Numérique : la France se dote d’un comité de l’intelligence artificielle générative

Lancé par la Première ministre en septembre dernier, le comité de l’intelligence artificielle générative a pour objectif de présenter des propositions concrètes d'ici à six mois afin d'adapter la stratégie du Gouvernement au sujet de l'intelligence artificielle. Présentation.  


© Damien CARLES / Matignon

L’arrivée progressive de l’intelligence artificielle (IA) au cœur de notre quotidien révèle chaque jour un peu plus le potentiel de cette technologie et soulève de très nombreuses questions, notamment dans les domaines de l’éthique, de l’économie, de la productivité, du travail, de l’organisation des entreprises ou encore sur les souverainetés industrielle et numérique des États. Les bouleversements technologiques et sociaux qui en découlent prouvent que la bataille pour la souveraineté passe par la maîtrise de ces technologies.

Dès 2018, la première phase de la stratégie nationale pour l’IA, lancée par le Président de la République, a permis de développer une filière de rang mondial. Avec le lancement du plan France 2030 en octobre 2021, notre pays a rehaussé son ambition en la matière.  

Aujourd’hui, face à ces nouveaux défis, il faut aller plus loin, notamment :

  • en renforçant les formations pour développer davantage de talents en France,
  • en s'assurant que le tissu économique ait les moyens de tirer le maximum de cette technologie,
  • en investissant pour favoriser l’innovation française sur la scène internationale,
  • et en définissant une régulation adaptée des différents secteurs pour protéger des dérives.

C’est la raison pour laquelle la Première ministre a inauguré le 19 septembre 2023 le Comité de l’intelligence artificielle générative. Ce Comité réunit des acteurs de différents secteurs (culturel, économique, technologique, de recherche), pour contribuer à éclairer les décisions du Gouvernement et faire de la France un pays à la pointe de la révolution de l’intelligence artificielle. 

À l’occasion du lancement du Comité, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a souligné que : « Il y a trente ans de cela, nous avons laissé passer la révolution numérique parce que nous nous sommes focalisés sur la régulation en négligeant la conquête technologique. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser passer cette deuxième chance. Dans cette course des nations, la France a des atouts majeurs. Nous devons aller encore plus vite et encore plus loin. Ce comité d’experts va nous aider à bâtir la feuille de route la plus adaptée pour rester un des leaders mondiaux dans le domaine. ».

Le Comité présentera dans six mois des propositions concrètes afin d’adapter la stratégie française. Il est co-présidé par Philippe Aghion, économiste spécialiste de l’innovation, et Anne Bouverot, présidente du conseil d’administration de l'ENS. Il se compose des membres suivants :

  • Gilles Babinet, président du Conseil national du numérique
  • Joëlle Barral, directrice scientifique chez Google
  • Alexandra Bensamoun, professeure de droit
  • Nozha Boujemaa, co-présidente du groupe d’experts IA de l’OCDE et Digital Trust Officer de Décathlon
  • Bernard Charlès, président-directeur général de Dassault Systèmes
  • Luc Julia, expert en intelligence artificielle générative
  • Yann Le Cun, VP et Chief AI Scientist chez Meta, expert de l’IA générative
  • Arthur Mensch, fondateur de Mistral
  • Cédric O, consultant, ancien Secrétaire d’État au Numérique
  • Isabelle Ryl, directrice du Paris Artificial Intelligence Research Institute (PRAIRIE, INRIA)
  • Franca Salis-Madinier, Secrétaire nationale de la CFDT Cadres en charge de l’Europe, du numérique, de l‘intelligence artificielle et de la protection des lanceurs d’alerte
  • Martin Tisné, cofondateur de l’OP
  • Gaël Varoquaux, chercheur en informatique 

Le Comité de l’IA générative s’appuie sur l’expertise de Guillaume Avrin, coordonnateur national pour l’intelligence artificielle. 

Il bénéficie de l’appui d’une équipe douze rapporteurs issus du ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, du ministère de la Santé et de la Prévention, de la direction interministérielle du numérique, du Conseil d’État et de la Banque de France. 

Les travaux du Comité sont coordonnés par deux rapporteurs généraux, Cyprien Canivenc, conseiller référendaire à la Cour des comptes, et Arno Amabile, ingénieur des mines.