Consommation, le sommaire
La consommation des ménages est une donnée essentielle sur la santé économique du pays puisqu’elle représente 55 % du PIB et qu’elle explique 30 % de la variation du PIB chaque trimestre. Comme cela ressort d’une note de conjoncture de l’INSEE parue en juin 2012, la consommation des ménages a ralenti entre 2008 et 2011 et sa composition s’est elle aussi modifiée.
La consommation fortement ralentie
Depuis le début de la crise, la consommation des ménages français continue d’augmenter mais beaucoup moins vite qu’avant la crise. Entre 2000 et 2007, elle augmentait en moyenne de 2,1 % par an. Depuis 2008, la consommation augmente de seulement 0,3 % par an. En 2011, l’augmentation de la consommation a été fortement ralentie : seulement 0,3 % par rapport à 2010, après une hausse de 1,4 % entre 2009 et 2010.
La progression de la consommation subit des à-coups. La consommation de voitures est l’exemple le plus marquant. L’achat de véhicules représente près de la moitié (45 %) de la variation de la consommation totale. Or ces achats sont fortement liés aux dispositifs gouvernementaux, principalement la prime à la casse. On note des pics de consommation après leur mise en place et un recul des immatriculations au 2ème trimestre 2011 suite à la suppression du dispositif le 1er janvier 2011.
Ralentissement du pouvoir d’achat et hausse de l’épargne
La consommation des ménages dépend, en premier lieu, du niveau de revenu. La crise économique a fait stagner les salaires. Le ralentissement du pouvoir d’achat explique plus de la moitié du ralentissement de la consommation des ménages.
La hausse du taux d’épargne explique une autre partie du ralentissement de la consommation des ménages. Dans les périodes de ralentissement économique, les ménages favorisent l’épargne de précaution. . Les Français ont largement privilégié l’épargne, même si leur pouvoir d’achat a augmenté très faiblement. En effet, l’inflation a été plus forte que la hausse des revenus.
La montée du chômage et les incertitudes croissantes sur l’emploi ont renforcé le pessimisme des Français qui ont préféré augmenter leur taux d’épargne que leur consommation. Entre 2008 et 2011, le taux d’épargne est en moyenne de 16 %. Il a gagné 1 point depuis le début des années 2000.
L’élasticité des prix et des revenus
L’évolution de la composition de la demande est ainsi plus ou moins sensible à la variation du revenu et des prix. C’est ce qu’on appelle l’élasticité.
L’élasticité-prix mesure la sensibilité de la demande suite à une variation du prix. Dans la majorité des cas, l’élasticité-prix est négative. Cela signifie que la demande et le prix varient en sens inverse : quand le prix d’un bien augmente, la demande diminue.
L’élasticité-revenu mesure la sensibilité de la demande suite à une variation du revenu. Dans la majorité des cas, l’élasticité-revenu est positive : plus le revenu augmente, plus la consommation augmente.
L’INSEE a étudié les différents postes de consommation en fonction de leur élasticité prix et de leur élasticité revenu.
Les produits dont la consommation peut difficilement être réduite ont des élasticités prix et revenu faibles. La demande est stable quels que soient le prix et le revenu. Il s’agit principalement des produits alimentaires, de l’énergie et de l’habillement.
En revanche, les biens d’équipement, l’hébergement-restauration ou les services d’information et de communication peuvent facilement être réduits. C’est leur consommation qui est principalement réduite quand les prix augmentent ou quand les revenus diminuent. Leurs élasticités prix et revenus sont fortes.
La consommation des ménages en 2011
En 2011, la dépense totale de consommation des ménages français s’élevait à 1 110,1 milliards d’euros, soit plus de la moitié du PIB.
|
En milliards d'euros |
Coefficient budgétaire en % |
Produits alimentaires et boissons non alcoolisées |
150,8 |
13,6 |
Boissons alcoolisées et tabac |
35,8 |
3,2 |
Habillement et chaussures |
47,7 |
4,3 |
Logement, eau, gaz, électricité... |
281,2 |
25,3 |
Meubles, articles de ménage et entretien courant de l'habitation |
64,8 |
5,8 |
Santé |
43,3 |
3,9 |
Transports |
160,6 |
14,5 |
Communications |
29,1 |
2,6 |
Loisirs et culture |
93,6 |
8,4 |
Autres |
203,2 |
18,3 |
Dépense de consommation |
1 110,1 |
100,0 |
Le premier poste budgétaire des Français est le logement qui représente un quart de la consommation totale. À noter, les dépenses de consommation des ménages en logement incluent les loyers versés par les locataires mais aussi les « loyers imputés » que les propriétaires auraient à payer s’ils étaient locataires du logement qu’ils habitent.
Les transports, la communication, les loisirs et la culture forment un autre quart de la consommation totale des Français.
Un coefficient budgétaire est le rapport de la dépense consacrée à un poste ou à une catégorie de biens ou services, (par exemple l'alimentation, le logement...) à la dépense totale.
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