Remise du rapport « Relocalisation et mode durable »

Le président du comité stratégique de filière « Mode et luxe », Guillaume de Seynes, a remis officiellement, le 19 janvier, les conclusions du rapport « Relocalisation et mode durable » à Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie.

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L'étude sur les perspectives de relocalisation et de soutien à la mode durable confié au comité stratégique de filière

L’État a confié, en juillet 2020, au comité stratégique de filière (CSF) « Mode et luxe », une étude sur les perspectives de relocalisation et de soutien à la mode durable. Cette mission avait pour objectif d'examiner les bénéfices et risques d’une relocalisation de certaines activités en France comme avantage comparatif face à la tendance de développement de la « mode durable », un marché en pleine expansion. L'étude consistait notamment à identifier des axes d’action pour une refonte de la filière sur de nouvelles bases. Celles-ci réconcilient modèles économiques performants, respect de l’environnement et attractivité des territoires, en capitalisant sur l’élan de coopération inédit de la filière pendant le 1er confinement pour approvisionner la population en masques à l'image de la démarche « savoir faire ensemble ».

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie :

Je remercie les auteurs de ce rapport d’avoir répondu à mon invitation de faire des propositions concrètes pour relocaliser des productions textiles en France. Ce document propose de renforcer la valeur ajoutée du fabriqué en France et de moderniser l’appareil productif pour gagner en compétitivité. Nous avons une industrie textile, une maroquinerie, une bijouterie et bien d’autres secteurs encore qui peuvent se prévaloir d’une production à la fois durable et de qualité.Il faut utiliser de manière plus affirmée ces leviers.

Structurer un écosystème encore plus durable et local

Il s'agit de structurer un écosystème qui soit à la fois plus durable et local. L’ambition fixée consiste à doubler, à terme, la part du « Fabriqué en France» dans la consommation de textiles, linge de maison et chaussures, pour atteindre 25 % des produits consommés.

Les convictions communes

Dans le rapport, se dégagent des convictions communes :

  • l’intérêt pour la « mode  durable  » est  une  tendance  de  fond pour l’ensemble des segments de marché,
  • la  nécessité  de réinterroger  les  modèles  économiques pour  répondre  aux  nouveaux  enjeux  du marché,
  • promouvoir le « Fabriqué en France », c’est promouvoir l’image de la France, l’excellence de ses savoir-faire et soutenir l’emploi et le développement locaux.

Les grands constats

Le rapport fait quatre grands constats qui débouchent sur des recommandations :

  • Le prix reste le 1er facteur d’arbitrage, et le 1er frein à la relocalisation d’activités. Il faut à la fois expliquer cette différence de prix et travailler à la réduire en comparant les coûts français aux coûts réels de la production délocalisée, et en trouvant le bon équilibre entre volume de commandes et rentabilité pour les fabricants, en développant des commandes plus limitées mais suffisamment importantes pour être rentables, la production à la demande et les réassorts rapides. Une fabrication locale peut ainsi permettre de limiter invendus et soldes, et ramener le surcoût du made in France à un niveau plus acceptable pour le consommateur final.
  • Le tournant de la « mode durable » est une opportunité pour les créateurs et les fabricants français et européen, à certaines conditions.Le rapport préconise notamment de promouvoir un modèle valorisant la responsabilité sociale, la diminution de l’impact carbone et la durabilité des produits dans les négociations relatives à l’affichage environnemental. Il recommande également de soutenir les projets et les démarches innovantes de développement de la production de matières naturelles locales ou recyclées : comme la laine, le chanvre et le lin dont la France est le 1er producteur mondial.
  • La nécessité de renforcement de la collaboration tout au long de la chaine de valeur. Pour réussir, un partenariat de long terme entre donneurs d’ordres et fabricants est indispensable. Il devra répondre au besoin de services et de souplesse exprimé par les donneurs d’ordres et au besoin de visibilité sur les commandes exprimé par les fabricants.
  • Le besoin d’un soutien de la puissance publique. Les programmes d’investissements d’avenir et le plan France Relance apportent des sources de financement précieuses pour de nombreuses entreprises de la filière. En complément le rapport préconise notamment de travailler sur l’exemplarité dans la commande publique, le soutien aux projets innovants d’industrialisation des filières de tri et de recyclage des déchets textiles, et à la formation.

Presse

Communiqué Remise du rapport «Relocalisation et Mode durable» à Barbara POMPILI, ministre de la Transition écologique, et Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre déléguée chargée de l’Industrie, par Guillaume de SEYNES, président du Comité stratégique de Filière «Mode et Luxe» 20/01/2020 [PDF ; 584 Ko]

Lire aussi

Le contrat stratégique de filière mode et luxe 2019 - 2022 [PDF ; 1846 Ko]