Signature du contrat du comité stratégique de filière de l’industrie électronique et présentation du plan Nano 2022

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, s’est rendu le 15 mars sur le site industriel de STMicroelectronics à Crolles (Isère) pour signer le contrat du comité stratégique de filière des industries électroniques et annoncer le lancement du programme de développement et de déploiement industriel Nano 2022.

Le comité stratégique de filière de l’industrie électronique

Le comité stratégique de filière de l’industrie électronique rassemble l'ensemble des acteurs de la fabrication électronique en France : production de composants électroniques, de connectique ou de circuits imprimés, conception et assemblage de cartes et sous-ensembles électroniques, distribution, ou encore édition de logiciels embarqués et d’outils logiciels pour la conception des systèmes électroniques. Cette filière en croissance emploie 100 000 personnes en France, engendre 150 000 emplois indirects additionnels, et réalise 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Un plan d’action ambitieux portant sur des projets structurants

Conformément à l’orientation donnée par le conseil national de l’industrie (CNI), la filière de l’électronique a élaboré un plan d’action ambitieux et cohérent portant sur de grands projets structurants, enjeux majeurs de développement pour la filière dans les domaines de l’innovation, de l’industrialisation, de la transformation numérique, des compétences et de l’international.

Le contrat signé le 15 mars 2019 permettra :

  • de maintenir l’excellence française dans les technologies clés du numérique en amplifiant l’effort de recherche&développement&innovation (R&D&I), avec le plan Nano2022 pour les composants électroniques au cœur de cette ambition, et en développant des partenariats stratégiques dans toute l’Europe afin de faire face à la puissance des écosystèmes numériques américains et asiatiques ;
  • d’adapter les compétences en anticipant les évolutions des besoins avec le lancement d’un engagement de développement de l'emploi et des compétences (EDEC). Il s’agit également de développer l’offre de formation par alternance avec comme objectif de doubler le nombre d’alternants dans la filière ;
  • de promouvoir une fabrication électronique made in France compétitive partout sur le territoire en accélérant la transformation de la filière vers l’industrie électronique durable du futur grâce au lancement de plateformes d’accélération pour accompagner les entreprises de la filière dans leurs démarches de transformation ;
  • de positionner la filière en tant qu’acteur clé de la transformation numérique en accompagnant la diffusion des technologies de l’électronique et du logiciel dans les PME des autres secteurs d’activité.

Le Gouvernement et les Régions ont réaffirmé leur soutien et leur présence aux côtés des industriels du secteur de l’électronique face aux défis qui sont ceux de cette filière. Ils accompagneront de manière plus spécifique le programme de développement et de déploiement industriel Nano2022 et la mise en oeuvre opérationnelle des différentes actions du contrat de filière, déterminantes pour l’avenir et le développement de la filière de l’électronique et plus largement pour l’ensemble de l’industrie française.

Pour Bruno Le Maire : « Les industries de l’électronique pâtissent aujourd’hui, à tort, d’une image peu visible. Pour autant ces industries, à la pointe des technologies et des processus de production, constituent le socle industriel indispensable pour l’ensemble des secteurs applicatifs, au premier rang desquels figurent l’automobile, l’aéronautique, le spatial et les objets connectés.

La filière électronique, innovante et créatrice d’emplois, démontre l’ambition du pays dans les hautes technologies, il est temps de lui redonner la place qu’elle mérite dans l’économie française. J’encourage donc les acteurs à traduire rapidement leurs ambitions en réalisations concrètes à fort levier pour l’industrie française » .

Le plan Nano2022 mobilisera plus d’un milliard d’euros d’aides publiques

Le plan Nano2022 constitue un levier puissant pour développer l’activité de ses bénéficiaires, et par conséquent pour dynamiser l’emploi industriel en France.

Le plan Nano2022 devrait mobiliser plus d’un milliard d’euros d’aides publiques, dont 886,5 millions d'euros pour l'État. La mobilisation des collectivités territoriales autour du projet, ainsi que les contributions de la commission européenne à travers le mécanisme Ecsel de soutien aux projets collaboratifs, devraient y apporter plus de 200 millions d'euros de financement publics supplémentaires.

Le plan Nano 2022, qui s’inscrit dans une démarche structurante portée au niveau européen à travers le PIIEC (projet important d’intérêt européen commun) Microélectronique validé par la commission le 18 décembre 2018, est un programme de travaux et d’investissements de R&D et de pré-industrialisation visant à maîtriser la production de nouvelles générations de composants électroniques répondant aux besoins des secteurs de l’automobile, des communications 5G, de l’Intelligence Artificielle embarquée, des objets connectés, de l’aérospatial et de la sécurité. Il devrait générer un volume de travaux et d’investissements de 5 milliards d'euros au total sur la période 2018-2022, et permettre la création ou le maintien de 4 000 emplois directs et 8 000 emplois indirects et induits.

Pour Bruno Le Maire : « La puissance et la compétitivité de l’industrie française, sa capacité à s’imposer demain sur les marchés grâce au caractère innovant de ses produits et à l’optimisation de ses processus de fabrication permettant de réduire les coûts, repose aujourd’hui sur l’excellence de son intégration dans les chaines de valeur. Celles-ci sont en effet les clefs de la rapidité et de l’efficacité du processus d’innovation, à la base duquel se trouvent désormais quasi systématiquement les composants électroniques innovants.

Cette dynamique de création de chaines de valeur ne pourra se construire que dans un cadre européen, comme j’ai eu l’occasion de l’évoquer avec mes homologues européens le 18 décembre dernier lors de la conférence des Amis de l’Industrie, le jour même où la Commission validait le PIIEC microélectronique.

A ce titre, Nano2022, par sa dimension européenne liée à ce PIIEC, et son articulation avec les filières avales, joue un rôle pionnier dans la constitution de cette future politique industrielle européenne que nous voulons promouvoir.

Sur le plan industriel comme dans le champ de la politique économique, Nano2022 nous montre que l’industrie électronique invente notre futur».