Ce 11 mars, Jean-Baptiste Lemoyne a présenté un plan de soutien et de développement des stations thermales. L’occasion aussi de dresser un état des lieux du secteur, fortement impacté par la crise sanitaire. Détails.
Une filière thermale qui doit évoluer et relever plusieurs défis. C’est le fil directeur du plan Destinations thermales présenté le 11 mars par Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué chargé du Tourisme, des Français de l'étranger et de la Francophonie et chargé des Petites et Moyennes Entreprises.
En ligne de mire, la diversification de l’activité thermale et la mise en place de nouvelles synergies avec le tourisme.
Vers une diversification plus marquée
Les professionnels du thermalisme ont engagé une démarche d’examen de nouveaux modes de développement, en lien avec la montée de la demande de destinations de bien-être en matière touristique.
Le bien-être est un secteur stratégique en France, sur le plan économique mais aussi pour la santé physique et psychologique des curistes, comme pour sa contribution aux actions de prévention médicale.
C’est une voie porteuse de développement, en particulier dans les stations thermales de montagne. L’évolution du secteur bien être pourrait s’appuyer sur une identité commune, capitalisant sur l’existant, permettant de préparer l’avenir et d’adopter les bonnes orientations stratégiques.
Plusieurs outils pour soutenir et faire évoluer la filière
Pour permettre aux stations thermales d’engager ce développement et répondre aux nouvelles attentes de leur clientèle, le gouvernement met à disposition plusieurs instruments :
- en ingénierie, pour définir et calibrer leur projet,
- en investissement, pour lever les fonds nécessaires et mobiliser leurs partenaires.
Pour appuyer ces objectifs, le plan Destinations thermales s’appuie ainsi sur plusieurs outils et partenaires :
- des investissements en fonds propres apportés par la Banque des territoires sur 5 ans,
- des prêts de très long terme sur le fonds d’épargne de la Banque des territoires,
- 10 millions d’euros de subventions du fonds Avenir Montagnes,
- 500 000 euros par Atout France pour des actions ciblées de communication.
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Part des établissements thermaux situés dans des communes de moins de 5000 habitants
Le soutien de la Banque des territoires
La Banque des territoires doit ainsi accompagner les communes thermales et les établissements thermaux dans leur réflexion stratégique. Ces études visent à favoriser la faisabilité d’un projet d’investissement : étude de destination, étude de positionnement, expertise du projet économique, faisabilité juridique, étude de mutualisation, etc. Dans ce cadre, la Banque des Territoires a accompagné plus d’un tiers des communes et établissement thermaux pour un montant d’ingénierie évalué à près de un million d’euros.
11 projets d’investissement représentant près de 28 millions d’euros de fonds propres ont également été validés. Ces projets visent principalement la rénovation des établissements thermaux, souvent patrimoine classé, l’extension d’espaces de bien-être ou encore la création d’offre d’hébergement pour répondre aux attentes des clientèles. Plusieurs projets pourraient être engagés en 2022 et 2023, avec un apport en fonds propres de la Banque des Territoires évalué à 15 millions d’euros.
À travers le plan France Relance, la Banque des Territoires a confirmé son soutien au secteur touristique, en identifiant la filière thermale comme une filière structurante pour bénéficier du Prêt Relance Tourisme (PRT), bénéficiant d’une enveloppe globale de 500 millions d’euros.
Les aides de l’agence nationale de la cohésion des territoires
L’agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) a quant à elle, réservé une enveloppe spécifique de 10 millions d’euros du fonds Avenir Montagnes pour les projets portés par les stations thermales, dans le cadre du plan Avenir Montagnes. Plusieurs projets ont d’ores et déjà été retenus. Par ailleurs, l’ANCT met à disposition l’ensemble de son offre de service aux stations thermales pour les accompagner sur tous les aspects de développement, de structuration de l’offre, ou de mise en valeur du patrimoine et des ressources locales.
L’ANCT va également proposer prochainement des offres spécifiques. Elle mutualisera par exemple l’expérience des Routes des villes d’eaux du Massif central, sur la base des travaux menés par l’ANEM, et participera activement aux travaux conduits pour tirer les conséquences des études menées par la Fédération thermale et climatique française sur la typologie des stations thermales. Objectif final, affiner les offres proposées.
L’expertise et le financement d’Atout France
En liaison avec la Banque des territoires et l’Agence nationale de la cohésion des territoires, Atout France met à disposition son programme « France Tourisme Ingénierie ». Celui-ci permet de concrétiser des projets d’investissement structurant en région, par la mobilisation d’experts pour accompagner directement le projet ou en assistance à maîtrise d’ouvrage, et par des financements spécifiques pour des expertises complémentaires.
Par ailleurs, l’agence de développement va contribuer, à hauteur d’un montant pouvant aller jusqu’à 500 000 euros sur la période 2022-2023, au financement d’actions ciblées de communication (presse, réseaux sociaux) visant à développer la clientèle loisirs du thermalisme.
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Nombre de curistes que comptait annuellement la France avant la crise sanitaire
Un secteur fortement impacté par la crise sanitaire
Le secteur du tourisme a été l’un des premiers et des plus fortement touchés par la crise sanitaire, qui a eu des conséquences très fortes pour le secteur du thermalisme. En 2020, une baisse de fréquentation de 68 % a été constatée au niveau national chez les curistes conventionnés, du fait des périodes imposées de fermeture, et de nombreuses annulations compte tenu du contexte sanitaire général.
Dans ce contexte, le Gouvernement a pris différentes mesures pour répondre à l’urgence et assurer la pérennité de l’écosystème, amplifiant certaines actions en faveur du tourisme et mettant en place des mesures spécifiques liées aux besoins réels. Parmi celles-ci le plan tourisme dès mai 2020. Le tourisme était alors le premier secteur de l’économie faisant l’objet d’un tel soutien spécifique.
Ce plan a accordé aux établissements thermaux, à leurs salariés régis et aux entreprises travaillant en amont et en aval des mesures de soutien renforcées. Parmi celles-ci, la prise en charge à 100 % de l’activité partielle, l’exonération des charges sociales, l’extension du fonds de solidarité, le bénéfice d’un PGE « saison », etc.
Presse
Dossier Plan Destinations thermales
nombre établissements
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Nombre d’établissements thermaux en activité en France en 2019