Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique et ses homologues allemand et italien ont réaffirmé l’ambition européenne dans le domaine de l’exploration spatiale lors d’une déclaration commune à Séville le 6 novembre 2023.
Fruit d’une négociation de six mois, l’accord trilatéral confirme la détermination de la France, de l’Allemagne et de l’Italie à garantir l’accès indépendant européen à l’espace. En préservant l’unité européenne autour des enjeux spatiaux, l’Europe réaffirme son ambition de rester l’une des grandes puissances spatiales du 21e siècle. L’accord porte sur la fusée Ariane 6 et sur le futur des lanceurs européens au cours de la prochaine décennie.
Soutenir les programmes Ariane 6 et Vega C
Dans un contexte de forte concurrence, en particulier des États-Unis qui déploient des lanceurs très compétitifs avec un soutien public massif, l’accord trilatéral ouvre une nouvelle ère pour les lanceurs européens.
À commencer par la garantie d’assurer l’équilibre économique d’Ariane 6, le seul lanceur lourd capable d’assurer un accès autonome de l’Europe à l’espace. À partir de 2026, le programme Ariane bénéficiera d’un financement de 340 millions d’euros par an en contrepartie d’une baisse de prix des industriels de l’ordre de 11 %.
Au-delà du financement, l’équilibre économique d’Ariane 6 repose sur le nombre de lancements. L’accord prévoit ainsi quatre lancements institutionnels par an d’Ariane 6 d’ici 2030 qui viennent s’ajouter aux 27 lancements déjà contractualisés. Ces 42 lancements programmés vont garantir la solidité du modèle économique de la fusée pour la décennie.
En parallèle, la déclaration commune des trois pays européens et la résolution de l’ESA prévoient le retour en vol du lanceur Vega C. Ce lanceur léger se verra confier un minimum de trois missions institutionnelles européennes par an.
Développer une compétition européenne sur les nouveaux lanceurs
Un second élément de l’accord valide le principe d’une compétition européenne sur les nouveaux lanceurs, en particulier sur les mini-lanceurs. Il s’agit d’un tournant majeur dans l’histoire spatiale européenne.
Ainsi, le choix des futurs lanceurs se fera désormais sur la base d’une compétition entre projets. Ce choix est conforme à la décision prise par le président de la République lors du lancement du plan d’investissement France 2030 qui prévoit une enveloppe de 1,5 milliards d’euros dédiée au spatial.
Cette mise en concurrence avec des règles communes ouvre le marché des nouveaux lanceurs à des TPE et PME françaises, allemandes et italiennes. Elle contribuera à développer les technologies les plus innovantes, des innovations de rupture et des prix compétitifs.
Réaffirmer l’ambition européenne dans l’exploration spatiale
L’ambition spatiale européenne ne se limite pas aux lanceurs et aux satellites, elle a vocation à rester une grande puissance en matière d’exploration de l’espace. Les trois nations européennes souhaitent également participer et préparer les futures étapes d’exploration robotique et habitées de la Lune et de Mars.
La France, l’Allemagne et l’Italie font le choix de modèles innovants d’achats de services en soutenant la mise en place de cargos réutilisables en orbite basse. Ces cargos permettront de livrer du matériel ou des passagers en orbite et de retourner sur Terre.
Enfin, les ambitions européennes peuvent compter sur le centre spatial guyanais qui sera mis au service de la stratégie d’accès indépendant de l’Europe à l’espace. Ce « port spatial » de classe mondiale, qui accueille Ariane 6, pourra être utilisé pour Vega C et les nouveaux lanceurs.
Presse
Communiqué-Accord entre la France, l’Allemagne et l’Italie sur la politique spatiale européenne-[pdf-68Ko] 6/11/2023