L'impression systématique du ticket de caisse et de carte bancaire sera bientôt proscrite. Elle se fera uniquement à la demande du client. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire. Professionnels, comment s’adapter à ce changement ? Quelles sont vos obligations vis-à-vis des consommateurs ? On fait le point.
À savoir
Initialement prévue au 1er janvier 2023, puis décalée au 1er avril 2023, la fin de l'impression et de la remise systématique des tickets de caisse pour les petits achats du quotidien a finalement été repoussée au 1er août 2023.
Qu'est-ce qu'un ticket de caisse ?
Le ticket de caisse est un reçu remis au client lors de son passage en caisse. Il sert de preuve d'achat et doit comporter certaines informations, comme les coordonnées du professionnel, la désignation des produits achetés, leur quantité et leur prix, ou encore, la date et l'heure.
Ticket de caisse : quel cadre ?
La loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire du 10 février 2020 prévoit la fin de l'impression automatique des tickets de caisse.
Cette mesure, qui entrera en vigueur au 1er août 2023, répond à un double enjeu :
- la réduction de la consommation de papier (des milliards de tickets de caisse et facturettes de carte bancaire sont imprimés chaque année)
- et la réduction de l’exposition de la population aux substances toxiques présentes sur la grande majorité des tickets imprimés.
Les tickets concernés
En application de l’article L541-15-10 du Code de l’environnement, l’impression et la distribution systématique des tickets suivants sont désormais interdites :
- les tickets de caisse dans les surfaces de vente et les établissements recevant du public
- les tickets de carte bancaire
- les tickets émis par des automates (comme les distributeurs de billets)
- les bons d'achat et tickets promotionnels ou de réduction.
Ces tickets ne seront donc plus imprimés que sur demande du consommateur.
L’interdiction est générale, quel que soit le montant de l’achat.
Les exceptions
Certains tickets échappent à cette nouvelle interdiction :
- les tickets de caisse ou autres documents de facturation remis aux consommateurs sur lesquels sont mentionnées l'existence et la durée de la garantie légale de conformité (voir la liste complète des biens concernés)
- les tickets imprimés par les instruments de pesage non automatique (tels que les tickets délivrés à l’issue de la pesée de fruits et légumes)
- les tickets de carte bancaire relatifs à des opérations de paiement annulées, n’ayant pas abouti, ou faisant l'objet d'un crédit
- les tickets émis par des automates dont la conservation et la présentation sont nécessaires pour bénéficier d'un produit ou d'un service.
Quelles sont les alternatives au ticket papier ?
Il existe des solutions permettant de se substituer au traditionnel ticket de caisse papier. Vous pouvez, par exemple, opter pour un système de ticket de caisse dématérialisé.
L’envoi d’un e-ticket est possible :
- par SMS via un logiciel de caisse
- par courriel via un logiciel de caisse
- par message directement dans l'application bancaire de l'acheteur
- par QR code pour récupérer son e-ticket depuis une page web
- via un stockage sur un compte fidélité accessible sur internet.
Ticket de caisse : vos obligations
Imprimer le ticket à la demande
Si le client en fait expressément la demande, vous ne pouvez pas refuser l'impression de son ticket, et ce, même si un ticket dématérialisé lui a été transmis.
À savoir
Vous n’avez pas, en tant que professionnel, l’obligation de demander formellement au client s’il souhaite ou non son ticket. C’est au consommateur qu’il revient de vous le réclamer.
Informer le consommateur
S’il n’est plus systématique d’imprimer les tickets de caisse, la loi vous impose de rappeler au consommateur qu’il peut obtenir un ticket au format papier s’il le souhaite.
Pour ce faire, vous devez l’informer au moyen, par exemple, d’une affichette lisible et compréhensible lors du passage en caisse de son droit à disposer d’un ticket de caisse imprimé.
Respecter la réglementation en matière de collecte de données personnelles
Si vous proposez une solution permettant la réception du ticket, cela implique probablement la collecte et le traitement de données personnelles du client, comme ses coordonnées.
Avant toute chose, sachez que la collecte de données auprès de l’acheteur est subordonnée à son consentement explicite. Pensez donc à intégrer un dispositif permettant aux personnes de consentir ou d’exercer leur droit d’opposition à la réutilisation de leurs données.
Vous devez aussi veiller à ce que ces solutions répondent aux obligations en matière de protection des données personnelles, comme le rappelle la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).
Ces contenus peuvent aussi vous intéresser
En savoir plus sur le ticket de caisse
- La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire sur le site du ministère de la Transition écologique
- Fin de l’impression systématique du ticket de caisse : quelles solutions sont possibles et quelles sont les règles ? sur le site de la Cnil
- Comment transformer la fin du ticket de caisse en 2023 en opportunité pour votre commerce ? sur le site de Francenum
- 1er avril 2023 : fin de l'impression automatique des tickets de caisse et de carte bancaire sur le site de l’Institut national de la consommation
Ce que dit la loi
- Décret n° 2022-1565 du 14 décembre 2022
- Article L541-15-10 du Code de l’environnement
- LOI n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire
Thématiques :