Réindustrialisation de la France en 2024 : une dynamique modérée mais pérenne

Le dernier Baromètre industriel de l’État confirme la poursuite de la réindustrialisation avec un solde net positif de 89 ouvertures et extensions significatives de sites industriels en 2024. Bien que le rythme d’implantation ralentisse par rapport aux années précédentes, plusieurs secteurs et territoires maintiennent une dynamique encourageante.

©MEFSIN Sebastien Muylaert

Après deux années particulièrement dynamiques (176 ouvertures nettes en 2022 et 189 en 2023), l’année 2024 enregistre un solde net de 89 ouvertures. Cette évolution témoigne d’un ralentissement attendu, en lien avec les disparités existantes selon les filières et les territoires. ​

Toutefois, ce ralentissement ne remet pas en cause la tendance de fond : la réindustrialisation se poursuit. Depuis 2022, le Baromètre industriel de l’État recense en effet plus de 450 ouvertures nettes sur tout le territoire.

Des secteurs à double vitesse

L’industrie verte (+27) reste le fer de lance de cette dynamique, portée par le développement des énergies renouvelables et des solutions décarbonées. L’agroalimentaire (+20) et les biens de consommation (+11) affichent également une évolution positive et constante, avec de nombreuses ouvertures de sites à forte valeur ajoutée​.

En revanche, certains secteurs industriels, notamment ceux à forte intensité énergétique comme la plasturgie (-2), la mécanique (-2) et le transport (-12), enregistrent un repli. La filière automobile, en particulier, confrontée à des défis structurels majeurs, poursuit une décrue comme observé et anticipé depuis le premier semestre.

Des disparités territoriales mais un ancrage toujours fort

Sur le plan régional, certaines zones continuent d’afficher une forte dynamique, notamment l’Auvergne-Rhône-Alpes (+32) et la Nouvelle-Aquitaine (+24), qui confirment leur attractivité industrielle. L’Occitanie (+12) se distingue également par un bon niveau d’implantations​.

À l’inverse, les régions du Grand Est (-3) et des Hauts-de-France (-2) continuent d’observer des fermetures et réductions significatives d’usine dans un contexte de transformation profonde de leur tissu industriel. Cependant, ces territoires conservent leur potentiel industriel, avec des ouvertures de sites à forte valeur ajoutée.

Une trajectoire à consolider

Le Baromètre industriel de l’État joue un rôle essentiel pour mesurer la réindustrialisation à la maille des territoires. Comme anticipé, l’année 2024 est marquée par un net ralentissement de la dynamique observée par ce baromètre depuis 2022. Une poursuite de cette tendance est attendue dans les mois à venir au regard d’indicateurs complémentaires détaillés dans le baromètre.

Dans ce contexte, les pouvoirs publics sont très fortement mobilisés pour appréhender et accompagner au mieux les secteurs en difficultés afin de protéger les entreprises et faciliter leur implantation face à une compétition internationale accrue et maintenir le cap de la réindustrialisation. Les positions portées par la France ces dernières semaines au niveau européen, notamment en faveur de stratégies européennes ambitieuses dans les secteurs de l’acier et de la chimie, attestent d’une volonté forte de préserver et renforcer l’industrie française et européenne.

Qu’est-ce que le Baromètre industriel de l’État ?

Le Baromètre industriel de l’État répond aux politiques prioritaires du Gouvernement (PPG) et indique le « Nombre net de nouveaux sites industriels et d'extensions significatives de sites industriels ».

Le suivi de cet indicateur, coordonné et élaboré par la direction générale des Entreprises (DGE) au ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, mobilise les services de l’État au niveau national, régional et départemental. Actualisé de manière semestrielle, il permet de mesurer directement l’évolution de la réindustrialisation en France.

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