Les agents du ministère de l’Économie et des Finances sont pleinement engagés dans la réussite des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024. Dans une série d’entretiens, découvrez leurs actions concrètes pour assurer la bonne tenue de cet événement majeur. Rencontre avec Raphaël Le Hegarat, responsable du département grands évènements et conventions, coordinateur JOP 2024 au sein de l’Agence nationale des fréquences (ANFR).
Rencontre avec Raphaël Le Hegarat
La mission de l’ANFR est d’assurer la planification, la gestion et le contrôle de l'utilisation du domaine public des fréquences radioélectriques en France. Comment cela se traduit-il dans le cadre des JOP de Paris 2024 ?
Raphaël Le Hegarat : L’Agence nationale des fréquences (ANFR) joue un rôle essentiel dans la gestion du spectre des fréquences pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. L’une de nos missions fondamentales est de prévenir les risques de brouillage pouvant affecter l’organisation des épreuves ou leur retransmission aux téléspectateurs et, s’il en survient, d’y remédier le plus rapidement possible.
Nous sommes également les coordonnateurs officiels des fréquences. Pour cela, nous avons travaillé en étroite collaboration avec l’ensemble des parties prenantes pour identifier et libérer un panier de fréquences spécifiques pour les Jeux. Le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (COJOP), en tant qu’intermédiaire avec les utilisateurs, et le ministère des Armées, en tant que pourvoyeur de fréquences, sont des contributeurs majeurs dans cette démarche.
Nous gérons aussi le traitement des demandes de fréquences. Plus de 200 pays participants auront besoin de fréquences, notamment les journalistes, les diffuseurs, les chronométreurs officiels et les équipes olympiques et paralympiques. À ce jour, l’ANFR a déjà traité plus de 20 000 demandes, et continue d’en recevoir. Cela inclut aussi les demandes de fréquences sans fil pour les équipements tels que les microphones, les caméras, les talkies-walkies, etc. Nos équipes sont mobilisées dans nos bureaux de tests et d’étiquetage, localisés dans différents points clés sur les sites en région parisienne, en province et jusqu’à Tahiti. Nous accueillerons et vérifierons les équipements radioélectriques destinés à pénétrer dans les sites olympiques et attribuerons aux détenteurs (journalistes, médias, etc.) des codes-barres validant l’entrée de leurs matériels.
Enfin, nous avons un rôle de surveillance afin de détecter les usages de fréquences frauduleux.
Quel est votre rôle au quotidien ?
Raphaël Le Hegarat : En tant que coordinateur des JOP de Paris 2024 à l’ANFR, mes responsabilités sont variées. Je suis le point de contact privilégié entre le COJOP et les départements techniques. J’assure la coordination et la communication entre les différentes équipes, participe à la définition des groupes de travail et des jalons du projet, et anime les comités de pilotage ainsi que le Comité exécutif. La transition d’un mode « silo » à un mode projet et la promotion de la collaboration transversale ont été des défis que nous avons dû relever collectivement. Mes 13 années d’expérience chez un opérateur de téléphonie mobile ont été précieuses pour atteindre ces objectifs.
Avez-vous fait une rencontre marquante dans le cadre de vos missions ?
Raphaël Le Hegarat : Je retiens des expériences plus que des rencontres spécifiques. Dans le cadre de notre préparation aux Jeux de Paris 2024, j’ai pu découvrir les coulisses techniques des 24 heures du Mans avec ses caméras embarquées dans les voitures et les camions de régie en action. C’était une expérience marquante qui m’a permis de mieux comprendre le monde du broadcast (« diffusion »).
Pour l’anecdote, j’ai eu la chance de croiser le Prince Charles (juste avant son accession au trône !) en 2022 à l’occasion des Jeux du Commonwealth, à Birmingham, auxquels nous assistions, toujours en prévision des JOP.
Les Jeux en un mot ?
Raphaël Le Hegarat : Collaboration sans hésiter ! En plus des 290 personnes mobilisées en interne, et une centaine d’étudiants, ce ne sont pas moins de 20 agences étrangères et cinq administrations françaises qui vont nous apporter leur soutien cet été. Nous accueillerons par exemple des experts portugais, allemands ou encore maltais. En 2012, pour les Jeux de Londres, nous étions déjà mobilisés pour accompagner nos collègues anglais. C’est ça l’esprit olympique !
Un souvenir particulier associé aux Jeux ?
Raphaël Le Hegarat : Je me suis retrouvé par hasard aux côtés des marathoniens et des diffuseurs en plein Jeux olympiques d’été de Londres, en 2012. C’était fascinant de voir la ville transformée et vibrer au rythme de l’événement. Cette effervescence m’a laissé un souvenir inoubliable. J’attends avec impatience de revivre cette expérience à Paris !
À propos de l’ANFR
L’Agence nationale des fréquences (ANFR) est un établissement public administratif, créé par la loi de réglementation des télécommunications du 26 juillet 1996 et placé auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.
L’Agence assure la planification, la gestion et le contrôle de l’utilisation du domaine public des fréquences radioélectriques en France. Celles-ci sont utilisées pour toutes les communications sans fil, dont des secteurs entiers de l’économie dépendent : communications mobiles, transports, télévision, défense nationale, industrie…
Elle est également en charge d’assurer la coexistence entre tous les usages de fréquences, pour tous les utilisateurs.
Rendez-vous sur le site de l'ANFR
Et durant les Jeux ?
Un portail de réservation de fréquences lors des JOP de Paris 2024 a été mis en place en février 2023, sur lequel les demandes de fréquences peuvent être déposées.
Aussi, un plan de gestion du spectre des fréquences détaille tous les services qui peuvent être déployés et leurs caractéristiques techniques (bandes de fréquence, largeur de bande, puissance...) dans le cadre des Jeux.
