan européen : le SEPA

Le projet SEPA (« Single Euro Payments Area », soit «espace unique de paiement en euros ») se situe dans le prolongement du passage aux pièces et billets en euros.

L'objectif est de créer une gamme de moyens de paiement en euros, qui soit commune à l'ensemble des pays européens de l’Espace unique de paiement en euros (zone SEPA). Ce sont les 28 pays membres de l’Union Européenne, les quatre Etats membres de l'Association Européenne de Libre Echange (AELE) (l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse) ainsi que Monaco.

A savoir

Au total 33 pays sont donc concernés par le projet SEPA.

Chaque utilisateur, qu’il soit un particulier, un commerçant, une administration ou une entreprise pourra alors effectuer des paiements dans les mêmes conditions partout dans l'espace européen, aussi facilement que dans son pays.

Pour les entreprises le SEPA représente une avancée importante car il leur permet de simplifier fortement la gestion de leurs paiements en ayant la possibilité de centraliser leurs opérations sur un seul compte. Ce dernier peut être localisé dans n’importe quel pays au sein de l'espace SEPA.

La migration vers les moyens de paiement SEPA est réalisée progressivement.

Depuis 2008, tous les virements SEPA sont réalisés avec un délai maximum d’exécution d’une journée, avec les mêmes conditions de sécurité dans chacun des pays concernés.

 

 

 

Dossier réalisé par

La finance pour tous