Les agents du ministère de l’Économie et des Finances sont pleinement engagés dans la réussite des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024. Dans une série d’entretiens, découvrez leurs actions concrètes pour assurer la bonne tenue de cet événement majeur. Zoom sur l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) avec Vincent Biausque, adjoint à la directrice régionale Île-de-France en charge des JOP et des questions méthodologiques.
Rencontre avec Vincent Biausque
L’Insee est un acteur incontournable de l’évaluation socio-économique. Comment cela se traduit-il dans le cadre des JOP de Paris 2024 ?
Vincent Biausque : De nombreux champs font l’objet d’évaluations dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques : de la performance sportive, à la baignabilité dans la Seine, en passant par les conséquences environnementales. Celui qui concerne l’Insee est l’impact socio-économique, avec trois dimensions spécifiques qui nous ont été demandées concernant ces Jeux :
- l’emploi mobilisé pour les JOP : sur ce point, nous avons déjà travaillé avec la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) et publié une première étude sur le volume d’emploi mobilisé pour livrer les ouvrages olympiques en décembre 2023. D'autres seront publiées en 2025 pour analyser, par exemple, le parcours des personnes en insertion qui ont travaillé à la réussite des Jeux,
- l’impact à court et long termes des JOP sur le tourisme en Ile-de-France et en France : l’Insee et ses partenaires vont mesurer les flux touristiques pendant les Jeux avec des enquêteurs sur le terrain (dans les aéroports, les gares, etc.), afin de comprendre le phénomène (quel profil de personnes, quelles activités, quelles dépenses…). Cela permettra aussi à terme de quantifier le nombre de touristes JOP en 2024, et de le comparer à une année habituelle,
- et le rattrapage socio-économique des territoires olympiques : la Seine-Saint-Denis est un département emblématique et les investissements réalisés y ont été conséquents, notamment avec la construction des deux villages olympiques. L’Insee va publier prochainement une étude sur la dynamique dans ce département afin de commencer à analyser les conséquences socio-économiques déjà perceptibles.
Ces missions s’inscrivent dans un grand plan d’évaluation conçu dès 2021 par la délégation interministérielle aux jeux olympiques et paralympiques (Dijop). L’idée est d’organiser l’héritage des Jeux et de laisser des traces, notamment pour la France, qui organisera les Jeux olympiques d’hiver en 2030.
Notre objectif est donc de fournir une évaluation socio-économique indépendante sur des données factuelles pour informer la société et éventuellement éclairer les décideurs quant aux dispositifs à reconduire ou non lors des prochains Jeux.
De manière générale, si les Jeux sont ce qu’ils sont, c’est aussi parce que les instituts comme le nôtre ont laissé des traces des Jeux précédents, sur leur impact au niveau du tourisme, de l’emploi, etc.
Quel est votre rôle au quotidien ?
Vincent Biausque : Mon rôle principal est de coordonner les acteurs en charge de la mesure socio-économique du phénomène JOP dans le cadre d’un périmètre élargi de l’Insee.
Nous nouons par ailleurs des partenariats avec des acteurs externes en lien direct avec nos sujets d’études, comme le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis pour rédiger les études au plus près du terrain, ou, sur le volet touristique, avec l’agence d’attractivité internationale Choose Paris Region.
Avez-vous fait une rencontre marquante dans le cadre de vos missions ?
Vincent Biausque : Ma rencontre la plus marquante a été celle avec le délégué interministériel de la Dijop, Michel Cadot, en 2024. J’ai été impressionné par sa connaissance très fine des dossiers. En tant qu’ancien préfet de la région Ile-de-France, ses conseils ont été particulièrement pertinents pour notre analyse de la Seine-Saint-Denis.
Les Jeux en un mot ?
Vincent Biausque : Sportifs, au pluriel ! J’ai moi-même atteint un bon niveau en course à pied et je sais qu’amateurs comme professionnels regardent les Jeux avec la même ambition : celle de s’améliorer. Les Jeux ont un effet moteur pour les sportifs et permettent de créer du lien.
Un souvenir particulier associé aux Jeux ?
Vincent Biausque : Nous sommes en 2018, lors des Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang. Martin Fourcade remporte la médaille d’or de biathlon, après avoir devancé son adversaire au sprint. À la dernière seconde, il est persuadé d’avoir échoué, et s’aperçoit finalement qu’il gagne de quelques centimètres sur la photo-finish. Cela fait de lui l’athlète français le plus titré des JO d’hiver. C’était une magnifique revanche sur la course de 2014, lors de laquelle il avait fini deuxième après s’être fait rattraper.
À propos de l’Insee
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